La villa Les Myrtes occupe une position dominante par rapport au parc irrégulier de 3 hectares (actuel parc botanique public des Myrtes) qui descend en pente jusqu'à la mer. Le parc est délimité par deux allées curvilignes périphériques et parcouru par des chemins sinueux. Il est planté de nombreuses variétés de végétaux acclimatés (palmiers) dont certains centenaires, et d'essences méditerranéennes (pins, cyprès, arbousiers). Il bénéficie d'un grand bassin d'irrigation près de la villa.
La maison elle-même est construite sur une vaste terrasse maçonnée, étayée par un mur de soutènement, qui communique avec le jardin par deux volées d'escaliers. La terrasse est dallée et intègre massifs fleuris et palmiers.
Le plan-masse est constitué de deux corps de bâtiment (la villa et le garage), reliés par un portique, entourant un bassin. La villa présente un jeu de volumes composites de différentes hauteurs et formes de toits (longs pans à croupes, pavillon, terrasse) couverts de tuiles creuses. Le crépi rose des murs ne permet pas de voir les matériaux du gros œuvre.
La maison est constituée d'un sous-sol et d'un étage sur rez-de-chaussée. Le corps de bâtiment ouest est en rez-de-chaussée. Il abrite un garage pour trois voitures et le logement du chauffeur (cuisine, salle à manger, chambre, douche et W.-C.). Il est relié à la maison de maître par un porche à 4 piliers de briques sur lequel ouvre une petite pièce appelée laboratoire.
L'accès principal à la maison se fait par l'est. Devant l'entrée se trouve une cour couverte de gravier où les voitures peuvent déposer leurs passagers avant d'aller rejoindre le garage par l'arrière de la maison. Le perron est surélevé par trois marches. L'entrée est précédée d'un porche à trois arcades plein-cintre reposant sur des piliers de brique semblables à ceux du portique. On pénètre dans un vestibule d'où part l'escalier principal et où se trouvent deux vestiaires. La maison est scindée en deux parties très distinctes : au nord, les pièces de service (cuisine, laverie, garde-manger, toilettes, escalier de service du sous-sol à l'étage). L'office, accessible aussi directement par l'extérieur, relie les deux espaces par une petite porte donnant dans la salle à manger. La partie sud, ouverte sur la terrasse, est composée d'un grand salon en deux parties et d'un bureau-bibliothèque. A l'étage, l'escalier arrive sur un palier largement éclairé par trois fenêtres. On retrouve la même séparation qu'au rez-de-chaussée : au nord, l'escalier de service, la lingerie, deux chambres de domestiques, douche, W.-C., au sud, trois chambres avec salles de bains individuelles dont deux ouvrant sur une terrasse, et la roberie-penderie. Toutes les pièces ont leur cheminée en pierre de Lens ou de Rognes. Les sols sont en calcaire de Comblanchien. Au sous-sol, se trouvent la chaufferie, des caves, la réserve à vins.
André Barbier-Bouvet est né à Versailles en 1892. Il fait des études d'architecture à l' Ecole des Beaux-Arts de Paris dont il est diplômé en 1913. En 1918, il est choisi par le gouvernement français pour faire les plans et construire la nouvelle ville de Meknès au Maroc. Il réside à Meknès jusqu'à la fin de l'opération en 1925. En vacances chez des amis à Sainte-Maxime (83), il décide de s'y installer et ouvre un bureau d'étude en 1926. Grâce à ses nombreuses relations dans le milieu des grands industriels, il y construit de très grandes demeures, mais aussi de nombreuses résidences secondaires plus modestes. Il travaille également pour la ville. Il décède à Sainte-Maxime en 1958.