Une construction désignée sous le nom de bastide existe à cet emplacement sur le cadastre de 1814. Elle se trouve au centre d'un domaine d'environ 24 hectares, parcouru par le ruisseau de la Nartelle et composé de terres essartées, d'un bois, d'une pâture, d'oliviers, d'un pré, de deux vignes et de deux plages. L'ensemble appartient à Jacques Perrin. Il est vendu par ses descendants en 1907 à Ernst Schmidt, de Leipzig, qui le revend en 1912 à un architecte berlinois Wilhelm Kohlmetz. Il constitue une partie de ce qui deviendra le Domaine de la Nartelle.
Le domaine est vendu aux enchères après la guerre et appartient en 1927 à la Société Terrienne de France et des Colonies fondée par les anciens consuls de Belgique Yvan Misson et Willy Lamot. En 1938, la bastide, alors à l'abandon et en très mauvais état, est achetée ainsi que les terres attenantes par le comte de Chevilly. Elle est rénovée par l'architecte René Darde. En 1943, elle est revendue à monsieur Jehan Laley, ingénieur aux aciéries de Wendel, à Hayange, dont le beau-père était directeur général.
La maison est très endommagée lors du débarquement allié sur les plages de la Nartelle. Bien qu'ayant été déclarée ruinée et non reconstructible par les services de la Reconstruction, elle sera restaurée. Elle reste dans la famille Laley jusqu'en 2002.
René Darde est issu de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Il travaille dans l'atelier des architectes parisiens Henri Sauvage et Charles Sarazin pour lesquels il vient, en 1911, suivre le chantier du Golf Hôtel de Beauvallon à Grimaud (83). Il s'installe définitivement à Sainte-Maxime à partir de 1913. Avec deux autres agences à Saint-Raphaël et Cannes, il serait l'auteur de près de deux cents villas dans le Var et les Alpes Maritimes. Il est considéré comme l'un des chefs de file du mouvement néo-régionaliste en Provence. Victime d'une hémiplégie en 1950, il réduit son activité mais réalise encore quelques villas jusqu'à son décès en 1960.