Le village de Sainte-Maxime ne commence véritablement à se développer qu'à partir de la construction de la jetée en 1748 qui permet son essor économique. Il compterait deux rues en 1750 [1], la rue du Port (Gabriel-Péri) et la Seconde Rue (de Lorraine). Sur la carte des frontières Est de le France (1764-1778), il semble avoir atteint l'étendue qu'il a en 1814 sur le plan cadastral de la commune. Il est alors délimité par les actuelles voies : rue Hoche, impasse de l'Enclos, place des Aliziers, avenue Charles-de-Gaulle, place Louis-Blanc, rue des Sarrasins et place du Marché. Les abords nord du village sont des pâtures communales. Le monogramme 1758 a été trouvé dans une maison au 34, rue d'Alsace.
A l'ouest, l'entrée du village était au niveau de l'actuelle place Louis-Blanc. Elle était marquée par la présence d'une croix (démolie en 1888) et d'un puits qui ne figure pas encore en 1814. Au-delà à l'ouest, se trouvaient des marécages et des fosses à fumier.
Différents types d'édifices d'après le cadastre de 1814.Le village était alors traversé d'ouest en est par la rue de la Bourgade (Gambetta) et la Seconde Rue (de Lorraine) qui remontait ensuite par ce qui est la rue Jean-Aicard pour ressortir sur la route d'Italie. En limite nord-ouest, la place de la Grande Auberge (des Sarrasins) était un lieu de contact et d'échanges avec dans ses abords deux auberges - celle qui se trouvait dans l'ancienne maison des moines de Lérins (antérieure au 15e siècle - détruite en 1923) et une autre (parcelles 322-323) devant laquelle se trouvait un puits -, et un moulin à huile (Par. 397). Le ruisseau de l'Estagnou (de l’Épagneul), en partie à ciel ouvert, coupait l'îlot délimité par les rues Hoche et d'Alsace. Il sera couvert au milieu du 19e siècle et un passage couvert sera aménagé sous une maison pour continuer à relier les deux rues. Un puits permettant peut-être d'atteindre l'eau du ruisseau sera construit à côté du passage. Le ruisseau est toujours à ciel ouvert le long de la montée de l’Épagneul où les maisons sont accessibles de ce côté par des passerelles.
Les maisons de l'îlot sud étaient directement construites sur la plage quasiment au ras de l'eau. Cela restera ainsi jusqu'à l'aménagement de la route du littoral en 1888.
A l'intérieur du village, les îlots périphériques étaient constitués de maisons et d'écuries.
Passage entre la rue Hoche et la rue d'Alsace. Rue Hoche. Puits.
En 1890, le quartier du Païsse, au nord-ouest du noyau ancien, autour de l'actuelle place Pasteur, est constitué et de nouveaux îlots ont été construits au nord de la rue Hoche et de part et d'autre de la rue Fernand-Bessy (rue Neuve, tracée en 1888). Le début de l'avenue Berthie-Albrecht (avenue d'Italie) est à présent construit ainsi que la sortie ouest, au sud de la place Louis-Blanc (place de la Bourgade) [2]. Une briqueterie et fabrique de tomettes y est installée depuis 1841 [3]. Elle sera remplacée par des villas à la toute fin du 19e siècle.
Les inhumations dans le cimetière qui se trouvait à l'emplacement de l'immeuble dit Palais Miremer cessent à partir de 1860 et le cimetière est transféré plus à l'est en 1881.
La population du village est de 539 habitants en 1846, 608 habitants en 1876 et 821 habitants en 1906 [4].
C'est à partir de ce moment que le village va perdre son aspect marin et agricole pour devenir peu à peu une station de villégiature et changer de visage : plan d'alignement (1888), plantation d'arbres, installations de réverbères.
NOTES
[1] GERMOND, Jean-Daniel de. Sainte-Maxime. P. 7.
[2] Carte marine de 1890. Reproduite dans : GERMOND, Jean-Daniel de. Histoire et histoires... de Sainte-Maxime. P. 179.
[3] GERMOND, Jean-Daniel de. Histoire et histoires... de Sainte-Maxime. P. 301.
[4] FAUSSILLON, Edme. Sainte-Maxime, de l'agriculture ancestrale au tourisme roi, 1789-1999.