HISTORIQUE

Le moulin est signalé en 1793, An Il de la république, à l'occasion de la suppression de la banalité. Son existence sous le nom de "Moulin Bas" est attestée en 1805, an 14 de la République, par deux estimations faites en septembre et octobre à l'occasion d'un changement de "fermier du moulin". Après avoir été un moulin banal , peut-être depuis très longtemps, le moulin appartenait donc alors à la commune qui le donnait en bail à un particulier. Cependant on ignore depuis quelle époque cette grande structure comporte deux moulins à olives et un moulin à ressence, exemple unique dans les moulins recensés dans le Var en 1992. En 1932, la coopérative oléicole s'installe dans une des salles, et prend le nom de "La Cayanne" qui est celui d'une variété d'olives. L'autre salle reste communale et la ressence est abandonnée. Depuis 1992, la commune et la coopérative en relation avec le CAUE du Var, ont étudié un programme de réhabilitation des moulins. Ce projet devrait permettre la continuité de la production et la mise en valeur du matériel ancien : "le désir de la coopérative oléicole qui exploite le bâtiment, de moderniser ses installations tout en préservant son patrimoine historique entraîne un programme spécifique de réhabilitation comportant deux impératifs.

A) Installation d'un ensemble cohérent et moderne de production d'huile dans un espace fonctionnel.

B) Mise en valeur muséographique des machines anciennes et de la typologie caractéristique des lieux.1

État actuel: parties très délabrées. Projet de réhabilitation.

Entrepreneurs : 1870 CELESTIN PEYNIERS. Artisan.

DESCRIPTION

Situation : le moulin est situé en plein centre de l'agglomération près de l'église.A l'ouest, il ouvre sur une rue très étroite et à l'est sur des jardins.

Matériaux : maçonnerie de moellons. Briques aux encadrements portes et fenêtres Ouest.

Structure : le moulin est constitué de plusieurs parties imbriquées. Toutes sont à deux niveaux. Schématiquement, on peut dire que le bâtiment de dimensions modestes, situé sur la rue, correspond avec trois immeubles sur les jardins. Les façades de ces trois immeubles forment des décrochements. Si on appelle (A), (B) et (C) ces trois bâtiments en allant du nord vers le sud, (A) est en légère avancée. (B), en retrait, présente un pan coupé à son angle sud-est. Dans le dernier bâtiment vers le sud, (C), seul le rez - de-chaussée abrite une salle du moulin. L'étage est occupé par un appartement. Le logement des roues hydrauliques occupe la portion nord du bâtiment (B). L'eau y arrivait par un aqueduc et ressortait par un passage voûté. Le moulin à ressence occupe toute la surface de l'étage du corps central (8), y compris le dessus du logement des roues. Les différences des niveaux et des plans des diverses parties rendent les circulations complexes. Les deux moulins à huile du rez-de-chaussée ne communiquent pas entre eux. Celui du nord est un peu surélevé et on y accède par quelques marches. Deux roues hydrauliques, un peu décalées, sont nécessaires à leur fonctionnement.

Élévations extérieures :

Élévation ouest : c'est celle du seul immeuble qui ouvre sur la rue. La porte d'origine, basse et rectangulaire placée au centre de la paroi a été bouchée. Elle est remplacée par une porte en plein cintre qui occupe presque la moitié droite de la façade. Elle est entourée d'une rangée de briques sur chant. Une fenêtre rectangulaire est placée à l'extrémité nord. L'étage assez bas est percé de quatre fenêtres, elles aussi entourées de briques, et dont deux sont obturées.

Élévation est : elle est formée de trois parties. La plus au nord (A) est la plus importante. L'aqueduc passe devant elle au rez-de-chaussée. Elle a cinq fenêtres à l'étage. A l'arrière un décrochement du toit pourrait être un vestige de l'ancien mur de presse. A la jonction entre (A) et (B), deux départs de voûtes qui ne semblent pas avoir actuellement de fonction, marquent l'emplacement du logement des roues hydrauliques. L'immeuble (C), a deux fenêtres, dont une située dans un pan coupé à son extrémité sud. L'immeuble (C) a deux fenêtres et un balcon à l'étage et une grande ouverture rectangulaire au rez-de-chaussée. Mais seule une partie du rez-de-chaussée fait partie de l'ensemble des moulins de "La Cayanne".

Couverture : charpente de bois, tuiles creuses. Toit en partie effondré. Voûte catalane entre rez-de-chaussée et étage du bâtiment d'entrée. Voûtes en berceau sur les deux moulins à olives.

Distribution intérieure : l'entrée dans la rue de l’Église donne accès à un espace d'accueil où se trouvent une bascule et un petit guichet. Un escalier de bois installé dans l'angle permet d'atteindre l'étage où se fait le stockage. Cet aménagement semble être contemporain de l'installation de la coopérative. La partie gauche du rez-de-chaussée communique avec le passage couvert qui longe cet immeuble au Nord. Une porte proche du guichet permet d'entrer dans le moulin sud, moulin coopératif, encore en activité qui, lui, est situé au rez-de-chaussée de l'immeuble (C), donnant sur les jardins. C'est une longue salle voûtée où le broyeur installé contre la paroi nord peut être chargé directement par une goulotte qui vient du grenier de stockage du bâtiment d'entrée. Les engrenages sont maintenant métalliques. La tour du cabestan a été conservée. Les quatre chapelles des pressoirs sont contre la paroi ouest. Deux d'entre elles ont été transformées en partie en cuves de stockage pour l'huile. Deux pressoirs hydrauliques sont installés contre la paroi est au-dessus des anciens bassins. Il faut repasser dans le bâtiment d'arrivée et emprunter un passage et quelques marches pour atteindre le moulin communal au nord. Il occupe le bâtiment (A) sur les jardins. Lui aussi est voûté. Le broyeur est contre le mur sud. Il conserve sa grande roue à dents de bois enclenchée sur un grand rouet mû par la roue hydraulique placée derrière. Une goulotte venant de l'étage, aujourd'hui inutilisable, permettait de charger la cuve. Un pressoir métallique a été placé devant une des trois chapelles en pierres taillées aménagées dans la paroi ouest. De nombreux bacs de décantation sont construits contre la paroi nord.

Le moulin à ressence occupe l'étage de l'immeuble (B). Il est accessible par un escalier situé entre le moulin nord et le bâtiment d'entrée, et communique avec le grenier du moulin nord. Il devrait être restauré. La cuve et le laveur alimentés par une pompe sont placés immédiatement au-dessus des roues hydrauliques et ont conservé une partie de leurs roues dentées en bois. La tour du cabestan est devant l'ensemble. Les pressoirs se trouvent contre la paroi est et une chaudière est construite près du pan coupé que forme l'immeuble (B)*.

CONCLUSION

Cet ensemble est très intéressant puisqu'il regroupe trois unités, deux moulins à olives et un à ressence, cas unique parmi tous les bâtiments oléicoles visités dans le Var lors de cette enquête. Bien qu'il soit composé de bâtiments différents et rassemblés de façon empirique, il abrite néanmoins deux belles salles voûtées et permettrait. d'étudier la constitution d'une telle unité de production sur une période longue.

Outre la réfection du toit et de certaines parties très délabrées, sa réhabilitation doit passer par une remise en état de l'intérieur qui respecterait ses installations d'origine et permettrait de continuer la production. C'est dans cette perspective que la coopérative, la commune et le CAUE du Var l'envisagent.

ANNEXES : gravé sur une tuile : CELESTIN PEYNIERS