Dossier d’œuvre architecture IA06004632 | Réalisé par
Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
immeuble dit Palais Spitalieri de Cessole, puis aussi Hôtel d'York puis de l'Univers, actuellement immeuble et Hôtel Palais Saleya
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Nice
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Vieux-Nice
  • Adresse 5 rue de la préfecture , 7 rue de la préfecture , 21 rue du marché
  • Cadastre 2024 KS 54 et 289
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    Palais Spitalieri de Cessole, Hôtel d'York, Hôtel de l'Univers, Hôtel Palais Saleya
  • Destinations
    hôtel de voyageurs
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique

Au sein de la Vila Nova, sur la place Saint-Dominique (aujourd'hui place du palais-de-justice), un terrain est acquis en deux fois par les Spitalieri. Y serait achevé vers 1768 un grand immeuble de quatre niveaux "qui certainement rehaussera l'ornement de la place et permettra de disposer facilement de logements moins onéreux" (Thévenon). Le bâtiment prend le nom de Palais des Spitalieri de Cessole et constitue le type du "palais" niçois, abritant, en plus de la famille propriétaire, des boutiques et appartements de rapport. D'ailleurs, dès 1775, le consulat de France y est établi.

Le palais accueille au plus tard en 1787 un hôtel de voyageurs, l'Hôtel d'York, du nom du frère du roi George III. Il semble n'occuper que le 1er étage. La présence, dans l'immeuble contigu à gauche, de la poste aux chevaux explique peut-être sa partielle affectation en hôtel de voyageurs. Alors qu'existent dans la ville des établissements de type auberge, l'Hôtel d'York constitue le premier établissement de qualité au sein de la ville et il accueille aristocrates et personnalités. En 1792, il se nomme Maison de l'univers afin de faire oublier sa dénomination aristocratique. Par la suite il se nommera selon les périodes Hôtel d'York ou Hôtel de l'univers dans les annuaires. Il perd peu à peu de son rayonnement et devient un hôtel de second ordre. Il apparaît une dernière fois sous le nom d'Hôtel d'York dans l'annuaire de Nice de 1879. Au moment du fonctionnement de l'hôtel, les annuaires localisent la famille de Cessole au 21 rue du marché, où se trouve une entrée sur la façade latérale du bâtiment.

Le bâtiment est morcelé après 1900. Une porte supplémentaire s'ouvre au 7 rue de la préfecture en juin 1903 (Louis Daniel architecte), transfert de celle ouvrant rue du Marché. A la fin des années 1920, une surélévation partielle (avec balcon filant) rompt la symétrie de l'ensemble. La parcelle KS54 (7 rue de la préfecture, 21 rue du marché) est transformée en hôtel en 2017 (Hôtel Palais Saleya) avec réfection des façades (architecte In Situ Benaïm-Nivaggioni). La partie de la façade correspondant au 5 rue de la préfecture bénéficie d'une réfection des toitures et façade en 2023-2024 (Jean-Claude Kis architecte, Arts décoratifs AFFRESCO entrepreneur).

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 18e siècle , daté par source
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle , (incertitude)
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Daniel Louis
      Daniel Louis

      Architecte niçois, fin 19e-début 20e siècle. Il est au départ associé de l'architecte François Aune avant de travailler seul, puis un court temps avec son fils, René. Son agence est au 39 avenue de la gare à Nice (source : Pss maps).

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      architecte attribution par source

L'immeuble fait partie de la liste des "palais" élevés dans la Vila Nova au cours du 18e siècle, par des familles aisées ou nobles. Cette terminologie correspond en réalité à un immeuble de rapport, la famille propriétaire n'occupant qu'un ou plusieurs appartements et louant le reste. Le Palais Spitalieri de Cessole correspond actuellement à un ensemble en "U", ouvert vers le nord, avec une cour centrale rectangulaire. Dans l'état actuel de nos recherches il est difficile de connaître l'emprise initiale des bâtiments et la possible réutilisation d'éléments antérieurs, même si les sources historiques mentionnent une construction ex nihilo.

Les façades sont édifiées en moellons recouverts d'enduit. Elles sont à l'origine élevées de cinq niveaux sur cave : un rez-de-chaussée (avec boutiques mais l'aquarelle de Clément Roassal révèlerait un 1er état peu ouvert avec soupiraux des caves bien visibles), un entresol (en partie recouvert par les devantures des boutiques en applique), trois étages carrés. Dans les années 1920 vient s'ajouter un sixième niveau avec balcon filant, en partie occidentale de la façade principale, sur la place. La façade principale était traitée à l'origine selon une parfaite symétrie : partie centrale de trois travées (sur porte cochère), séparée par de larges bandeaux des parties latérales comportant chacune six travées. La façade latérale, sur rue du marché, est large de huit travées. L'ajout d'un sixième niveau déporté sur la façade principale a évidemment rompu la symétrie. La division en deux propriétés de l'ensemble à la fin du 19e siècle rend difficile l'unité de façade. Ainsi, la rénovation récente du 7 rue de la préfecture - 21 rue du marché aurait redonné l'aspect initial au bâtiment (mise en place de fenêtres à petits carreaux, disparition des persiennes) mais cela tranche d'autant plus avec la partie occidentale de la façade. Le décor maçonné des façades se limite aux bandeaux horizontaux (délimitant les étages) et verticaux. Un seul balcon existe à l'origine, sommant l'entrée et développant de belles ferronneries rocaille. Le point d'orgue de la façade est formé par l'entrée, porte cochère permettant l'accès à la cour et au vestibule ouvrant sur le passage. En pierre de taille et brique, elle superpose pilastres en pierre avec tables et enroulements baroques en stuc.

La toiture d'origine est formée de tuiles creuses, la surélévation utilisant des tuiles plates mécaniques. La toiture est composée de longs pans, avec croupes et noues. Le passage cocher est couvert de trois voûtes en pendentifs, séparées par de larges doubleaux. Le vestibule qui s'y rattache est couvert de voûtes d'arêtes plates. L'escalier du 5 rue de la préfecture est le plus ample, en marbre, tournant à retours avec jour. L'escalier du 21 rue du marché est rampe-sur-rampe, avec girons et contre-marches d'ardoise. Les volées sont soutenues par des colonnes en plâtre ou stuc peint. Les paliers et repos sont dallés d'ardoise, les paliers offrant une composition plus riche d'octogones en ardoise séparés par des losanges de marbre blanc. Les volées ont des voûtes porteuses en arêtes. Ce type d'escalier (typologie et décor) est courant dans la partie ancienne de la ville aux 17e et 18e siècles. Différent de l'escalier du 5 rue de la préfecture, plus moderne, il peut constituer la preuve d'une réutilisation d'éléments existants sur la parcelle. Ascenseurs récents.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
    • brique
    • calcaire
  • Toits
    tuile creuse, tuile mécanique
  • Étages
    sous-sol, entresol, 4 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie, suspendu
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Techniques
    • décor stuqué
    • ferronnerie
    • peinture
  • Précision représentations

    En position centrale, la porte cochère et le balcon qui la surmontent concentrent le décor de façade dans une inflexion baroque évidente, faite de courbes, contre-courbes et enroulements de feuillage. De chaque côté de l'ouverture, des pilastres dosserets constituent le fond d'un pilastre principal. L'ensemble, très mouvementé, reçoit un traitement en pierre au deux tiers et en briques au tiers restant. Les chapiteaux doriques sont très aplatis et effilés avec un abaque à cornes. Le tout est coiffé d'une sorte de piédestal en balustre avec chute de feuillage, supportant l'entablement qui reçoit le balcon aux angles saillants et rentrants très marqués. En bas de l'arc de l'imposte, une forme de crochet fait penser aux coussinets en doucine que l'on trouve en support de linteau des portes anciennes du vieux-Nice. A la clé de l'arc, important cartouche. Le garde-corps en ferronnerie du balcon développe des entrelacs de style rocaille. La grille en fer forgé de la porte est postérieure, dans un style plutôt 19e siècle.

    La cage d'escalier reçoit un décor de faux marbre en parement mural. L'appartement du 1er étage, côté place, conserve plusieurs plafonds peints (non visités).

Z Nice repérage

  • 01-DENO immeuble-hôtel
  • 02-CHRONO avant 1860
  • 03-CARACTERE non applicable
  • 04-TENDANCES non applicable
  • 05-INTEGRITE complète
  • 06-VISIBILITE bonne
  • 07-SITUATION mitoyen
  • 08-IMPLANTATION sur rue
  • 09-MATERIAUX oui
  • 10-MACONNERIE enduit lisse
  • 11-SUR FACADE non applicable
  • 12-ENTREE porte ornée
  • 13-TOIT non applicable
  • 14-COMBLES non applicable
  • 15-DOME non applicable
  • 16-BELVEDERE non applicable
  • 17-FRISE non applicable
  • 18-CERAMIQUE non applicable
  • 19-MATERIEUX GROS OEUVRE moellon
  • 20-SITE composition urbaine
  • 21-LOTISSEMENT non applicable
  • 22-PERGOLA non applicable
  • 23-JOINTS non applicable
  • 24-CLOTURES non applicable
  • 25-AGREMENTS non applicable
  • 26-COUR ANGLAISE non applicable
  • 27-Châssis vitré et verrière non applicable
  • 28-Eléments de distribution intérieur en verre non applicable
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    portail, balcon
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1949/12/16
  • Précisions sur la protection

    La façade et la toiture : inscription par arrêté du 16 décembre 1949.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Nice, demande d'ouverture d'une porte, Palais Spitalieri de Cessole, par Louis Daniel architecte, juin 1903. Archives communales, Nice : 2T193 357.

Bibliographie

  • Annuaire des Alpes-Maritimes : 1879. Nice : Imprimerie niçoise, 1879. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice.

    p. 310
  • BOTTARO, Alain, THUIN-CHAUDRON Véronique (et al.). Hôtels et palaces, Nice. Nice : Gilletta, 2019. 197 p.

    p. 12, 20, 22-25
  • MOULINIER Jacques, UNGAR Catherine. Maisons et palais du Vieux-Nice, Nice : Institut d'Etudes Niçoises, 1993, 181 p.

    p. 134, 139-140
  • THEVENON Luc. Du château vers le Paillon : le développement urbain de Nice de la fin de l'Antiquité à l'Empire. Nice : Serre, 1999, 407 p.

    p. 282-283

Documents figurés

  • [Place Saint-Dominique et palais des Cessole]. / Aquarelle par Clément Roassal, non datée [1829-1832], album des vues de Nice. Musée Masséna, Nice.

  • [Place Saint-Dominique et palais des Cessole]. / Photographie par Jean Giletta, non datée [circa 1890]. Bibliothèque de Cessole, Nice : 2 CES VER 221.

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Prédal Christophe
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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