L'immeuble fait partie de l'îlot appartenant dans sa grande majorité à la famille noble Audiberti (puis De Falicon), permettant l'édification de bâtiments de grande dimension, en comparaison de ceux érigés sur les îlots voisins, aux parcelles petites et irrégulières. L'immeuble a ainsi la forme d'un rectangle de plus de 60 mètres de long. Bien qu'aligné au nord sur la rue Delille, il fait partie de la typologie des immeubles disposés perpendiculairement à la voirie principale (ici la rue Gioffredo). Il peut donc bénéficier d'une façade principale ouverte au sud, sans doute à l'origine sur des jardins. Depuis, l'urbanisation à l'angle sud-ouest de l'îlot a réduit le jardin qui est en 2023 une cour avec garages. Les façades sont élevées de cinq niveaux sur sous-sol, enduites, vraisemblablement sur structure de moellons. Les longs côtés du rectangle alignent 18 travées. La verticalité est engendrée par l'alignement des travées de baies et la quasi-absence de balcons, hormis sur la façade sur jardin. De plus, contrairement à l'élévation de façade dessinée lors de la dépose de la demande de permis, les baies des deux cages d'escalier rue Delille s'intègrent à la scansion des travées, le décalage des fenêtres ayant été abandonné lors de l'édification. Afin de rompre la planéité des longues façades, quatre travées forment un léger ressaut selon le rythme 1 / 3 / 1 / 8 / 1 / 3 / 1. Le décor se répartit avec retenue en linteau de fenêtres et en corniche sommitale sur la façade postérieure sud et les façades latérales. La façade antérieure sur rue Delille ne développe la modénature des baies qu'en travées en ressaut. Les portes d'entrée, à menuiserie à double vantail, ont un encadrement en marbre à fasces. Les portes prennent place sur un parement à bossages. On ne sait si ce type de parement se poursuivait à l'origine sur la totalité des travées car le traitement coloré et disparate des devantures de boutiques a fait disparaître le parement du rez-de-chaussée et nuit à la rythmique des travées. Le toit est constitué de deux longs pans avec croupes positionnées sur les façades latérales, le tout recouvert de tuiles plates mécaniques. Des terrasses ont été ouvertes dans la toiture côté sud.

Les deux cages d'escalier suivent une typologie intéressante, avec un report de cage au niveau du palier du 1er étage. Deux grandes volées (avec repos) mènent ainsi au 1er étage (avec fenêtre au sud et plafond comportant un décor peint pour ce qui est du n°7). Les volées suivantes sont transférées dans une autre cage côté nord. Il n'y a ici pas de décor peint (disparu). L'escalier offre ainsi deux états, marquant la supériorité sociale des appartements du 1er étage et donnant l'impression à leurs habitants de loger en maison individuelle avec escalier d'apparat. Les ascenseurs ne sont pas d'origine.