Dossier d’œuvre architecture IA06004430 | Réalisé par
Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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Thuin-Chaudron Véronique (Rédacteur)
Thuin-Chaudron Véronique

Auteur, Docteur, sa thèse ayant pour titre : Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914. (publiée chez Serre éditeur en 2009).

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
maison de villégiature (villa balnéaire) dite Villa Ratti, actuellement immeuble de bureaux.
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Nice
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Cimiez
  • Adresse 1 avenue Ratti
  • Cadastre 2024 LI 0404 à 0406, 0375
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    Villa Ratti
  • Destinations
    immeuble de bureaux
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, puits, ferme

Un linteau de porte en bois, en façade postérieure, indique l'année 1736 tandis que l'imposte de la porte d'entrée principale de la villa, au sud, indique l'année 1760. Ce serait la date depuis laquelle la famille Ratti la possède (d'après une lettre du 16 août 1869, de François Ratti) mais un bâtiment pouvait exister auparavant. La villa est une maison de campagne, liée à des terres agricoles, servant à de la villégiature pour la famille Ratti. Le premier possesseur en est le juge Andrea Ratti (1711-1786). Son fils, Carlo Luigi (Charles Louis) Ratti, lieutenant colonel d’infanterie, décoré de l’ordre de Saint Maurice et Lazare, a le titre de chevalier et est premier consul de la cité. En 1868, la propriété couvre 19.600 m2 et comporte trois petites maisons de 150 m2 environ chacune. L'aménagement de l'actuelle avenue des Arènes permet de tirer profit de la propriété rurale en la louant aux étrangers. Les maisons sont sans doute agrandies et embellies. A l'époque de François Ratti (1827-1916, écrit quelquefois Ratty après 1860), la villa constitue le lieu de villégiature estival de la famille, mais est louée l'hiver. C'est la peintre impressionniste Berthe Morisot et sa famille qui l'occupent durant la saison 1888-1889. L'artiste a peint le jardin.

En 1920, les héritiers Ratti vendent la propriété à Gabriel Pavin pour 157 000 frs. Celui-ci crée l'avenue Ratti et un lotissement dont il vend les parcelles. Après 1950, la ville de Nice acquiert la villa et y installe ensuite provisoirement des bureaux. Elle accueille en 2006, pour un bail de trente ans, le professeur Rémo Ruffini, directeur d’ICRAnet (réseau international d’astrophysique relativiste). Des travaux importants sont réalisés par l'ICRAnet entre 2008 et 2013 avec comme maîtres d'oeuvre les architectes Carlo Serafini et Yann Dussourd. A cette occasion sont remis à jour des décors intérieurs muraux peints, que l'on estime aux années 1760-1780.

  • Période(s)
    • Secondaire : 2e quart 18e siècle , (incertitude), , (détruit)
    • Principale : 3e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1736, porte la date
    • 1760, porte la date

La maison, de taille relativement réduite, est de plan sensiblement carré avec un avant-corps en façade postérieure, correspondant à l'escalier intérieur en demi hors-oeuvre. Elle fournit un bon exemple de maison de villégiature du 18e siècle, pour une famille de petite noblesse. La maison concentre ses ouvertures sur sa façade antérieure, qui constitue aussi sa façade principale au sud, face à la partie du jardin qui devait être d'agrément. Cette façade est ordonnancée autour de la porte d'entrée qui reçoit la majorité du décor au-dessus de son imposte. La façade comprend trois niveaux, le dernier formant un étage attique. Les baies des étages supérieurs sont couvertes de modénatures concaves aux profils divers (avec ailettes courbes), formant frontons de type baroque. Certains frontons sont sommés de feuilles. Les allèges de ces mêmes baies reçoivent des tables rentrantes. La façade (structure de moellons) aurait retrouvé, lors de la dernière rénovation, sa teinte d'enduit originelle (verte et blanche). Mais elle pâtit d'huisseries modernes et de la disparition des persiennes, qui devaient exister dès l'origine puisque la villa était destinée d'abord à une présence estivale. La toiture est en pavillon et a de manière heureuse conservé ses tuiles creuses. L'unique lucarne au sud est visible sur les peintures de Berthe Morizot. Un escalier extérieur, en équerre et reposant en partie sur une arcade, dessert le second repos de l'escalier intérieur depuis l'espace aménagé au nord, au pied de la terrasse de culture. Les marches de l'escalier intérieur (tournant à retours avec jour) sont recouvertes d'ardoise. Certaines salles offrent des décors peints du 18e siècle, à fresque au 2e étage et en partie à la détrempe au rez-de-chaussée (selon les dossiers techniques lors de leur remise à jour au début du 21e siècle).

  • Murs
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier en équerre en maçonnerie
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
  • Techniques
    • décor stuqué
    • peinture
    • ferronnerie
  • Représentations
    • feuillage, médaillon, paysage d'architecture, escargot, rai de coeur, animal
  • Précision représentations

    Maçonnerie et décor stuqué en courbe, en encadrement de baies de la façade principale. Volutes, fronton incurvé et boules d'amortissement latérales en stuc au-dessus du portail d'entrée. La ferronnerie de l'imposte offre des arabesques autour d'un motif de rai-de-coeur. Le décor peint intérieur se caractérise par un emploi important du trompe l'oeil. Ainsi au rez-de-chaussée, des médaillons, comportant un paysage avec références modernes ou ruines antiques, ou des putti, semblent accrochés au moyen de rubans. Au 2ème étage, ces médaillons sont accompagnés de guirlandes de fleurs. Ils font partie d'un trompe l'oeil architecturé avec représentation de faux lambris maçonnés (lambris d'appui et de hauteur). Des gecko, escargots, sauterelle donnent un caractère léger à la composition.

Z Nice repérage

  • 01-DENO maison
  • 02-CHRONO avant 1860
  • 03-CARACTERE non applicable
  • 04-TENDANCES liguro-niçois
  • 05-INTEGRITE réduite
  • 06-VISIBILITE bonne
  • 07-SITUATION isolé
  • 08-IMPLANTATION sur jardin ou parc
  • 09-MATERIAUX oui
  • 10-MACONNERIE enduit avec parements
  • 11-SUR FACADE non applicable
  • 12-ENTREE porte ornée
  • 13-TOIT non applicable
  • 14-COMBLES non applicable
  • 15-DOME non applicable
  • 16-BELVEDERE non applicable
  • 17-FRISE non applicable
  • 18-CERAMIQUE non applicable
  • 19-MATERIEUX GROS OEUVRE moellon
  • 20-SITE dimension paysagère
  • 21-LOTISSEMENT non applicable
  • 22-PERGOLA non applicable
  • 23-JOINTS non applicable
  • 24-CLOTURES non applicable
  • 25-AGREMENTS oui
  • 26-COUR ANGLAISE non applicable
  • 27-Châssis vitré et verrière non applicable
  • 28-Eléments de distribution intérieur en verre non applicable
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Éléments remarquables
    élévation

Bibliographie

  • MASSIMI Michel. Cimiez, promenade au fil du temps. Cressé : Editions des Régionalismes, 2013, 294 p.

    p. 24-26
  • Nice, quand la ville protège ses constructions. Édition : Ville de NIce. 2007

    p. 38

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Nice, 1812. / Dessin à l'encre sur papier. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 01Fi0217.

  • Plan cadastral de la commune de Nice [1871-1873]. / Dessin à l'encre sur papier par les géomètres du cadastre, [1871-1873]. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 25FI 088/1/III/A1/COM à 25FI 088/1/I/G5.

  • Villa Ratti à Cimiez. / Aquarelle par Berthe Morisot, 1889, 46 x 60 cm. Collection particulière.

  • Plan de la commune de Nice [circa 1920-1930]. / Dessin à l'encre sur papier. 1e quart 20e siècle. Archives communales, Nice : 1Fi 93 001 à 1Fi 93 044.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Prédal Christophe
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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Thuin-Chaudron Véronique
Thuin-Chaudron Véronique

Auteur, Docteur, sa thèse ayant pour titre : Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914. (publiée chez Serre éditeur en 2009).

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