Dossier d’œuvre architecture IA06004405 | Réalisé par
Thuin-Chaudron Véronique (Rédacteur)
Thuin-Chaudron Véronique

Auteur, Docteur, sa thèse ayant pour titre : Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914. (publiée chez Serre éditeur en 2009).

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Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
immeubles devenus un hôtel de voyageurs sous le nom de Pension Busby puis Hôtel Busby
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ville de Nice
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Rue de France
  • Adresse 36 rue Maréchal-Joffre , 38 rue Maréchal-Joffre
  • Cadastre 2023 KV 0107
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    Busby
  • Destinations
    hôtel de voyageurs
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin

L'origine de la pension Busby démarre sur le même îlot, mais au nord des bâtiments actuels de l'hôtel. Lord George Busby (1838-1903), pharmacien, 22 boulevard Dubouchage à Nice, a acheté à Julien Baquis en 1877 du terrain le long de l'actuel boulevard Victor-Hugo. Il fait construire sa maison en 1878 par l'architecte Sébastien Marcel Biasini (deux étages sur rez-de-chaussée, 5 travées de baies). Un établissement hôtelier y est installé en 1883 et tenu par son épouse, Mary Anne Le Sauteur Busby (veuve à partir de 1903).

Le 22 Octobre 1893, le journal « The Nice Times » mentionne que Mrs Busby a acheté la maison attenante côté rue Cotta et que cela agrandira fortement sa pension. Il semble que ce soit la maison du 38 rue Maréchal-Joffre (actuelle partie occidentale de l'hôtel) qui soit acquise, maison édifiée vers 1881 (apparaissant sur le plan Aune de 1882), et qui devient donc établissement hôtelier à cette date. On ne sait si elle redécore alors la façade. On ne sait pas non plus si Mme Busby conserve alors la villa originelle de 1878 et si elle demeure une pension. La villa originelle Busby sera en tout cas démolie avant 1900.

C’est en 1905 que l’établissement semble passer de l’état de pension à celui d’hôtel. D’ailleurs l’établissement apparaît uniquement à partir de cette année dans les annuaires et aux deux numéros (36 et 38 rue Cotta). C’est peut-être la preuve que c'est à cette date que Mme Busby acquiert le 36 rue Cotta (actuelle partie orientale de l'hôtel), bâtiment dont le permis de construire date de septembre 1881 et est l'oeuvre de l'architecte Philippe Randon. C’est d’ailleurs en 1905 que Marie Busby fait une demande pour placer une marquise au-devant de la porte n°38 de son hôtel, le bâtiment au coin Dalpozzo / Cotta constituant le bâtiment principal. Un temps, l’hôtel possédait sur un terrain en vis-à-vis un lawn-tennis. On y édifie en 1914, sur une partie de celui-ci, un garage. Ce terrain est ultérieurement loti.

Mme Busby s’occupe de l'établissement jusqu'à la fin de ses jours. Dans les années 1930 l'hôtel est revendu à la famille d'hôteliers, les Tronconi. En 2023, il est toujours hôtel, installé sur les deux immeubles, et conserve son nom originel.

 

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1881, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Randon Philippe
      Randon Philippe

      Architecte né à Nice en 1833. Il est né à Nice, dans la paroisse de Saint Martin, le 24 juin 1833. La famille est domiciliée dans l'îlot Pairolière. Il est le fils de Dominique Randon, vermicellier, et de Maria Ludovica Prat. Il fait une partie de ses études dans sa ville natale, puis les poursuit  à l'Académie de Turin. Au moment du rattachement de Nice à la France, il remplace le professeur Garacci à l'école municipale de dessin, où il avait lui même suivi les cours de Paul Delaroche. Il épouse Rose Félicité Julie Donaudy. Il joue un rôle important dans l'organisation de la profession, tant au niveau local que national. Il est membre fondateur de la Société des Architectes et Ingénieurs des Alpes-Maritimes, dont il devient président en 1880. Il est membre fondateur puis président honoraire de la Société des Architectes du Sud-Est. Il organise le Congrès International des Architectes et Ingénieurs de 1884, au cours duquel la Caisse de Défense mutuelle des Architectes est projetée. La même année, il participe à  l'exposition internationale de Nice Il est membre de la Société Centrale des architectes. En 1900, il est membre du conseil d'administration de l'Ecole Nationale d'Art Décoratif de Nice.

      On lui doit des villas de prestige. Il construit aussi des immeubles de rapport. Pour lui, il construit en 1875 une maison à l'angle de l'avenue de la Gare et de la rampe de la Gare. Deux ans plus tard, il construit un autre immeuble sur la même avenue en association avec le marbrier Basso, qu'il surélève de deux étages en 1883 (il abritera les dames de France). Son oeuvre capitale est le Temple de l'Amour de la villa du comte de Chambrun, (son projet est préféré à celui de Joseph Vaudremer, membre de l'Institut). Il exerce aussi ses talents d'architecte paysagiste aux jardins de la Villa Liserb ou à ceux qui couvrent le Paillon.

      Il travaille aussi comme architecte décorateur en ornant la salle du grand théâtre lors du banquet offert par la municipalité au président de la République en avril 1890. Il fait aussi le pavillon provisoire de style indien qui a abrité Carnaval XX en février 1892 sur la place du Casino.

      En tant qu'architecte expert, il lotit des propriétés, comme en 1880 celle de Fanny Bouyon, dans le quartier de Carabacel. Il dresse avec Vincent Levrot et Devincet le plan de partage. En 1882, il fait pour les héritiers de Léopold Königswarter et du négociant Paul Bounin le lotissement en 24 lots d'une partie de la villa Lina.

      Il travaille dans les environs de Nice  pour des particuliers,  à Beaulieu et Saint Jean, et pour le Grand Cercle de Menton. Il est l'auteur des immeubles à portiques de la place Ardoïno à Menton (vers 1870).

      Il soutient la Société des Beaux-Arts de Nice, dont il est membre fondateur,  et  qui organise une exposition  dans l'immeuble dont il est propriétaire sur l'avenue Jean Médecin. Il peint et présente à l’exposition de la Société des Beaux-Arts de Nice de 1902 : vues de Saint Martin Vésubie. 

      Il participe à des opérations immobilières sur des terrains.

      Il s'investit dans la vie de la cité : il est conseiller municipal des maires Auguste Raynaut et Alziary de Malausséna. Puis, en tant que premier adjoint, il remplace souvent le Maire Honoré Sauvan, quand ce dernier est pris par ses fonctions de sénateur.Dans Nice d’Antan, Léon Sarty évoque Randon (p.349) qui présente à la municipalité un projet de jardins sur la couverture du Paillon qui fut accepté. Il est membre de l'Association polytechnique des Alpes-Maritimes, créée en 1883.

      En 1903, il est le premier architecte des Alpes-Maritimes, depuis le rattachement à la France, à recevoir la croix de la Légion d'Honneur. Il est également officier de l'Instruction Publique. Il est décoré de l'ordre de saint Maurice et saint Lazare, et de l'ordre national de Montenegro. Il est administrateur de la Caisse d'Epargne. Son fils Charles devient architecte D.P.L.G. et conseiller municipal à Nice. Il a aussi formé dans son atelier Charles Bermond, qui fut un temps son collaborateur. Il réside d'abord au N°6 de la rue de Villefranche dans les années 1860, puis au N°1 de la rue du Pont Neuf jusqu'en 1881, puis dans la rue Gioffredo, puis dans les années 1890, avenue de la Gare, et à partir de 1906 4 avenue Mirabeau, pavillon Louise.

      Il meurt à Nice le 13 janvier 1911 à son domicile au 12 avenue Mirabeau. À sa mort son patrimoine immobilier est constitué de biens à Drap mais surtout à Nice : l'immeuble du N°1 boulevard du Pont Vieux, le 11 de la rue Rossini, le 54 avenue de la Gare devenu le magasin des Dames de France et la villa Louise au N°12 de l'avenue Mirabeau. (Véronique Thuin)

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      architecte attribution par source

Hôtel constitué de deux bâtiments contigus, aux façades enduites vraisemblablement sur moellons, de dimensions équivalentes, élevés sur rue avec jardinet sur l'arrière au nord. Les deux sont élevés de quatre niveaux sur sous-sol avec soupiraux et présentent une scansion de travées de baies rapprochées. Le bâtiment du 36 rue Maréchal-Joffre a conservé vraisemblablement sa modénature originelle (avec quelques ajouts de décor) alors que le bâtiment principal de l'hôtel (au n°38) offre une modénature et un décor ne concordant pas avec la date de sa construction vers 1880, preuve d'une reprise lors de son utilisation en hôtel. L'entrée est marquée par un plaquis de marbre clair et auvent blanc (seconde moitié 20e siècle) remplaçant la marquise. Toiture en tuiles plates mécaniques avec longs pans et croupe en bout d'îlot. Escalier dans oeuvre. Date de l'installation de l'ascenseur inconnue.

  • Murs
    • pierre moellon enduit (incertitude)
    • plaquis
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    sous-sol, 3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Techniques
    • maçonnerie
    • décor stuqué
    • ferronnerie
  • Précision représentations

    L'immeuble correspondant à l'entrée de l'hôtel (n°38) offre l'ornementation la plus riche, avec un traitement original des parties en trumeau. Les linteaux des baies développent à chaque étage un motif différent de volutes, feuillages et festons. Les consoles de balcon sont à volutes feuillagées, desquelles pend un ruban plissé. Les trumeaux reçoivent aussi un décor différent selon les niveaux : tables, incision d'une ligne terminée par un cercle, motif d'applique d'où pend le même ruban perlé, cartouche enrubanné en partie haute. Les modillons avec volutes à crossettes sont séparés au moyen de bossages rectangulaires en pointes de diamant. Au-dessus du rez-de-chaussée, des pastilles en creux unifient les deux façades. L'immeuble du n°36 semble avoir conservé modénature et décor d'origine, ce dernier plus discret. Le décor se positionne essentiellement sous le linteau triangulaire des baies, avec une clé à volutes d'où sort un rameau de laurier, la clé étant surmontée d'une palmette circonscrite. Les modillons sous-toiture sont simples. Les médaillons avec ruban de feuillages, en position haute des trumeaux, constituent sans doute un ajout post-1900. L'hôtel conserve des plafonds staffés dans certains espaces communs (correspondant notamment à l'ancienne salle-à-manger Louis XVI)

    Trois types de décor, à dominante feuillagée et formant des arabesques, concernent les garde-corps des balcons en ferronnerie. Les baies du rez-de-chaussée sont toutes protégées au moyen de garde-corps de style art nouveau en coup de fouet.

Z Nice repérage

  • 01-DENO immeuble-hôtel
  • 02-CHRONO 1860-1919
  • 03-CARACTERE éclectique
  • 04-TENDANCES néo-classique
  • 05-INTEGRITE complète
  • 06-VISIBILITE bonne
  • 07-SITUATION mitoyen
  • 08-IMPLANTATION sur rue
  • 09-MATERIAUX non applicable
  • 10-MACONNERIE enduit avec parements
  • 11-SUR FACADE non applicable
  • 12-ENTREE auvent
  • 13-TOIT non applicable
  • 14-COMBLES non applicable
  • 15-DOME non applicable
  • 16-BELVEDERE non applicable
  • 17-FRISE non applicable
  • 18-CERAMIQUE non applicable
  • 19-MATERIEUX GROS OEUVRE non applicable
  • 20-SITE non applicable
  • 21-LOTISSEMENT non applicable
  • 22-PERGOLA non applicable
  • 23-JOINTS non applicable
  • 24-CLOTURES non applicable
  • 25-AGREMENTS non applicable
  • 26-COUR ANGLAISE non applicable
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Éléments remarquables
    élévation, garde-corps

Documents d'archives

  • Nice, demande de permis de construire une maison pour M. Busby, par Sébastien-Marcel Biasini architecte, mars 1878. Archives communales, Nice : 2T57 53.

  • Nice, demande de permis de construire deux maisons, sur le boulevard de la Buffa et la rue Cotta, par Philippe Randon architecte, 1881. Archives communales, Nice : 2T78 47.

  • Nice, demande de permis de construire une marquise pour l'hôtel Busby, 1905. Archives communales, Nice : 2T203 313.

  • Nice, demande de permis de construire un garage pour l'hôtel Busby, 1914. Archives communales, Nice : 2T303 316

Bibliographie

  • Annuaire des Alpes-Maritimes : 1905. Nice : Imprimerie niçoise, 1905. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice.

Documents figurés

  • Plan de la ville de Nice avec le tracé des alignements projetés, dressé par M. François Aune architecte, 1882. / Plan en couleur. Nice : édition Librairie Visconti. Paris : gravure et impression Erhard, 1882. 87 x 59 cm. BMVR de Nice - bibliothèque Romain Gary : G 512 / FBPN 4.

  • Nice, hôtel Busby with tennis court adjoining. / Carte publicitaire, en couleur, anonyme, non datée [circa 1890]. Collection particulière.

  • Salle-à-manger Louis XVI, hôtel Busby Nice. / Carte postale, anonyme, non datée [circa 1910]. Collection particulière.

  • [Hôtel Busby, Nice]. / Tirage argentique noir et blanc par Maurice Bérard, non daté [circa 1950]. Collection particulière.

Date d'enquête 2023 ; Date(s) de rédaction 2023
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Thuin-Chaudron Véronique
Thuin-Chaudron Véronique

Auteur, Docteur, sa thèse ayant pour titre : Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914. (publiée chez Serre éditeur en 2009).

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Prédal Christophe
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Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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