L'élévation dessinée par l'architecte pour la surélévation de 1934 ne donne pas de précisions sur les parties existantes ou celles ajoutées, mais il semble que les parties en pierre de taille correspondent au bâtiment originel. On les trouve en effet sur les trois premiers niveaux (rez-de-chaussée, 1er et 2ème étage) sur les façades sur rue mais aussi sur la façade postérieure où la limite pierre / enduit correspond bien à la surélévation de 1934. Ce bâtiment juxtapose donc une partie en pierre de taille dite "de la Turbie" et une partie aux façades enduites. Les parties en pierre présentent une stéréotomie recherchée. Ainsi, si la grande partie du parement est à pierres régulièrement taillées, les agrafes des grandes baies d'atelier, les chaînes d'angle en harpe, la rotonde et certaines pierres des assises sont à taille rustique. La rotonde est particulièrement monumentalisée avec son agrafe et les consoles supportant le balcon du 2ème étage. L'élément d'angle en rotonde se raccroche aux façades droites par un petit arrondi avec une niche concave rectangulaire avec voûte en coquille. De cette dernière descendent des pierres taillées formant un décor géométrique. Les parties de la surélévation sont donc enduites et également remarquables car cherchant, au moyen du ciment de parement, à imiter les parties des étages inférieurs ; ainsi un béton coloré très légèrement rosé donne l'impression d'un parement de pierres très régulièrement agencées. De même, les parties de bossages en pierres rustiques se prolongent à l'étage supérieur au moyen d'un travail du ciment reproduisant fidèlement le travail de la pierre. Les joints avaient un beurrage noir. Une restauration récente (2011) a permis de restituer la couleur vive des huisseries, faisant contrepoint à l'ensemble. L'immeuble est marqué par un dernier étage en fort retrait et remarquable par sa rotonde d'angle, qui interroge puisque, pendant longtemps, elle ne fut au croisement d'aucune rue et qu'un haut mur délimitant les terrains de la gare prolongeait la façade sur l'avenue Clément Roassal ; la rotonde suit en cela le plan régulateur de 1880 prévoyant la rue Binet, mais le plan fut rendu caduc dans ce secteur par la construction de la gare en 1892. La rotonde est surmontée d'une pergola en béton, faisant ainsi cohabiter immeuble d'agrément et locaux industriels. Toiture terrasse. Escalier dans oeuvre. Ascenseur.