Dossier d’œuvre architecture IA06004035 | Réalisé par
Albertini Cécilia-Eléna (Rédacteur)
Albertini Cécilia-Eléna

Chercheur de l'inventaire, opération de recensement de l'architecture de villégiature de Nice.

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Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
immeuble dit Le Rex ou Rex
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Nice

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Gambetta
  • Adresse 47 Boulevard Gambetta
  • Cadastre 2018 KX 126

Le promoteur Jacques Just Mecatti dépose une demande de permis de construire pour cet immeuble en décembre 1934. L'architecte en est Kevork Arsenian. Les panneaux décoratifs du vestibule seraient l'oeuvre de Pierre Revolton. Le permis n'a été accordé qu'en juillet 1936, en raison du problème constitué par les cuisines n'ouvrant pas, comme l'oblige la réglementation de l'époque, sur des courettes d'aération, mais ouvrant directement sur les parties communes. Le conseil départemental d'hygiène donne finalement son accord en 1936, à la demande de dérogation du promoteur.

Il y est stipulé : "Etant donné qu'il s'agit d'une construction d'un caractère nouveau ne comportant que des logements composés en majorité d'une seule pièce destinée à l'habitation, à laquelle est annexée [sic] un cabinet de toilette-salle-de-bains et un local dénommé "office caféterie" ; Etant donné que cet "office caféterie" comprend un timbre d'office avec robinet d'eau chaude et d'eau froide, ainsi qu'une prise de gaz et d'électricité, mais ne peut nullement recevoir le moindre fourneau de cuisine ; Etant donné les moyens de ventilation aménagés (chassis s'ouvrant soit sur des dégagements, soit sur des locaux très aérés) [...] Le Conseil départemental émet un avis favorable à condition que dans tout acte de vente ou de location à intervenir, il soit nettement spécifié que les "offices caféteries" ne sauraient être considérés comme des cuisines ou locaux destinés à l'usage d'habitation et ne doivent servir que pour la préparation des boissons hygiéniques".

Certains appartements ont conservé les manivelles des volets roulants, marquées Griesser (modèle "bijou").

Immeuble d'angle de huit niveaux sur un sous-sol, avec quatre travées centrales en avancée par rapport aux travées latérales précédées d'un balcon filant. Les garde-corps en fer rond des balcons se poursuivent au devant de l'ensemble des travées. Les façades sont enduites et présentent une grande modernité par l'absence de décor, ce dernier se concentrant uniquement sur la porte d'entrée. La toiture terrasse est divisée et accessible depuis les logements du dernier niveau. La porte d'entrée se déploie sur deux niveaux avec verrerie opaque dans une résille de fers art déco. Ses piédroits et son court auvent sont revêtus de ciment coloré noir avec inclusions nacrées.

En opposition aux façades dépouillées, le vestibule et la cage d'escalier offrent une riche décoration art déco dans les tons vert soutenu, blanc et noir. Les murs sont en partie recouverts de plâtre laqué peint en vert. Les piliers soutenant les volées d'escalier ainsi que le limon porteur des marches revêtent le même béton coloré noir que la porte d'entrée. Le vestibule, de forme arrondie, offre un éclairage sophistiqué d'appliques lumineuses avec décor de soleil stylisé, encadrant deux compositions figurées. Le départ de l'escalier enserrait une fontaine (actuellement plus en fonctionnement). L'escalier suspendu, tournant à retours avec jour, est éclairé zénithalement grâce à une verrière. Le vestibule et les paliers présentent une composition soignée du pavement, noire et blanche, réalisée à partir de carreaux de grès rehaussés, de part en part de cercles concentriques en tesselles de mosaïque. Ces mêmes espaces offrent des corniches en staff que l'on retrouve également dans les appartements. Les cages d'ascenseur ouvrent sur les paliers au moyen d'une paroi vitrée avec quadrillage de fers plats verts et argentés, rappelant la porte d'entrée. Par leur paroi vitrée côté cour, les cages d'ascenseur permettent aussi un éclairement et une aération naturelle des couloirs et paliers.

Les plans annexés au permis de construire révèlent une majorité de studios, c'est à dire une pièce avec coin alcôve pour le lit, une petite salle de bains et une petite cuisine dénommée sur les plans "office-caféterie". Toutefois, les plans de distribution d'étage ont fait l'objet de nombreuses modifications, selon sans doute les demandes des acheteurs. Cela aboutit à la réduction du nombre de studio au profit de deux-pièces (salon et coin nuit séparés, tout en étant réunissables (cloison ouverte). Les plans et la visite des lieux montrent toute l'attention portée à l'aération et à l'éclairage des pièces, dans un volume compact, dont les petites surfaces des logements empêchent la distribution en mode traversant. Les salles de bains ouvrent soit sur la pièce principale, soit sur le dégagement de l'appartement au moyen d'une ouverture avec vitre pouvant s'ouvrir totalement ou en oscillo battant. Les cuisines (qui, dans les plans originels n'est sont pas) ouvrent sur les paliers ou couloirs au moyen d'ouvertures dont le jeu des lignes de ferronnerie cherche à occulter la vue. Mais dans certains appartements, elles peuvent aussi ouvrir sur les salle de bains. Afin de récupérer de la place, beaucoup de ces ouvertures ont été occultées. Dans le but d'une optimisation de l'agencement et du rangement, les placards intégrés sont nombreux : hall, cuisine, en encadrement des alcôves, voire dans les moindres recoins.

Ce type de distribution et la taille des logements correspond parfaitement à ce que l'on dénommait dans l'entre-deux-guerres un "pied-à-terre", alternative au séjour en hôtel. Les clients des pied-à-terre prennent leurs repas à l'extérieur et l'immeuble ne comprend pas d'espaces communs de sociabilité comme dans les hôtels. L'ornementation luxueuse des parties communes correspond d'ailleurs parfaitement à l'immeuble destiné à de la villégiature saisonnière.

Présence de vide-ordure à chaque niveau avec incinérateur (indiqué sur le plan des terrasses mais le four lui-même devait sans doute prendre place au sous-sol). Deux ascenseurs. Il existe plusieurs modèles d'appliques lumineuses, selon les appartements.

  • Murs
    • béton béton armé enduit (incertitude)
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    sous-sol, 7 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Techniques
    • ferronnerie
    • décor stuqué
    • miroiterie
  • Précision représentations

    Exceptionnels panneaux décorés dans le vestibule, dont le procédé de fabrication est à étudier. Il semblerait que l'on soit sur un polycarbonate type Plexiglas plutôt que sur du verre laqué (dans ce cas, on serait sur une utilisation pionnière du matériau). Le matériau reçoit un décor peint.

    Ferronnerie, essentiellement en fers plats : porte d'escalier, rampe d'escalier, parois d'ascenseur, cache-radiateurs...

    Décor en staff des plafonds. Décor en plâtre des parois des parties communes.

Z Nice repérage

  • 01-DENO immeuble
  • 02-CHRONO 1920-1945
  • 03-CARACTERE Art déco
  • 04-TENDANCES
  • 05-INTEGRITE complète
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Qualité des détails décoratifs intérieurs, ainsi que de la distribution des parties communes. L'immeuble développe des espaces aux formes diverses (succession d'espaces de l'entrée), recherchant la monumentalité (escalier) et accompagnés d'éléments originaux de décoration, réalisés quelquefois au moyen de matériaux modestes (grès des pavements). L'immeuble est aussi intéressant par les solutions développées par l'architecte afin d'y distribuer un maximum de logements, tout en les rendant lumineux et agréables à vivre.

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Documents d'archives

  • Nice, demande de permis de construire pour un immeuble par Kevork Arsenian architecte, décembre 1934. Archives communales, Nice : 2T832 285.

Bibliographie

  • BILAS, Charles. La Côte-d'Azur, années 20 et 30. Paris : Tellerie, 1999. 159 p. ; 30 cm.

    p. 112
  • DALLO, Roberte. Art déco, une méditerranée heureuse. E. Gilletta, 2015. 165 p.

    p. 88, 89, 136, 139.
  • STEVE, Michel. L'architecture à Nice 1920-1940. Nice : Serre éditeur, 2002. 207 p ; 30cm.

    p. 180

Documents figurés

  • Le Rex, place Franklin Nice, Propriétaire M. Mecatti, façade développée. / Tirage de plan par Kevork Arsenian. 1934. Archives communales : 2T832 285.

  • Le Rex, place Franklin Nice, Propriétaire M. Mecatti, façade sur cour. / Tirage de plan par Kevork Arsenian. 1934. Archives communales : 2T832 285.

  • Le Rex, place Franklin Nice, Propriétaire M. Mecatti, plan du rez-de-chaussée. / Tirage de plan par Kevork Arsenian. 1934. Archives communales : 2T832 285.

  • Le Rex, place Franklin Nice, Propriétaire M. Mecatti, plan du 2ème étage [étage courant]. / Tirage de plan par Kevork Arsenian. 1934. Archives communales : 2T832 285.

  • Le Rex, place Franklin Nice, Propriétaire M. Mecatti, plan de la terrasse. / Tirage de plan par Kevork Arsenian. 1934. Archives communales : 2T832 285.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Albertini Cécilia-Eléna
Albertini Cécilia-Eléna

Chercheur de l'inventaire, opération de recensement de l'architecture de villégiature de Nice.

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Prédal Christophe
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Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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