Le bâtiment principal est visible sur le cadastre daté de 1871-1873. Le terrain possède d'autres petits édifices annexes ainsi qu'un puits. L'ensemble donne sur une petite voie à l'est, nommée "Petite rue de Saint-Etienne", qui sera réalignée par la suite et deviendra la rue Gounod. Le quartier est encore largement rural. Aucune des voies actuelles entourant la parcelle n'est tracée. Le cadastre donne comme propriétaire de l'ensemble Natalie Daniloff. Cette ressortissante russe est propriétaire d'une villa L'oasis qu'elle transformera en pension de famille. La villa apparaît dans la liste des logements à louer pour les villégiateurs en 1877, mais peut-être l'était-elle déjà auparavant sans publicité dans l'Annuaire de Nice. C'est dans l'annuaire de 1887 qu'apparaît pour la première fois la mention "Villa Oasis, hôtel-pension russe", après la disparition du lieu dans les annuaires de 1885-1886. En 1890, la "Villa l'oasis" est mentionnée comme tenue par une dame russe et ouverte toute l'année.

Un bâtiment adjacent est édifié en prolongement à l'est du bâtiment principal sans doute à la fin du 19ème siècle. Durant l'hiver 1897-1898 l'écrivain Tchekhov y loge (il y reviendra durant l'hiver 1900-1901). Vladimir Oulianov, dit Lénine, y viendra en 1911. Il est logé dans l'immeuble d'appartements du 26 rue Berlioz où l'hôtel possède une annexe (témoignage oral). Il semblerait qu'une annexe existe aussi dans l'immeuble du 25 rue Gounod. La pension-hôtel oasis constitue en effet dès la fin du 19ème siècle un lieu de villégiature réputé de la population russe et notamment des intellectuels qui s'y réunissent. Elle est d'ailleurs couramment appelée "pension russe". L'ensemble continue en 2019 sa vocation hôtelière. Le terrain a conservé son emprise originelle, désormais entouré d'immeubles édifiés au début du 20ème siècle après quadrillage du quartier par des voies nouvelles.