L'immeuble est positionné sur la pente orientée à l’est de la colline des Baumettes. Situé sur une zone collinaire généralement moins dense, dominant le quadrillage urbanisé de la plaine, l’immeuble occupe, pour sa part, la totalité de sa parcelle. Il constitue un bon exemple de la densification des terrains après 1920. Le ressenti de densité est accentué par la construction ultérieure, par le même commanditaire, d’un immeuble venant en coin contre la façade de l'immeuble. Le Casteu Frederi Mistral développe dix niveaux avec façade principale orientée est. Il est constitué d’une partie principale en hauteur, plaquée contre la pente. S’y accole au sud, en retour, une aile basse de trois niveaux. Le reste du terrain est occupé par trois niveaux en gradins bénéficiant au-devant de larges terrasses. Le niveau le plus bas correspond à une rangée de garages. La façade de la partie principale est rythmée verticalement par deux travées en avant-corps, d'où émergent des petits balcons isolés à pans coupés. Les baies adoptent des proportions diverses (carrée, rectangulaire, cintrée) préservant l'élévation de la monotonie. Le dernier niveau, situé directement sous le toit-terrasse non accessible, est traité en étage de comble, dont le brisis est recouvert pour partie de tuiles plates mécaniques.

Le décor est influencé à la fois par l'art déco (garde-corps, balcons à pan-coupé, balustres en fuseau) mais aussi par la thématique provençale (inscrite dans la dénomination de l'immeuble). Ainsi, les terrasses sont scandées de grandes jarres ventrues en terre cuite, dont certaines vernissées. Les garde-corps de ces mêmes terrasses offrent des arquets de tuiles. Le débord de toiture sous l'étage de comble fait apparaître une saillie de rive constituée d'une ligne de tuiles creuses. Un motif de génoise en ciment sépare l'étage d'entresol des niveaux supérieurs. Les lucarnes formant couronnement des travées en excroissance offrent ce même motif. Originellement, l'espace sous la grande avancée de toiture formant doucine recevait un décor peint, révélé par l'article du journal L'Eclaireur, mais dont la qualité de l'illustration empêche de détailler le décor. L'entrée, au riche décor de mosaïque, est l'aboutissement d'une séquence formée d'une volée droite d'escalier, avec accompagnement de rocailles. Escalier intérieur dans oeuvre.