• recensement du patrimoine balnéaire
Verger et jardin public (oliveraie) : Le Pian dit aussi Parc du Pian
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton - Menton
  • Commune Menton
  • Lieu-dit Garavan
  • Adresse 11 avenue Blasco-Ibanez , boulevard de Garavan
  • Cadastre 1862 B 252, 253, 257, 258  ; 2017 AT 103 a, 103 b, 103 c, 169 a
  • Dénominations
    verger, jardin public
  • Précision dénomination
    oliveraie
  • Appellations
    Le Pian, Parc du Pian
  • Parties constituantes non étudiées
    terrasse agricole, allée, clôture de jardin, belvédère de jardin, terrasse en terre-plein, cabane, maison, portail, puits

I. DESCRIPTION

I.1 Topographie

L'oliveraie couvre une superficie d'environ 4 hectares au sein du quartier de Garavan, à moins de 200 mètres de la Méditerrannée. Le terrain, qui forme un trapèze irrégulier, est délimité par le boulevard de Garavan au Nord, l'avenue Blasco-Ibanez à l'Est, la voie ferrée au Sud, et le chemin Saint-Jacques, profondément encaissé à l'Ouest. Ce terrain en pente douce, qui descend vers la mer et qui domine la baie de Garavan, située au Sud en contrebas de la voie ferrée, est structuré par une série de terrasses agricoles maçonnées, qui constituent l'assiette du jardin. Le verger bénéficie d'une exposition plein Sud.

I.2 Composition générale

Les terrasses de faible hauteur, perpendiculaires à la pente, sont relativement profondes. Leurs murs de soutènement présentent un appareillage polygonal plus ou moins régulier. Elles sont plantées de plus de 500 oliviers, dont certains sont plusieurs fois centenaires. Ces arbres couvrent la totalités des parcelles. La plus grande partie du couvert arboré forme des quinconces à trame carrée. Le parc est entièrement clôturé par un simple grillage, sauf le long du boulevard de Garavan où une grille contemporaine a été réalisée selon un dessin alternant de grands panneaux à barreaux verticaux et de petits cercles ajourés. Cette grille métallique est de couleur grise. Deux portails monumentaux, flanqués d'imposants piliers en pierres de taille, permettent d'accéder au jardin, l'un depuis l'avenue Blasco-Ibanez et l'autre depuis le boulevard de Garavan. Ils constituent les entrées principales du parc. Du côté des voies publiques, le pilier gauche de ces portails présente une plaque rectangulaire en marbre blanc, comportant une inscription gravée : PIAN / LES TILLEULS (portail de l'avenue Blasco-Ibanez), LE PIAN (portail du boulevard de Garavan). Les vantaux des portails sont en fer peint en vert. Ils sont constitués de grilles à barreaux droits surmontant un grand panneau rectangulaire. Sur le tronçon inférieur du chemin Saint-Jacques, un troisième portail en pierres de taille, aux piliers couronnés de briques et à vantaux métalliques aux grilles à volutes, dessert la traverse Santa Maria, formée d'une rampe d'accès et d'une passerelle qui enjambe la voie ferrée et qui débouche sur la terrasse inférieure du jardin public. Ces structures, bien que réalisées hors du périmètre de l'oliveraie, avant même la construction de la voie ferrée (elles apparaissent sur le cadastre de 1862 mais ont probablement été remaniées depuis), permettent aujourd’hui d'accéder directement au belvédère de jardin, aménagé à l'emplacement d'un édifice disparu (un bâtiment annexe, agrandi ou reconstruit, subsiste à proximité). Ce belvédère de jardin est en partie pavé d'une calade, dont le décor de galets gris et blancs dessine un losange monumental. Le centre du losange est occupé par une rosace inscrite dans un cercle. Le belvédère de jardin est relié à la terrasse le surplombant par un petit escalier à deux volées convergentes. Cette terrasse est délimitée par un garde-corps à décor de croisillons en métal de couleur grise. Elle est bordée d'une dizaine de grands palmiers des Canaries (phoenix canariensis), dont certains ont été plantés à proximité d'un ancien puits en pierre, couronné d'une coupole, qui témoigne de la présence d'eau douce sur le site. L'ensemble du sol du verger est couvert d'herbes folles qui forment une prairie. L'allée principale, dont le dessin légèrement incurvé reprend le tracé d'un ancien chemin, dessine un axe Nord-Sud depuis le portail du boulevard de Garavan. Elle est revêtue de bitume et bordée de chaînages en pierre de taille. A mi-parcourt, une allée transversale, traitée de la même manière que l'allée principale, rejoint le portail de l'avenue Blasco-Ibanez. Par ailleurs, au fil des années, la fréquentation du parc a générée l'apparition de nombreux sentiers en terre battue, dont le dessin irrégulier est directement lié aux différents parcours des visiteurs et des moutons, hôtes occasionnels du parc. Le dessin de ces sentiers fluctue donc au cours des saisons. De simples bancs de jardin en pierre ou en bois constituent, avec quelques poubelles métalliques et des réverbères en fonte, peints en vert, le rare mobilier de ce jardin public principalement utilisé pour les activités de plein-air : promenades, pique-niques... Pour compléter ces pratiques récréatives, un mini-golf, avec buvette et restaurant, a par ailleurs été discrètement aménagé dans la partie Nord-Est du jardin du côté de l'avenue Blasco-Ibanez, à proximité d'une maison (probablement un logement de fonction), localisée à l'emplacement d'une petite construction déjà présente sur le site (cabanon). Maison et mini-golf bénéficient de leur propre accès depuis l'avenue Blasco-Ibanez.

II. NOTE DE SYNTHESE

Le Pian est unique à plus d'une titre. Cette oliveraie, très ancienne, est en effet remarquable par le nombre et l'âge des oliviers qui la composent : c'est l'un des très rares exemples totalement préservés des grands vergers initialement présents sur le littoral de la Côte d'Azur. On ne peut que louer le côté visionnaire des aménageurs, qui dès les années 1950 se sont souciés de la préservation de ce lieu. Toujours dans un souci de préservation, le couvert herbacé varié, poussant spontanément au pied des oliviers, a la particularité d'être géré par l'éco-pâturage, pratique rarissime au sein même d'une ville. Des troupeaux de moutons investissent donc le verger régulièrement, pour contenir la prolifération des herbes tout en enrichissant le sol. Ils ajoutent ainsi une touche pastorale au caractère tout à fait pittoresque du site, dont l'un des atouts non négligeables est de ménager de très beaux points de vue sur la Méditerranée.

L'oliveraie présente plusieurs arbres séculaires qui témoignent de l'ancienneté du site de culture. Elle pourrait remonter au 16e siècle. La plus grande partie du verger est acquise par la ville de Menton en 1954. Cette première acquisition, comprenant plus de 300 des oliviers, est bientôt complétée par l'achat ou le legs des parcelles contiguës. Ainsi, depuis 1959, la totalité de l'oliveraie est la propriété exclusive de la ville. Afin de favoriser l'accueil du public, les terrasses sont alors reprises (les murs de soutènement ont été consolidés ou refaits) et les principaux cheminements revus et stabilisés (revêtements minéraux). Par ailleurs, du mobilier urbain (bancs, poubelles, réverbères...) a aussi été mis en place. Les portails monumentaux permettant d'accéder au jardin semblent être antérieurs à ces aménagements. A moins qu'ils n'aient été érigés en récupérant des éléments architecturaux anciens, ils ont probablement été réalisés avant les acquisitions faites par la ville, pour accéder à un édifice aujourd'hui disparu. Cet édifice occupait la partie basse du site à l'emplacement de l'actuel belvédère de jardin. Il est clairement figuré sur le cadastre de 1862. Il était toujours présent au moment des acquisitions faites par la ville : il est en effet bien visible sur les cadastres et les photographies aériennes des années 1970 et 1980. Il a apparemment été démoli à la toute fin du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : 3e quart 20e siècle
    • Secondaire : milieu 19e siècle , (incertitude)

L'oliveraie, plantée de plus de 500 oliviers, couvre une superficie d'environ 4 hectares. Elle est entièrement ceinturée par des grillages et par une clôture de jardin donnant sur le boulevard de Garavan, présentant ainsi l'aspect d'un petit parc clos. Elle est structurée par de nombreuses terrasses dont les murs de soutènement sont en maçonnerie. Un belvédère de jardin occupe la terrasse inférieure. On accède au jardin par trois grands portails en pierres de taille, fermés par des vantaux en fer. Un puits en pierre, couronné d'une coupole, est toujours présent sur le site.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
    • calcaire pierre de taille
  • Couvrements
    • coupole
  • Élévations extérieures
    jardin en terrasses
  • Couvertures
    • extrados de voûte
  • Jardins
    quinconce, prairie ornementale
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • ferronnerie
    • fonderie
    • maçonnerie
    • mosaïque
  • Représentations
    • cercle, volute, losange, rosace
  • Précision représentations

    La clôture de jardin présente un décor de cercles. Les vantaux de l'un des portails comportent un décor de volutes. Le belvédère de jardin est pavé de galets gris et blancs qui dessinent un losange monumental, dont la partie centrale est décorée d'une rosace inscrite dans un cercle. La terrasse surplombant ce belvédère de jardin est délimitée par un garde-corps à décor de croisillons.

  • Précision dimensions

    4 hectares (superficie approximative).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    intérêt botanique, à signaler
  • Sites de protection
    site inscrit, site classé
  • Protections

  • Précisions sur la protection

    Le Pian a bénéficié de plusieurs protections au titre des Sites : site inscrit par arrêté du 29 juin 1951, puis site classé par arrêtés du 7 février 1955 et du 13 juillet 1960. La protection a ainsi été renforcée et complétée au fur et à mesure des acquisitions faites par la ville. Le parcellaire du jardin ayant été complètement revu depuis les protections, les parcelles citées dans les arrêtés ne correspondent plus à celles du cadastre actuel. La totalité du jardin est protégée au titre des Sites.

Oliveraie exceptionnelle par le nombre et l'ancienneté de ses oliviers et par son importante superficie en plein centre-ville. Rare vestige des vergers qui occupaient cette partie de la côte avant son urbanisation au 20e siècle.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Menton / Dessins à l'encre par Fouque, Guichard, Laubeuf et Verrier, 1861-1862. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 25 F i 083.

    1/B
  • [Vue aérienne du Parc du Pian en 1964.] / Photographie, Institut géographique national (IGN), 1964.

  • [Vue aérienne du Parc du Pian en 1983.] / Photographie, Institut géographique national (IGN), 1983.

Date d'enquête 2017 ; Date(s) de rédaction 2017
Articulation des dossiers