I. DESCRIPTION
I.1 Topographie
L'oliveraie couvre une superficie d'environ 4 hectares au sein du quartier de Garavan, à moins de 200 mètres de la Méditerrannée. Le terrain, qui forme un trapèze irrégulier, est délimité par le boulevard de Garavan au Nord, l'avenue Blasco-Ibanez à l'Est, la voie ferrée au Sud, et le chemin Saint-Jacques, profondément encaissé à l'Ouest. Ce terrain en pente douce, qui descend vers la mer et qui domine la baie de Garavan, située au Sud en contrebas de la voie ferrée, est structuré par une série de terrasses agricoles maçonnées, qui constituent l'assiette du jardin. Le verger bénéficie d'une exposition plein Sud.
I.2 Composition générale
Les terrasses de faible hauteur, perpendiculaires à la pente, sont relativement profondes. Leurs murs de soutènement présentent un appareillage polygonal plus ou moins régulier. Elles sont plantées de plus de 500 oliviers, dont certains sont plusieurs fois centenaires. Ces arbres couvrent la totalités des parcelles. La plus grande partie du couvert arboré forme des quinconces à trame carrée. Le parc est entièrement clôturé par un simple grillage, sauf le long du boulevard de Garavan où une grille contemporaine a été réalisée selon un dessin alternant de grands panneaux à barreaux verticaux et de petits cercles ajourés. Cette grille métallique est de couleur grise. Deux portails monumentaux, flanqués d'imposants piliers en pierres de taille, permettent d'accéder au jardin, l'un depuis l'avenue Blasco-Ibanez et l'autre depuis le boulevard de Garavan. Ils constituent les entrées principales du parc. Du côté des voies publiques, le pilier gauche de ces portails présente une plaque rectangulaire en marbre blanc, comportant une inscription gravée : PIAN / LES TILLEULS (portail de l'avenue Blasco-Ibanez), LE PIAN (portail du boulevard de Garavan). Les vantaux des portails sont en fer peint en vert. Ils sont constitués de grilles à barreaux droits surmontant un grand panneau rectangulaire. Sur le tronçon inférieur du chemin Saint-Jacques, un troisième portail en pierres de taille, aux piliers couronnés de briques et à vantaux métalliques aux grilles à volutes, dessert la traverse Santa Maria, formée d'une rampe d'accès et d'une passerelle qui enjambe la voie ferrée et qui débouche sur la terrasse inférieure du jardin public. Ces structures, bien que réalisées hors du périmètre de l'oliveraie, avant même la construction de la voie ferrée (elles apparaissent sur le cadastre de 1862 mais ont probablement été remaniées depuis), permettent aujourd’hui d'accéder directement au belvédère de jardin, aménagé à l'emplacement d'un édifice disparu (un bâtiment annexe, agrandi ou reconstruit, subsiste à proximité). Ce belvédère de jardin est en partie pavé d'une calade, dont le décor de galets gris et blancs dessine un losange monumental. Le centre du losange est occupé par une rosace inscrite dans un cercle. Le belvédère de jardin est relié à la terrasse le surplombant par un petit escalier à deux volées convergentes. Cette terrasse est délimitée par un garde-corps à décor de croisillons en métal de couleur grise. Elle est bordée d'une dizaine de grands palmiers des Canaries (phoenix canariensis), dont certains ont été plantés à proximité d'un ancien puits en pierre, couronné d'une coupole, qui témoigne de la présence d'eau douce sur le site. L'ensemble du sol du verger est couvert d'herbes folles qui forment une prairie. L'allée principale, dont le dessin légèrement incurvé reprend le tracé d'un ancien chemin, dessine un axe Nord-Sud depuis le portail du boulevard de Garavan. Elle est revêtue de bitume et bordée de chaînages en pierre de taille. A mi-parcourt, une allée transversale, traitée de la même manière que l'allée principale, rejoint le portail de l'avenue Blasco-Ibanez. Par ailleurs, au fil des années, la fréquentation du parc a générée l'apparition de nombreux sentiers en terre battue, dont le dessin irrégulier est directement lié aux différents parcours des visiteurs et des moutons, hôtes occasionnels du parc. Le dessin de ces sentiers fluctue donc au cours des saisons. De simples bancs de jardin en pierre ou en bois constituent, avec quelques poubelles métalliques et des réverbères en fonte, peints en vert, le rare mobilier de ce jardin public principalement utilisé pour les activités de plein-air : promenades, pique-niques... Pour compléter ces pratiques récréatives, un mini-golf, avec buvette et restaurant, a par ailleurs été discrètement aménagé dans la partie Nord-Est du jardin du côté de l'avenue Blasco-Ibanez, à proximité d'une maison (probablement un logement de fonction), localisée à l'emplacement d'une petite construction déjà présente sur le site (cabanon). Maison et mini-golf bénéficient de leur propre accès depuis l'avenue Blasco-Ibanez.
II. NOTE DE SYNTHESE
Le Pian est unique à plus d'une titre. Cette oliveraie, très ancienne, est en effet remarquable par le nombre et l'âge des oliviers qui la composent : c'est l'un des très rares exemples totalement préservés des grands vergers initialement présents sur le littoral de la Côte d'Azur. On ne peut que louer le côté visionnaire des aménageurs, qui dès les années 1950 se sont souciés de la préservation de ce lieu. Toujours dans un souci de préservation, le couvert herbacé varié, poussant spontanément au pied des oliviers, a la particularité d'être géré par l'éco-pâturage, pratique rarissime au sein même d'une ville. Des troupeaux de moutons investissent donc le verger régulièrement, pour contenir la prolifération des herbes tout en enrichissant le sol. Ils ajoutent ainsi une touche pastorale au caractère tout à fait pittoresque du site, dont l'un des atouts non négligeables est de ménager de très beaux points de vue sur la Méditerranée.
Photographe de l'Inventaire, région Sud-Paca.