Dossier d’œuvre architecture IA06002556 | Réalisé par ;
Aliotti Jean-Marc (Enquêteur)
Aliotti Jean-Marc

Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.

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  • recensement du patrimoine balnéaire
Hôtel de voyageurs dit Grand Hôtel Victoria et des Princes, actuellement immeuble dit Résidence Victoria
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton
  • Commune Menton
  • Adresse 14 avenue Boyer
  • Cadastre 2013 BK 24
  • Dénominations
    hôtel de voyageurs
  • Appellations
    Grand Hôtel Victoria et des Princes
  • Destinations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin d'agrément, maison, restaurant

Sur un plan de la ville datant des années 1865, le terrain, où seront ultérieurement construits l'hôtel et trois villas, est occupé par un établissement d'horticulture. Ce bâtiment existe toujours sur le plan d'alignement de 1879. Trois villas ont été construites dont celle qui existe toujours en bordure de l'avenue Boyer. L'hôtel est mentionné sur l'Annuaire commercial des Alpes-Maritimes de 1884 en tant qu'hôtel des Princes, situé au quartier Urbana-Saint-Benoît. Il appartient à L. Depretis. On peut donc penser qu'il a été construit entre 1879 et 1884.

Une société est créée en 1889 entre Richard Leubner et Frédéric Wasmus, maîtres d'hôtels à Menton en vue de l'exploitation de l'hôtel des Princes. Leubner exploitait jusque là le Grand Hôtel Victoria (actuellement le Balmoral) qu'il vend en conservant la propriété de l'appellation. L'hôtel situé à Saint-Benoît devient alors le Grand Hôtel Victoria et des Princes. Richard Leubner est seul propriétaire à partir de 1891. Sur les Annuaires commerciaux des Alpes-Maritimes l'hôtel est décrit comme une maison de premier ordre, aux prix modérés, desservi par un omnibus à chaque arrivée de train. Il propose 110 lits et est doté d'un ascenseur lift. L'ensemble hôtelier est agrandi par l'achat en 1893 des deux villas avec leurs jardins situées à l'angle sud de la parcelle. C'est cet ensemble que l'on peut voir sur une carte postale datant des environs de 1900. La villa nord-ouest devient le logement du directeur. Les deux villas et les jardins de l'angle sud sont détruites lors de la construction par Richard et Carlotta Leubner de l'hôtel Majestic en 1909. Après la mort de Richard, la même année, sa veuve reste propriétaire jusqu'en 1914. Comme tous les biens appartenant à des Allemands, l'hôtel est alors mis sous séquestre et transformé en hôpital militaire. Il ne rouvrira pas après la guerre. Au début des années 1950, il est transformé en immeuble en copropriété de 8 appartements sous le nom de Résidence Victoria.

L'hôtel a été construit sur une parcelle irrégulière donnant sur la promenade longeant le torrent du Careï, alors à ciel ouvert. La parcelle est clôturée par un muret surmonté d'une grille. On y accède toujours par un portail à piliers de pierre. L'espace libre devant la façade principale était à l'origine un espace de circulation pour les voitures. Il était complété par un jardin d'agrément à présent occupé par l'hôtel Majestic.

L'ensemble se compose d'un corps de bâtiment régulier (l'hôtel) et d'une villa perpendiculaire à l'avenue Boyer. L'hôtel et la villa préexistante ont été reliés par un corps de bâtiment en rez-de-chaussée surélevé, largement vitré, destiné à abriter la salle de restaurant.

L'hôtel est construit en moellons de calcaire blanc avec des chaînes en pierre de taille ; la mise en œuvre - appareil irrégulier jointoyé - est visible sur l'élévation arrière laissée brute, les trois autres façades étant enduites. Il comporte trois étages sur rez-de-chaussée surélevé. La couverture, toits à longs pans à croupes, est en tuiles plates mécaniques. Les trois élévations principales sont percées de travées régulières de portes-fenêtres ouvrant sur des balconnets ou un balcon filant, au dernier niveau. L'élévation antérieure est ordonnancée, axée sur la travée centrale couronnée d'un fronton-pignon. L'entrée est accessible par un degré droit en pierre de taille. L'escalier intérieur est tournant à retours autour d'un jour, à deux volées droites en marbre. Le soubassement, couvert de voûtes catalanes, abritait les chambres du personnel et des locaux techniques.

De plan rectangulaire, la villa se présente sous la forme d'un volume régulier d'un étage sur rez-de-chaussée, couvert d'un toit à longs pans à croupes, en tuiles plates mécaniques. La façade est ordonnancée, axée sur les trois travées centrales couronnées d'un fronton de pignon triangulaire.

Le restaurant est couvert en terrasse ceinte d'une balustrade. L'entrée est accessible par un degré courbe en marbre.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit partiel
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
    • ferronnerie
  • Représentations
    • acanthe, agrafe, cartouche, cuir découpé, fronton, volute, vase
    • denticule
    • pilastre
    • entrelacs
  • Précision représentations

    Les trois élévations principales sont tramées d'un réseau de moulures : tables, encadrements des fenêtres, cordons entre les étages, pilastres ... Les balcons sont supportés par des consoles à feuilles d'acanthe. Les portes-fenêtres sont surmontées d’agrafes à cartouches à cuir découpé d'où pendent de part et d'autre des chutes de culots campanulés. La façade antérieure est couronnée d'un fronton épaulé de volutes et surmonté d'un vase godronné. Les garde-corps des balcons sont en ferronnerie à motifs d'entrelacs symétriques.

    La villa est couronnée d'une corniche à denticules.

    La fenêtre centrale du restaurant est accostée de pilastres à chapiteaux à crosses supportant un fronton cintré.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le Grand Hôtel Victoria et des Princes fait partie des hôtels-blocs avec jardin construits au centre ville dans la première période du tourisme à Menton (vers 1880).

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Documents d'archives

  • Justice de Paix de Menton. 1888-1900. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 04 U 06/0091.

    4 juin 1889 : création d'une société entre Richard Leubner et Frédéric Wasmus, maîtres d'hôtel à Menton, pour l'exploitation de l'hôtel des Princes.

Bibliographie

  • Annuaires administratifs et commerciaux des Alpes-Maritimes. Nice : Imprimerie niçoise, 1845 à 1938. Disponible en ligne : <http://www.basesdocumentaires-cg06.fr/archives/indexAN.php>

    Années 1884-1914.
  • BOTTARO, Alain, HOGU, Nicolas, KERTENIAN, Rémy. Menton une ville de palaces. Arles : Éditions Honoré Clair, photographies Michel Eisenlohr, 2019.

    P. 135.

Documents figurés

  • Plan de la ville de Menton et de ses abords / Plan imprimé en noir et rouge par V. Ravillon. Pascal Amarante, éditeur : vers 1865. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 2 O 627.

  • Plan d'alignement de la ville de Menton / Dessin à l'encre par Sylvain Jauffret, 1879. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 01 Fi 0249.

  • Grand Hôtel Victoria et des Princes, Menton / Carte postale, Artist.Atelier H. Sussenheim Éditeurs, Zurich, vers 1900. Collection particulière.

Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2013, 2020
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Aliotti Jean-Marc
Aliotti Jean-Marc

Architecte du patrimoine. Prestataire extérieur pour l'opération de repérage du patrimoine de la villégiature de Menton en 2013-2014, de Beausoleil (06) et de Roquebrune-Cap Martin (06) en 2016 et 2017, de Nice en 2017.

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