En 1920, M. Camilli, M. Albert et M. Laloue reprennent la parfumerie Bérenger Jeune. La société, fondée à Grasse dans les années 1860, était installée depuis une dizaine d'années dans l'usine dite de Sainte-Lorette (IA06001685). Pour diverses raisons (manque de place, trop grande proximité avec des habitations ?) il n'avait pas été possible d'y implanter un atelier d'extraction de forte capacité, alors que le procédé connaissait au même moment un important développement dans l'industrie de la parfumerie. Dès son entrée en fonction, la nouvelle direction, soucieuse d'accroître l'activité de la société, achète un terrain agricole et y fait aménager un site annexe dévolu à la production. On le nomme assez rapidement l'usine de Saint-Claude, en référence au quartier, encore faiblement urbanisé, où il se situe. La conception du site est confiée à Léon Le Bel, architecte grassois qui avait acquis une importante expérience dans l'aménagement d'usines de ce type. Des six bâtiments construits lors de cette première phase de travaux, les deux plus grands sont destinés à l'extraction. Ils sont clairement séparés de la distillation qui forme avec la chaufferie, un groupe distinct de constructions. Les autres bâtiments étant d'une part la conciergerie et d'autre part une salle de broyage. En 1930, la société porte son dépôt d'hydrocarbures de 12 000 litres à 50 000 litres. Pour cela elle fait construire sur la partie haute de la propriété, près de l'entrée principale, un bâtiment spécifique. Celui-ci intègre, en plus des réserves de solvants, un réservoir d'eau de 500 000 litres surmonté d'un système de refroidissement commercialisé par la société Hamon. François Camilli, principal dirigeant de l'entreprise, décède en 1959. La société est revendue peu de temps après au groupe industriel Pfizer. Ce rachat est le premier d'une série qui aboutit dans les années 1990 à l'arrêt des activités de la société à Grasse. Ces changements de directions n'ont semble-t-il pas suscité de modifications significatives du site de Saint-Claude, malgré quelques aménagements nouveaux, dont deux hangars situés au bas du terrain. Lors de sa fermeture définitive à la fin des années 1990 (source orale), ce site présentait donc approximativement les mêmes dispositions que dans les années 1930. Une résidence pour retraités remplace aujourd'hui l'usine, entièrement démolie (sauf le vestige du réservoir).
- patrimoine industriel
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Alpes-Maritimes - Grasse
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Commune
Grasse
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Lieu-dit
quartier Saint-Claude,
quartier de Saint-Antoine
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Adresse
28 avenue Georges Pompidou
,
31 chemin de la Chapelle Saint-Antoine
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Cadastre
2006 CE 320, 322
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Dénominationsparfumerie
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Appellationsparfumerie C.A.L. Saint-Claude
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Parties constituantes non étudiéesréservoir industriel
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle
- Secondaire : 2e quart 20e siècle
- Secondaire : 2e moitié 20e siècle
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Dates
- 1930, daté par source
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Auteur(s)
- Auteur :
A partir des années 1920, le type architectural des bâtiments de production de l'industrie des parfums à Grasse évolue. Cette transformation suit deux voies principales : une certaine uniformisation des modes de construction des bâtiments et parallèlement la recherche de structures mieux adaptées à l'activité productive. Dans ce cadre, le site annexe de la société Camilli, Albert et Laloue, bien que démoli, conserve un caractère exemplaire. Les quatre bâtiments principaux (les deux ateliers d'extraction, le distilloir et la chaufferie avec la cheminée) construits suivant un plan d'aménagement concerté correspondent au modèle de l'époque. De forme rectangulaire, ils présentaient tout d'abord tous une structure type ossature en béton. D'autre part, la documentation indique la présence importante de transennes préfabriqués à motifs géométriques, situés plutôt sur les parties hautes des murs. Cette disposition en hauteur permettait de conserver des volumes intérieurs libres et facilement aménageables, tout en assurant la ventilation nécessaire des salles. Enfin, des réservoirs d'eau formant couverture étaient aménagés sur les toits terrasse du distilloir et des ateliers d'extraction. A ce premier dispositif de refroidissement des eaux, utilisées notamment pour la distillation, s'ajoutait un second système de plus forte capacité. Ce système était monté sur le réservoir d'eau et de solvants, dernier vestige encore visible de cette usine. Cette structure en béton de forme carrée était divisée horizontalement en deux parties. Dans la partie basse étaient stockés les hydrocarbures, directement reliés par un tuyau au bâtiment d'extraction, situé en contrebas. La partie haute servait de réservoir d'eau. Le système de refroidissement se composait de quatre panneaux enjambant le bassin dans le sens de la largeur. Chaque panneau se divisait en deux sections identiques, qui se composaient de montants en tuyaux formant arceaux contre lesquels étaient fixés huit plateaux métalliques horizontaux. Comme une fontaine, l'eau du réservoir était remontée au sommet des arceaux par pompage puis s'écoulait en ruisselant sur les plateaux superposés qui ralentissaient la chute de l'eau, favorisant ainsi son refroidissement naturel à l'air.
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Murs
- béton
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Toitsbéton en couverture
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Étages6 vaisseaux
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Couvertures
- terrasse
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Énergies
- énergie thermique
- énergie électrique
- produite sur place
- achetée
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État de conservationvestiges
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Conseil général des Alpes-Maritimes
- (c) Musée International de la Parfumerie, Grasse
- (c) Musée International de la Parfumerie, Grasse
- (c) Musée International de la Parfumerie, Grasse
- (c) Musée International de la Parfumerie, Grasse
- (c) Musée International de la Parfumerie, Grasse
- (c) Archives communales, Grasse
Documents d'archives
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Arrêté autorisant la société C.A.L. de porter de 12 000 à 50 000 litres leur dépôt d'hydrocarbures. 28/11/1930, Archives communales, Grasse : 05I2/1.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Transcription de l'acte d'achat du 06.12.1920 d'un terrain agricole à Saint-Claude, par la société C.A.L. 16/12/1920, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03Q03591.
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Acte de société. Formation de la société en nom collectif Camilli, Albert et Laloue, successeurs de Bérenger Jeune, Albert et Bermon. 06/12/1920. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 04U 07/0117.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. 15/03/1911, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 04U07/0117.
Dans l'acte de prorogation de la société Bérenger Jeune, Albert et Bermon successeurs mention officielle du changement de siège social de celui de la rue Droite à celui de l'avenue Sainte-Lorette. -
Hygiène et santé publique : Etablissements dangereux et insalubres : inventaire sommaire des fonds des bâtiments classés série 5I2 (archives communales), 5M et 2Z (archives départementales). 2005, par Gabriel Benalloul, Musée International de la Parfumerie, Grasse : 38 801.
Inventaire des dossiers de demande d'autorisation d'établir à Grasse des ateliers d'extraction par hydrocarbures.
Bibliographie
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Martin, Andrée. Transcription d'un historique de la société C.A.L. dans Les Nouvelles de L'osmothèque (lettre d'information périodique n°17, avril 1998)
mention du décès de François Camilli en 1959. -
Benalloul, Gabriel. Camilli, Albert et Laloue. 2007.
Dans la partie 1 Historique Partie 1 : des origines à 1925, proposition argumentée d'une datation approximative de fondation de la société Bérenger Jeune aucours des années 1860.
Documents figurés
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Usine d'extraction par les hydrocarbures. Vue par avion. [Parfumerie C.A.L. Saint-Claude] / image extraite d'un catalogue de la société C.A.L., années 1920, Musée International de la Parfumerie, Grasse : non coté.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Hydrocarbures : batteries rotatives. / image extraite d'un catalogue de la société C.A.L., années 1920, collection particulière.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Batterie d'appareils pour l'extraction des parfums. /plan à l'encre sur papier bleu, 11.12.1920, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 05 M 368.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Plan de l'atelier des dissolvants. /plan à l'encre sur papier bleu, 11.12.1920, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 05 M 368.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Une salle d'évaporateurs. /image extraite d'un catalogue de la société C.A.L., années 1920, collection particulière.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Plan d'ensemble. /plan à l'encre sur papier bleu, 11.12.1920, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 05 M 368.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Usine des dissolvants Vue générale. / Publicité extraite d'une revue professionnelle, années 1920, Musée International de la Parfumerie, Grasse : non coté.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Salle de réception des fleurs. /image extraite d'un catalogue de la société C.A.L., années 1920, collection particulière.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Vue aérienne de l'usine. /vue extraite d'une revue professionnelle, années 1920, Musée International de la Parfumerie, Grasse : non coté.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Relevé cadastral. / Plan à l'encre sur papier bleu, 11.12.1920 (?), Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 05 M 368.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Hydrocarbures : salle des évaporateurs. /image extraite d'un catalogue de la société C.A.L., années 1920, collection particulière.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Bâtiment des réserves d'hydrocarbures. /plan à l'encre sur papier, 25/09/1930, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 05 M 368.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Réserve à hydrocarbures Plan et coupe. /plan à l'encre sur papier bleu, 11.12.1920, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 05 M 368.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Vue par avion de l'usine C.A.L. / Photographie noir et blanc, années 1950, Archives communales, Grasse : non coté.
Aperçu au bas de la propriété des deux hangars parallèles construits postérieurement aux autres bâtiments de l'usine -
[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Usine Saint-Claude Grasse (A.-M.). / Plan à l'encre sur papier calque, 25/09/1930, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 05 M 368.
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[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Bâtiment des réserves d'hydrocarbures. 25/09/1930, Archives communales, Grasse : 05I2/1.
Plan descriptif du réservoir. -
[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Usine de Saint-Claude. / Plan à l'encre sur papier calque ; 0m002 par mètre, 25/09/1930, Archives communales, Grasse : 05I2/1.
Plan présentant le nouveau projet de construction. -
[Parfumerie C.A.L. Saint-Claude]. Plan d'ensemble. / Plan bleu sur papier ; 1/500e, , par Le Bel, Léon (architecte), 11/12/1920, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 05M368.
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Parfumerie Bérenger Jeune à Grasse. Plan de la nouvelle usine. / Plan-masse à l'encre sur papier, 0m005 par mètre, 45,7 x 30,5 cm, 1908, Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 02 Z 75.
Ce plan évoque le projet qui n'a pas vu le jour de construction d'un atelier d'extraction.
Architecte grassois, diplômé en 1907, il a été élève de Maurice Denis, s’est lié avec Vlaminck et Derain. A Grasse, il travaille pour une clientèle de parfumeurs, construisant villas et bâtiments industriels. A Cannes, en association avec James Warnery, il réalise quelques villas. Il a également conçu des décors intérieurs et fait appel à des artistes comme Louis Süe, Rulhmann, Jaulmes, Jean-Gabriel Domergue, Richard Desvallières et Da Sylva.