Dossier d’œuvre architecture IA06001313 | Réalisé par ;
  • enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
ligne fortifiée : 15e caposaldo Monte Corto-Monte Bertrand
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Alpes-Maritimes - Tende
  • Commune Tende
  • Lieu-dit Monte Corto, Monte Bertrand
  • Dénominations
    ligne fortifiée
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    ouvrage d'infanterie, ouvrage mixte

Ce groupe d'ouvrages représente l'aile est de la seconde ligne de défense du Vallo Alpino dans le sous-secteur II A dit de la Haute-Roya, composés d'ouvrages le plus souvent troglodytiques construits en moyenne altitude, selon le type 15000, à partir de l'été 1939, par l'entrepreneur Fenaroli. Ce caposaldo contrôlait le profond et important vallon du Rio Freddo (Réfréi) qui conflue dans la vallée de la Roya à Tende. Les ouvrages qui le composent, souvent à vocation mixte (mitrailleuses, pièces d'artillerie) sont tous restés inachevés, à des degrés divers.

1. Ouvrage d'infanterie n° 241 , dit de "Monte Corto" (Mont Court).

Ouvrage casematé en caverne complexe construit en 1940, près du sommet du Mont Court, pour contrôler (avec quatre mitrailleuses) depuis les versants sud et ouest, les pentes vers la Roya, en direction de Tende et de Vievola.

Cet ouvrage se compose d'une longue galerie de distribution partant du nord, avec entrée en baïonnette (latrine à droite, puis local du groupe électrogène à gauche) et porte encaissée défilée et flanquée à gauche par une muraille en pierre arrondie abritant une caponnière. Cette galerie, avoir passé un local anti-gaz, débouche dans une chambre-abri longitudinale dont l'enduit de finition n'est pas achevé, en partie subdivisée en locaux techniques habituels: poste de commandement, magasins de vivres et de munitions, infirmerie. Le prolongement de la galerie au bout de la chambre-abri se ramifie en plusieurs branches: la première, à gauche, équipée d'une niche de ventilation, devait aboutir à une issue non réalisée; plus loin à droite une autre branche divergente conduit à deux positions de tir distinctes sur le versant ouest, dont les casemates sous blocs nichés dans le rocher n'ont pas été réalisées. La galerie principale se poursuit encore longuement dans son axe, partiellement en escalier, pour aboutir à deux blocs actifs inachevés sur le versant sud, qui devaient être équipés chacun d'une mitrailleuse.

2. Ouvrage d'infanterie n° 242 , dit des Rochers de Gata.

Ouvrage casematé en caverne complexe commencé en 1939, à l'extrémité ouest de la crête rocheuse de Gata, en contrebas des forts XIXe siècle Tabourde et Pépin, et abandonné en cours de construction. Niché dans un énorme rocher détaché de la chaîne, aux parois à pic, l'un des sites les plus spectaculaires du secteur de la Haute Roya, c'est un ouvrage entièrement troglodytique.

Cet ouvrage très compact se compose d'une galerie de distribution rectiligne partant au nord de la faille rocheuse qui détache le rocher, élargie à droite dans sa majeure partie pour former l'ample chambre-abri longitudinale. Cette chambre-abri devait héberger à droite en entrant une série de locaux techniques : poste de commandement, ventilateur, cuisine, magasins de vivres. Le dépôt d'eau est calé à l'autre bout de la chambre-abri. Au milieu de la première suite de pièces, s'embranche à droite une galerie d'entrée secondaire, débouchant à l'ouest, toujours au revers du rocher, en formant une chicane double dans laquelle est logé le local du groupe électrogène, et une petite position de tir à embrasure prenant en enfilade le premier segment d'entrée. Le prolongement de la galerie au bout de la chambre-abri se ramifie presque immédiatement en trois branches, la médiane dans l'axe, les autres divergentes: chacune devant aboutir à une casemate active pour mitrailleuse sous bloc béton niché dans la paroi rocheuse, sans relief.

Seule l'excavation dans le rocher a été réalisée, mais les trois blocs n'ont pas été mis en oeuvre: les galeries, entièrement revêtues (avec blocage de pierraille posées à sec sur l'extrados), sont coupées net en attente en retrait des cavités en balcon, au droit de la gorge des blocs non réalisés. Dans la chambre-abri, en face de la série des locaux techniques et de l'accès à l'issue ouest, une porte à gauche devait communiquer à une cage rectangulaire pour un escalier à rampes droites montant de plusieurs mètres pour desservir un quatrième bloc niché à l'est/sud-est, passif celui-là, puisque à usage d'observatoire. Cette structure n'a pas été réalisée.

3. Ouvrage d'infanterie n° 243 , dit de Castel Tournou.

Ouvrage casematé en caverne complexe construit en 1939-1940, sur un éperon rocheux isolé dominant le versant ouest du vallon du Rio Freddo (Réfréi), et lui-même détaché de l'extrémité est de la chaîne rocheuse de Gata par le vallon de Rouerou. Niché comme l'ouvrage précédent dans un haut front rocheux, mais attenant à la gorge (au nord) aux pentes de Vallefreggia, c'est un ouvrage entièrement troglodytique.

Il s'articule autour d'une galerie de distribution rectiligne dont l'entrée, au nord, de plain-pied avec une terrasse naturelle facile d'accès, est protégée par un bloc carré abritant la chicane d'entrée dans laquelle est ménagée, derrière une paroi-bouclier, une petite casemate de protection pour fusil mitrailleur dont l'embrasure à trémie bat en enfilade le premier segment de la galerie (cette casemate comporte aussi un créneau de visée pour signaux lumineux en direction de l'ouvrage 244). Ce bloc volumineux était camouflé par un maigre revêtement de moellons, et couvert d'un auvent en bois, le tout simulant la façade d'un petit bâtiment rural, mais cet habillage superficiel s'est dégradé, mettant à nu le béton brut de décoffrage. Immédiatement après la chicane d'entrée, la galerie dessert à gauche une première série de locaux techniques : local anti-gaz, groupe électrogène..., avant de déboucher sur la chambre abri longitudinale, augmentée inhabituelle ment d'un développement en retour d'équerre à gauche (d'ou un plan grossièrement en L).

Ouvrage d'infanterie n° 243, dit de Castel Tournou : vue générale du rocher avec bloc d'entrée de l'ouvrage et position de tir encastré.Ouvrage d'infanterie n° 243, dit de Castel Tournou : vue générale du rocher avec bloc d'entrée de l'ouvrage et position de tir encastré. Ouvrage d'infanterie n° 243 : bloc d'entrée.Ouvrage d'infanterie n° 243 : bloc d'entrée.

Cette chambre-abri complexe héberge deux groupes de locaux logistiques, calés dans les angles. Vers le fond, à droite, vis à vis du retour d'équerre, s'embranche une galerie d'issue secondaire montant en escalier, qui dessert au passage des latrines dans une chicane, et débouche au dehors dans une anfractuosité de rochers naturels, par une porte dont l'encadrement est formé par la coupe du revêtement béton, environné d'un parement en blocage de pierres sèches formant raccord.

Dans l'axe principal, de la chambre-abri, à son extrémité sud, s'ouvre l'accès à deux casemates de tir divergentes pour mitrailleuse, sous bloc béton d'une pièce niché dans le rocher, sans saillie au nu extérieur du front rocheux. Les casemates, inachevées, n'ont pas reçu leurs plaques-cuirasse de blindage. Au fond du retour d'équerre de la chambre-abri, une galerie en escalier se divise en deux branches divergentes pour desservir les deux autres positions de tir casematées de l'ouvrage, orientées au sud-est et à l'est, en vis à vis de l'ouvrage 244. Elles sont semblables à celles du sud, quoique isolées dans deux blocs distincts. Au sol des galeries sont creusées les gaines techniques (pour câbles électriques, etc.) dépourvues de leur dallage de couvrement. L'ensemble est laissé brut de décoffrage, sans enduit intérieur.

Ouvrage d'infanterie n° 243 : issue secondaire.Ouvrage d'infanterie n° 243 : issue secondaire. Vue générale des rochers de Servia depuis une embrasure de l'ouvrage d'infanterie n° 243.Vue générale des rochers de Servia depuis une embrasure de l'ouvrage d'infanterie n° 243.

4. Ouvrage mixte n° 244 , dit des Rochers de Servia.

Ouvrage casematé en caverne complexe construit en 1939-1940, sur un front rocheux isolé dominant à l'est du vallon du Rio Freddo (Réfréi), en vis à vis et en contrebas de l'ouvrage 243. Niché comme l'ouvrage précédent dans front rocheux, ce qui lui donne un caractère troglodytique affirmé.

Vue générale des rochers de Servia depuis Castel Tournou.Vue générale des rochers de Servia depuis Castel Tournou. Site de l'ouvrage mixte n° 244 avec bloc actif de revers.Site de l'ouvrage mixte n° 244 avec bloc actif de revers.

Le plan général des distributions est plus complexe qu'à l'ouvrage précédent. La galerie d'accès principale, d'axe nord-sud, est assez classique, avec porte au nord à flanc de pente, défilée entre deux murs de soutènement et chicane d'entrée (latrines à l'entrée à gauche). Elle flanque à droite trois locaux techniques, avant de déboucher à l'extrémité gauche d'une première chambre-abri transversale (avec locaux logistiques inclus), et de se poursuivre jusqu'à une seconde chambre parallèle et semblable à la première. Au delà, la galerie principale aboutit à la casemate active pour mitrailleuse sous bloc orientée sud/sud-est. Les deux chambres-abri sont reliées à leur autre extrémité par une galerie de distribution secondaire parallèle à la galerie d'accès principale, dont chaque extrémité aboutit après un coude à un bloc à casemate active; le bloc nord, sur le versant peu pentu du site, à proximité de l'entrée principale, émerge de presque tout son volume, comme le bloc d'entrée de l'ouvrage n°243, sans camouflage particulier (revêtement de terre végétale sur le dessus). Son embrasure à trémie pour mitrailleuse est précédée au dehors d'un fossé-diamant. Le bloc sud, niché dans le front rocheux, contient une casemate plus spacieuse pour l'artillerie, adaptée à un canon de 75/27 sur affût de campagne, prenant en enfilade le vallon du Rio Freddo. Au début de la galerie d'accès à ce bloc d'artillerie, entre la salle et le coude, s'embranche à droite une autre galerie en chicane desservant la quatrième position de tir sous bloc de l'ensemble, orientée à l'ouest, pour mitrailleuse. La face vue des blocs nichés, non saillante au nu de la paroi rocheuse, est parementée en blocage de cailloux faisant raccord entre le cadre ciment de l'embrasure à trémie et le rocher naturel. Au milieu de la galerie de distribution secondaire, à l'ouest, s'embranche une autre galerie perpendiculaire relativement longue, qui dessert une issue secondaire en chicane ouvrant au nord-ouest au ras de l'à-pic.

Ouvrage mixte n° 244, dit des Rochers de Servia, à l'arrière plan, rocher de Castel Tournou.Ouvrage mixte n° 244, dit des Rochers de Servia, à l'arrière plan, rocher de Castel Tournou. Ouvrage mixte n° 244 : détail d'une embrasure, vu de l'intérieur.Ouvrage mixte n° 244 : détail d'une embrasure, vu de l'intérieur.

5. Ouvrage d'infanterie n° 245 , dit de la baisse de La Crouseta.

Ouvrage casematé en caverne complexe construit en 1940 sur les pentes ouest de La Crouseta, en contrebas à l'ouest du Mont Bertrand, point extrême oriental théorique de la seconde ligne de résistance.

Cet ouvrage s'articule autour d'une galerie de distribution rectiligne est-ouest qui dessert dans sa partie médiane une ample chambre-abri longitudinale. L'accès principal, dont la porte extérieure est orientée au nord, défilée dans la pente entre deux murs de soutènement, forme une chicane (latrines à droite) suivie d'un segment nord-sud (local technique à droite), qui se retourne à droite à angle droit pour descendre en escalier jusqu' à l'extrémité est de la chambre-abri.

Cette chambre devait héberger à gauche à ses deux bouts deux groupes de locaux logistiques. A l'extrémité ouest de la chambre-abri, la galerie principale se prolonge dans l'axe jusqu'à une position de tir orientée à l'ouest.

Avant cela, elle dessert sur son parcours trois branches secondaires: la première à droite est une galerie d'issue complémentaire, débouchant au nord en formant une chicane dans laquelle est logé le local du groupe électrogène.

Les deux suivantes, à gauche, aboutissent à des positions de tir orientées sud et sud-ouest. Les trois positions de tir prévues pour mitrailleuses sont toujours restées à ciel ouvert, encaissées dans la pente entre des flancs en terre coulante, état dans lequel les représentent un plan contemporain.

Il est cependant presque certain que la réalisation de blocs était projetée, et n'a été abandonnée qu'en raison de l'inachèvement de l'ensemble du programme de fortification du Vallo Alpino en 1941.

Ce groupe d'ouvrages représente l'aile est de la seconde ligne de défense du Vallo Alpino dans le sous-secteur II A de la Haute-Roya, construits à partir de l'été 1939 par l'entrepreneur Fenaroli. Les ouvrages qui le composent sont tous restés inachevés, à des degrés divers.

Ce groupe d'ouvrages représente l'aile est de la seconde ligne de défense du Vallo Alpino dans le sous-secteur II A de la Haute-Roya ; elle est composée d'ouvrages le plus souvent troglodytiques construits en moyenne altitude, selon le type 15000. Ce caposaldo contrôlait le profond et important vallon du Rio Freddo (Réfréi) qui conflue dans la vallée de la Roya à Tende. Il se compose de quatre ouvrages d'infanterie (numérotés 241 à 243 et 245) et d'un ouvrage mixte (no 244) . Les ouvrages d'infanterie sont tous casematés en caverne complexe, avec, au moins dans les plans, une galerie de distribution à entrée en baïonnette qui débouche sur une chambre-abri longitudinale subdivisée en locaux techniques (poste de commandement, magasins de vivres et de munitions, infirmerie) ; à partir de là, la galerie se ramifie en plusieurs branches menant aux positions de tir sous blocs. Aucun des blocs n'a été achevé pour le premier ouvrage. Le second ouvrage, entièrement troglodytique, niché dans un énorme rocher détaché de la chaîne, aux parois à pic, est un des sites les plus spectaculaires de la ligne fortifiée ; seule l'excavation dans le rocher a été réalisée. Le troisième est également entièrement troglodytique ; le premier bloc d'entrée est dissimulé sous un maigre revêtement de moellons et couvert d'un auvent en bois (aujourd'hui dégradé) , le tout pour simuler un petit bâtiment rural. Les quatres blocs de tirs sont sous bloc béton, mais nichés dans le rocher, sans saillie au nu extérieur du front rocheux (elles sont inachevées et n'ont pas reçu leurs plaques-cuirasse de blindage) . Le quatrième ouvrage d'infanterie est construit au point extrême oriental de la seconde ligne de défense ; ici, les trois positions de tir sont restés à ciel ouvert, état dans lequel les représente un plan contemporain, mais il est presque certain qu'ils auraient dû être couverts. L'ouvrage mixte est un peu plus complexe de plan, avec deux chambres-abri au lieu d'une, reliée par une galerie de distribution supplémentaire, parallèle à la galerie d'accès principale. La face des quatre blocs nichés est parementée en blocage de cailloux faisant raccord entre le ciment et le rocher naturel.

  • Murs
    • béton
    • métal
    • enduit
    • moellon
    • maçonnerie
  • Toits
    béton en couverture, pierre en couverture
  • Étages
    sous-sol
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte en berceau segmentaire
    • en béton armé
    • en béton armé
  • Couvertures
    • extrados de voûte
    • terrasse
    • toit bombé
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit
  • Typologies
    ouvrage casematé en caverne
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents figurés

  • Fascicolo contenente il piano d'insieme, la planimetria, la pianta e le sezioni delle opere che costituiscono il campo trincerato del Colle di Tenda [Document contenant le plan d'ensemble, la planimétrie, le plan et les coupes des ouvrages qui constituent le camp retranché du Col de Tende] / Dessin, vers 1887. Archivi del Genio Militare, Turin : fonds de la Sezione Staccata di Cuneo (référencé S.S.C.). Original disparu.

Date d'enquête 2001 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers