Dossier d’œuvre architecture IA06001245 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • recensement du patrimoine balnéaire
maison dite villa Tanah Merah
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Antibes faubourg
  • Commune Antibes
  • Lieu-dit Cap d'Antibes
  • Adresse 64 avenue des Pins
  • Cadastre 1979 BX 85
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    Villa Tanah Merah
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin d'agrément, entrée de jardin, terrasse en terre-plein, garage, fontaine

Maison moderne couverte en terrasses d'agrément, assise sur la forte pente vers l'est.

Elle se compose d'un corps de bâtiment de plan carré comprenant un rez-de-chaussée surélevé et deux étages de soubassement, le second étant partiel. Des terrasses dallées de pas romains en mignonnette et agrémentées de loggias bordent chaque étage au sud ou à I'est. L'ensemble a un plan et une volumétrie composites dissymétriques qui diffère à chaque étage, de moindre ampleur au fur et à mesure que l'on descend.

Un ensemble de trois volées de quelques marches permet de monter sur les terrasses de couvertures et de descendre à un niveau intermédiaire dans le hall. Celui-ci dessert toilettes et vestiaires ainsi que l'escalier à trois volées tournant autour d'un jour carré, avec garde-corps maçonné. Une première volée de cinq marches descend au rez-de-chaussée qui abrite au nord un salon et la chambre de Madame avec sa salle de bain et sa penderie, au sud et à l'est trois chambres alternant avec des salles de bain, toutes communicantes, Chacune dispose de tablettes, niches, fausses alcôves façonnées. Celles du côté sud donnent sur une coursière commune, en partie couverte.

L'escalier descend ensuite au 1er étage de soubassement qui rassemble une pièce de séjour, où sont distingués salon et salle à manger, chacun disposant d'une loggia ouverte sur les terrasses adjacentes, l'office et la cuisine avec son accès par l'extérieur et un escalier de service vers le 2e étage de soubassement. Ce dernier ouvre seulement au nord et contient une salle de bain pour deux chambres de domestiques, un débarras, la chaufferie et la soute à charbon. Un escalier de distribution extérieur longe l'élévation nord. Il dessert le palier de la cuisine et le deuxième étage de soubassement.

Tout l'intérieur est dans son état d'origine : murs, cloisons et plafonds adoucis plâtrés et blanchis, menuiseries, dessus des plinthes et rebords de la main-courante de l'escalier peints en vert clair, meubles en chêne cérusé. L'ensemble du sol est un revêtement de ciment et de poudre de liège (Terrazolith ?)1, autrefois ciré, qui couvre aussi l'escalier et remonte en plinthe. Un bar constitué d'épaisses plaques de verre portées sur des consoles de bois exotique est aménagé dans le jour de l'escalier, à son départ près du salon. Face à la première volée, une niche a pour fond un grand miroir au centre duquel se détache la silhouette d'un cheval bondissant en réserve dans le tain et éclairé par l'arrière. L'entrée dans la pièce de séjour est singularisée d'un côté par un meuble d'appui à trois portes carrées en chêne cérusé qui la sépare du coin de feu et de l'autre par l'entrée de la partie salle à manger. La cheminée s'intègre entre deux bibliothèques et des rayonnages d'appui qui font partie de l'architecture de la pièce.

Dans la cuisine et l'office, repeints paraît-il du même bleu qu'à l'origine, seuls les appareils ménagers ont été remplacés. La hotte en verre martelé, les placards muraux, l'évier de l'office entre ses deux paillasses en bois, la table et ses chaises sont conservés.

Les élévations enduites, nues et blanchies manifestent un souci de fonctionnalité, chaque élément privilégiant une qualité d'usage plutôt que de composition, Les terrasses ont des parapets et disposent de loggias couvertes par une dalle de béton armé que soutiennent des piliers cylindriques. Elles sont agrémentées de jardinières ou de plates-bandes et d'une fontaine dans l'axe du salon.

 La maison n'a pas été modifiée, bien que la réalisation diffère dans le détail du projet. Mais il semble que ces différences ont été conduites par l'architecte lui-même avec beaucoup de soin et devaient figurer sur les plans d'exécution. Les étanchéités et les carrelages des terrasses de couverture ont été refait, au prix de la destruction d'aménagements tels que les jardinières qui en structuraient la répartition, Toutes les baies ont des menuiseries en aluminium coulissantes récentes en remplacement des menuiseries en fer ou en bois et des contrevents d'origine, tous peints en vert, comme l'est encore la porte d'entrée inchangée.

 Le jardin occupe une parcelle rectangulaire de 2275 en f01te pente vers l'est, entre l'avenue des Pins et le boulevard de la Garoupe. Une cour, à l'ouest de laquelle se tient le garage pour deux voitures, donne accès à la maison. Un réseau d'escaliers borde sa limite nord du portail au 2e étage de soubassement. Il est déclaré sauvage sur les plans de la maison, mais en fait il est aujourd'hui bien entretenu et constitué de masses de neriums roses et blancs, de pittosporums taillés, de grands pins parasols. Des plates-bandes de griffes de sorcières encadrent la fontaine de la terrasse inférieure.

 

Belle réalisation fonctionnaliste, simple et moderne sans aucune fioriture. La contrainte de l'adaptation à la pente, avec l'accès par le haut, est une constante bien maîtrisée chez B. Dierks.

Il faut comparer cette maison avec la Urbig Hauss (1915) de Mies van der Rohe pour le plan de l'étage principal très voisin, la combinaison des volumes internes et des terrasses sur différents niveaux avec notamment, au même endroit en liaison entre salle à manger et terrasse une loggia couverte en terrasse d'agrément.

La Wolf Hauss (1925) possède des terrasses et notamment une avec un parterre en creux qui rappellent les terrasses de Tanah Merah.

Le principe selon lequel la maison se découvre en descendant vers l'étage de réception est le même qu'à la Tugendhat Hauss (1928) ou à la Gericke Hauss (1932) de Mies van der Rohe,

On notera la similitude de parti (étages en retrait) et la même simplicité des élévations avec la Scheu Hauss d'Adolf Loos (Vienne, 1912).

1Pâte d'amiante à longues fibres ou de bois cotonneux, d'oxyde de fer et de ciment magnésien dépourvu de chaux. La chape est coulée sur place en 2 couches, avec les plinthes en remontée. C'est un revêtement lisse, souple et chaud qui se fissure au contact de l'eau et qui a été utilisé surtout dans les hôtels, les trains et les hôpitaux. Produit par l'entreprise parisienne Douce et Moutin.

Maison construite en 1937 par l'entrepreneur de maçonnerie antibois Isidore Goffi sur les plans dressés en 1935 par l'architecte américain Barry Dierks pour George Benjamin Edward Keun. La réalisation suit d'assez près le projet, les ajustements étant faits par l'architecte lui-même. En 2002, la maison appartient à la même famille. AUTR : Dierks Barry (architecte) ; Goffi Isidore (entrepreneur de maçonnerie) ; JATT : attribution par source ; PERS : Keun George Benjamin Edward (commanditaire)

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1935, daté par source
  • Auteur(s)

Maison moderne couverte en terrasses d'agrément, assise sur la forte pente vers l'est. Elle se compose d'un corps de bâtiment de plan carré comprenant un rez-de-chaussée surélevé et deux étages de soubassement, le second étant partiel. Des terrasses dallées de pas romains en mignonnette et agrémentées de loggias bordent chaque étage au sud ou à l'est. L'ensemble a un plan et une volumétrie composites dissymétriques. Une cour, à l'ouest de laquelle se tient le garage pour deux voitures, donne accès à la maison. Un ensemble de trois volées de quelques marches permet de monter sur les terrasses de couvertures et de descendre à un niveau intermédiaire dans le hall. Celui-ci dessert toilettes et vestiaires ainsi que l'escalier à trois volées tournant autour d'un jour carré, avec garde-corps maçonné. Une première volée de cinq marches descend au rez-de-chaussée qui abrite au nord un salon et la chambre de Madame avec sa salle de bain et sa penderie, au sud et à l'est trois chambres alternant avec des salles de bain. Toutes disposent de tablettes, niches, fausses alcôves façonnées. Celles du côté sud donnent sur une coursière commune, en partie couverte. L'escalier descend ensuite au premier étage de soubassement qui rassemble une pièce de séjour, où sont distingués salon et salle à manger, chacun disposant d'une loggia ouverte sur les terrasses adjacentes, l'office et la cuisine avec son accès par l'extérieur et un escalier de service vers le second étage de soubassement. Ce dernier ouvre seulement au nord et contient une salle de bain pour deux chambres de domestiques, un débarras, la chaufferie et la soute à charbon. Un escalier de distribution extérieur longe l'élévation nord. Il dessert le palier de la cuisine et le deuxième étage de soubassement. Tout l'intérieur est dans son état d'origine : murs et cloisons plâtrés et blanchis, menuiseries, dessus des plinthes et rebords de la main-courante de l'escalier peints en vert clair, meubles en chêne cérusé. L'ensemble du sol comporte un revêtement de ciment et de poudre de liège (Terrazolith ?), autrefois ciré, qui couvre aussi l'escalier et se retourne en plinthe. Les élévations enduites, nues et blanchies, manifestent un souci de fonctionnalité, chaque élément privilégiant une qualité d'usage plutôt que de composition. Les terrasses ont des parapets et disposent de loggias couvertes par une dalle de béton armé que soutiennent des piliers cylindriques. Elles sont agrémentées de jardinières ou de plates-bandes et d'une fontaine dans l'axe du salon. Les baies de la pièce de séjour et de sa loggia est ont des huisseries métalliques coulissantes, bien que des contrevents soient prévus partout.

Le jardin occupe une parcelle rectangulaire de 2 275 m2 en forte pente vers l'est, entre l'avenue des Pins et le boulevard de la Garoupe. Un réseau d'escaliers borde sa limite nord, du portail au second étage de soubassement. Il est déclaré sauvage sur les plans de la maison, mais en fait il est aujourd'hui bien entretenu et constitué de masses de neriums roses et blancs, de pittosporums taillés, de grands pins parasols. Des plates-bandes de griffes de sorcières encadrent la fontaine de la terrasse inférieure.

  • Murs
    • maçonnerie enduit
    • béton armé
  • Toits
    ciment en couverture
  • Étages
    2 étages de soubassement, rez-de-chaussée surélevé
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    caractère moderne
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
Image non communicable
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Image non communicable
Image non communicable

Documents d'archives

  • Villa Tanah Merah. Dossier de permis de construire, 1935. Archives communales, Antibes : permis de construire 75 W 52. 1935-2248.

Bibliographie

  • La Saison de la Côte d'Azur et des Alpes, janvier 1938.

    p. 30 : M et Mme G. Keun, venant de Londres sont à Tanah Merah pour l'hiver.
Date d'enquête 2000 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
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Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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