Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.
- recensement du patrimoine balnéaire
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Antibes faubourg
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Commune
Antibes
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Lieu-dit
Cap d'Antibes
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Adresse
chemin du Tamisier
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Cadastre
1979
CK
2
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Dénominationsmaison
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AppellationsVilla Phifréca
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Parties constituantes non étudiéesjardin d'agrément, terrasse en terre-plein, piscine
Cette villa illustre le courant régionaliste imitatif représenté notamment par André Svetchine. Il tient compte à la fois des données du mouvement moderne et de la recherche d'une authenticité de l'aspect régionaliste. Il s'agit en la matière un peu de la quadrature du cercle, car l'authenticité manifeste de nombreux détails qui se veulent anciens (à l'ancienne ?) contredit la distribution et le parti général de la maison. Celle-ci est à ce titre tout à fait intéressante.
La distribution est moderne : étalement sur un seul plan, avec une nette différenciation des espaces de jour, ouvrant directement sur le jardin, en partie de plain-pied, et de nuit, légèrement surélevés sur des terrasses d'un côté et surplombant l'entrée des garages de l'autre. De plus, pour une exposition optimale, la villa est cintrée selon un segment de cercle ouvert au sud-ouest.
En revanche, le détail de la réalisation relève entièrement de la recherche d'une authenticité qui confère à cette construction un âge paradoxal : choix et mise-en-œuvre très soignée des matériaux du parement, fausses reprises de celui-ci, fragments enduits, chaînages, travées monumentale de l'entrée en pierre de taille, treille sur le pignon sud, girouette en fer, soin dans la réalisation rustique des éléments d'accompagnement (terrasses, emmarchements, piliers d'auvents, jardinières, murets de soutènement), sans oublier les toitures en vieilles tuiles.
A l'intérieur, dans des volumes que trahit malgré tout une réduction de l'échelle, la volonté du vieillissement dépasse pourtant la mesure : si la charpente du salon paraît authentique (remploi), comme sa cheminée et les carrelages anciens récupérés, la finition de l'ensemble des murs et cloisons des espaces de jour (visités) relève d'un folklore d'un faux-vieux exagéré en contradiction avec la réalité vérifiable des édifices anciens. Mais ici et là les éléments ont la volumétrie et la forme qui conviennent : voûtes d'arêtes, escalier ave sa rampe à balustres.
Le paradoxe éclate dans le couloir courbe, voûté d'arêtes, de l'aile ouest. Il est en effet assez conforme aux couloirs (droits !) des maisons urbaines du XVIe siècle, bien qu'éclairé sur toute sa longueur par une claire-voie à cinq baies en anse-de-panier. Si cette claire-voie a l'apparence, à l'extérieur, d'une galerie qu'on aurait vitrée, de l'intérieur, par sa disposition, sa hauteur, sa continuité, elle n'est autre qu'une interprétation détournée des fenêtres en bande du mouvement moderne.
Cette villa apparaît donc comme une création d'une seconde génération de néo-régionalisme, qui tient compte des acquis de la modernité, mais qui insiste sur l'illusion de l'authenticité. Nous la qualifierons de régionaliste et moderne.
Maison construite entre 1966 et 1968 par l'architecte niçois André Svetchine pour M. Farnier.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 20e siècle , daté par tradition orale
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Dates
- 1966, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Svetchine Andréarchitecte attribution par sourceSvetchine André
Fils d'un général de l'armée russe. École des Arts décoratifs de Nice. Inscrit à l'Ordre des Architectes le 22 01 1949. Collabore avec les éditions Ch. Massin. Architecte consultant du Ministère de la Construction. Membre de la Commission départementale des sites, perspective et paysages. Maison dite villa de Christian Dior, Montauroux (Var) ; résidence, Port-au-Prince (Haïti) ; restauration cathédrale russe de Nice ; nombreuses villas dans les Alpes-Maritimes, le Var, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône. Nombreux reportages dans Maison et Jardin, Plaisir de France, Architecture Aujourd'hui.
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Auteur :
Maison de plan cintré ouverte au sud-ouest sur une série de terrasses en terre-plein dominant le jardin. Elle est constituée d'un corps principal avec un étage carré, d'une aile ouest comprenant un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé et une aile est en rez-de-chaussée. L'entrée se fait au centre de la façade nord sur un vestibule voûté d'arêtes qui dessert l'ensemble de la maison. Il ouvre à l'ouest sur la première travée de l'escalier qui conduit à l'étage du corps principal abritant des chambres, à l'étage de soubassement de l'aile ouest abritant caves, chaufferie et garages et au couloir des chambres de l'aile ouest. A l'est le vestibule ouvre sur une petite salle à manger et sur le salon entièrement contenu dans l'aile est. Au sud se trouvent les pièces de service liées à la cuisine. L'ensemble des élévations est parementé de moellons équarris de calcaire jaune, assisés sauf sur l'aile est, avec des parties enduites, et appareillé de calcaire blanc pour les chaînages, les arcs, les baies, les piliers des auvents. La partie de la façade antérieure nord liée à l'entrée a une partie ordonnancée. La porte monumentale, dont l'imposte en plein cintre éclaire l'étage, s'inscrit entre deux travées de petites fenêtres et sous un pignon percé d'un oculus circulaire. L'imposte de la porte est repris par les impostes des fenêtres en série en anse-de-panier éclairant le couloir de l'aile ouest. Au-dessous s'ouvrent les portes des caves et garages. L'élévation sud sur les terrasses a des percements adaptés aux fonctions des pièces : porche dans-oeuvre distribuant les chambres de l'aile ouest, fenêtres, portes de la cuisine et de la salle à manger. L'aile est est doublée de ce côté par un auvent, et ouvre à l'est par une large baie vitrée. Les décors de plâtre intérieurs et leur finition tendent à simuler une maison du XVIIe siècle : escalier rampe-sur-rampe, avec garde-corps central à balustres rampants et main-courante profilée en plâtre, murs faussement abîmés. Ils s'associent à des éléments authentiques, carrelages anciens partout, cheminée monumentale remployée et charpente du salon, apparemment en mauvais état, récupérées dans des démolitions, porte à claire-voie donnant dans la salle à manger. La modernité de cette maison réside dans son plan cintré, dans l'appropriation de chaque partie à des fonctions distinctes, dans l'imitaion des fenêtres en bande par les fenêtres en série du couloir de l'aile ouest, dans les baies vitrées coulissant dans les murs du salon.
La maison occupe une position quasi-centrale sur la parcelle de 3000 m2 et domine le jardin en pente vers le sud. Il est surtout constitué de pelouses parsemées d'arbres variés, cyprès, oliviers, et de nombreux arbustes. La piscine, cintrée comme la maison, se trouve au sud-est, dominée par une terrasse dallée bordant un abri servant de salle à manger d'été.
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Murs
- calcaire pierre de taille
- calcaire moellon enduit
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Toitstuile creuse
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Plansjardin irrégulier
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Étagesétage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
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Couvrements
- fausse voûte d'arêtes
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée, élévation à travées, jardin en pente
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Couvertures
- toit à longs pans
- noue
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
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Typologiescaractère régionaliste
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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Bibliographie
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SVETCHINE, Luc. André Svetchine, regard d'un architecte sur son oeuvre. Nice : éditions Giletta et Nice-Matin, 2010. 237 p. : ill.
p. 138-139, 235.
Documents figurés
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[Villa Phifréca, vue d'ensemble prise du sud.] / Photographie d'André Svetchine, vers 1970. Collection particulière.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.