Dossier d’œuvre architecture IA06001119 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • recensement du patrimoine balnéaire
maison dite Villa Rhodia, puis Villa Mahina, actuellement Château des Alpes
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Antibes faubourg
  • Commune Antibes
  • Lieu-dit Cap d'Antibes
  • Adresse 47 boulevard du Cap
  • Cadastre 1979 CL 45
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    villa Rhodia, villa Mahina, Château des Alpes
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin d'agrément, fontaine

l. HISTORIQUE

Construite à la fin du XIXe siècle, la villa a fait l'objet d'une demande d'autorisation de construire en date du 24 avril 1928, par les architectes F. FRATACCI, E. et J. BESSIRARD-FRATACCI, de Nice, pour le propriétaire d'alors M. Henri BOYER. Il s'est agi alors plus probablement d'un réaménagement que d'une reconstruction pure et simple.

Il. DESCRIPTION

1. Situation

La villa s'élève dans un parc boisé de 8000 m2 situé en milieu d'îlot et entouré de constructions récentes. La pente du terrain vers le nord et surtout vers l'est dégageait autrefois une vue sur la mer que la végétation cache aujourd'hui.

2. composition d'ensemble

La parcelle a un plan irrégulier pourvu de deux excroissances qui lui permettent de déboucher, à l'ouest, sur le boulevard du Cap et, au nord, sur l'avenue de la Salis. L'essentiel du parc s'étend en contrebas de la villa vers le nord. Une aire dégagée permet de faire commodément le tour de l'édifice.

3. Matériaux

L'ensemble de la construction est en maçonnerie enduite. Il est possible que les linteaux importants et les porte-à-faux soient métalliques.

4. Structure

La villa est constituée d'un corps de bâtiment principal composite, dans son plan et dans ses volumes, sur l'angle nord duquel est accolée une tour octogonale,

L'ensemble possède un étage de soubassement, débordant au nord et formant une terrasse en bordure du rez-de-chaussée, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré ; la tour possède en outre un 2e étage et un 3e étage en retrait ceinturé d'une terrasse.

L'entrée au sud ouvre sur un vestibule et une cage d'escalier à deux volées droites parallèles et de sens contraires à retour à gauche de part et d'autre d'un mur noyau. Un escalier extérieur descend de la terrasse nord vers le jardin.

5.  Elévations extérieures

L'ensemble des élévations est organisé en fonction d'uhe importante frise (façonnée ?) en bas-relief, à motifs floraux et végétaux de style ait-déco, soulignée d'un feston, qui s'étend tout autour du 1er étage, de l'appui des baies jusqu'à hauteur des linteaux. Une même frise orne le 4e niveau de la tour.

D'autres motifs art-déco accompagnent les éléments proprement architecturaux: ferronneries en escargot des balcons, séries de godrons en linteaux ou en piédroits de baies, couvrements de baies polygonaux à trois pans, jardinières sur consoles sous les fenêtres, balustres cylindriques pour le balcon des 2e et 5e niveaux de la tour. Il était prévu pour ce dernier une pergola sur colonnes ornées d'un pseudo-chapiteau art-déco qui n'a peut-être pas été réalisée.

Un porche d'entrée, placé en décrochement, un oriel au sud du rez-de-chaussée, une loggia au nord du 1er étage, des balcons autour de la tour, au nordet à l'ouest agrémentent les élévations, L'ensemble est aujourd'hui badigeonné de blanc.

6.  Couverture

Toit à longs pans et croupes. Toit polygonal sur le lanternon de la tour. Tuiles creuses.

Couverture en terrasse pour la partie nord de l'étage de soubassement et, partiellement, pour le 3e étage de la tour.

 

7. Distribution intérieure

La villa n'a pas été visitée, mais les photos fournies par le propriétaire permettent de se faire une idée de l'aménagement intérieur. Toute la disposition intérieure a été réaménagée en 1996.

Une grande partie des sols était constituée de carrelages de grès industriel, aux carreaux soit unis, soit décorés de motifs géométriques. Les couleurs se réduisaient au blanc, au jaune, à deux teintes de vert et de gris, au bleu et au noir On trouvait ces carrelages dans le vestibule et le rez-de-chaussée de la cage d'escalier, la loggia au nord du 1er étage, la salle de bain. D'autres sols étaientt constitués d'un parquet en chevrons.

L'ornementation des pièces paraît avoir été réduite à sa plus simple expression: murs peints en blanc, Par contre une des photos laisse apercevoir un plafond entouré d'une large corniche à plusieurs ressauts plats dans la pièce du rez-de-chaussée située dans la tour.

L'escalier, qui paraît être en pierre, a un départ en volute et une rampe en fer forgé, constituée de barreaux droits et d'une frise de rinceaux, précédée d'un élément en aileron.

La salle de bain conservait des sanitaires du début du XXe siècle et des carreaux de faïence blanche sur ses murs.

8. Le jardin

La parcelle s'étend essentiellement au nord de la villa. Le plan du jardin se compose d'une vaste perspective disposée dans l'axe de la villa et descendant en terrasses vers le nord, marquée par un bassin et un canal. Diverses allées courbes complètent ce dispositif et conduisent, côté ouest, à des fabriques, fontaine art-déco en maçonnerie et mosaïque ou puits, d'où rayonnent d'autres allées,

Le portail sur le boulevard du Cap, pergola sur quatre colonnes à pseudo-chapiteaux art-déco, ouvre sur une allée qui conduit directement à la villa qu'entoure une aire de circulation.

La végétation comprend aujourd'hui cèdres, eucalyptus, oliviers, tamaris, houx, orangers, mandariniers, palmiers, un mûrier, un cerisier, un phénix et d'autres spécimens rares.

Ill. CONCLUSION

Cette villa illustre ce que peut devenir une construction de la fin du XIXe siècle après un complet remaniement dans les années 1920. Si l'allure générale de l'édifice trahit encore l'époque de sa construction, par la composition dissymétrique de ses volumes en eux-mêmes symétriques et par leur importance-même, par le pittoresque de sa tour faite à l'origine pour rappeler fortement un phare, il faut constater que son ornementation ad-déco en a complètement renouvelé l' aspect et a durci la perception que l'on peut en avoir. Il est curieux de constater que l'usage de cette énorme frise en bas-relief, d'ailleurs unique sur le Cap, est un peu disproportionnée, ce genre d'ornement étant plutôt réservé au niveau supérieur des façades d'immeubles. Les reprises apparaissent aussi à l'intérieur, ne serait-ce que dans la cage d'escalier dont la rampe d'origine a été conservée et constitue un anachronisme décoratif.

La maison a été construite à la fin du 19e siècle ou dans les toutes premières années du 20e siècle. En 1928, elle fait l'objet d'une demande d'autorisation de construire par les architectes niçois F. Fratacci et E. et J. Bessirard-Fratacci, pour le propriétaire d'alors, M. Henri Boyer, habitant Paris. Le projet comporte l'aménagement du jardin. Pour la villa, il s'agit probablement davantage d'un réaménagement que d'une reconstruction pure et simple, ce qui explique la structure éclectique de l'édifice et son ornementation Art Déco. L'intérieur a été rénové en 1951, date de la mise en vente de la villa, appelée alors "villa Mahina", par l'agence John Taylor de Cannes. Un projet de restauration non réalisé a été déposé en 1995 par un architecte non identifié.

La villa de style Art-Déco est constituée d'un corps de bâtiment principal composite dans son plan et ses volumes, sur l'angle duquel est accolée une tour octogonale. L'ensemble possède un étage de soubassement débordant au nord et formant une terrasse en bordure du rez-de-chaussée, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré ; la tour possède en outre un deuxième étage en retrait ceinturé par une terrasse. Le corps principal est couvert par un toit à longs pans avec des croupes ; la tour, par une terrasse puis pas un toit polygonal. Les toitures sont en tuile creuse avec des avant-toits. L'étage de soubassement dissimulé derrière un portique formé de baies polygonales, au nord et à l'ouest, abrite un garage, une salle à manger des gens, une cuisine, trois chambres de domestiques, un w.-c., une chambre et une salle commune du gardien, une chaufferie et une cave. L'entrée principale, sous un porche couvert par des croupes, est située sur la façade sud, au rez-de-chaussée surélevé. Ce dernier abrite un vestibule qui dessert du côté ouest : un w.-c. avec lavabo, une chambre, une salle de bains, un w.-c., un bureau-bibliothèque avec terrasse. La partie est est occupée par une salle à manger traversante, avec un office, éclairée au sud par un bowindow, et par un salon octogonal. Le salon et la salle à manger sont agrémentés d'une terrasse filante surmontée d'une pergola, reliée au jardin par un escalier droit. L'étage abrite quatre chambres dont une avec balcon, avec salles de bains privatives, deux w.-c. et une loggia desservie par un couloir. La chambre située dans la tour est éclairée par des portes-fenêtres surmontées d'oculus polygonaux, qui ouvrent sur des balcons. La circulation entre l'étage de soubassement et l'étage s'effectue par un escalier tournant à retours avec jour, suspendu. L'accès à la terrasse de la tour s'effectue depuis le premier étage par un escalier tournant à retours. Le jardin d'une surface d'environ 8000 m² se compose d'une vaste perspective disposée dans l'axe de la villa et descendant en terrasses vers le nord, marquée par un bassin et un canal. Diverses allées courbes complètent ce dispositif et conduisent du côté ouest à des fabriques : fontaine Art-Déco en maçonnerie et mosaïque ou puits, d'où rayonnent d'autres allées. Le portail composé d'une pergola sur quatre colonnes à pseudo-chapiteaux Art-Déco, ouvre sur une allée qui conduit directement à la villa, qu'entoure une aire de circulation. En 2000, la végétation comprend des cèdres, eucalyptus, oliviers, tamaris, houx, orangers, mandariniers, palmiers, un murier, un cerisier, un phénix et autres spécimen rares. Le projet de restauration de la villa prévoit le remplacement du toit du corps principal par une terrasse.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse, ciment en couverture
  • Plans
    jardin irrégulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, jardin en terrasses
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour suspendu
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Jardins
    arbre isolé, groupe d'arbres
  • Typologies
    caractère moderne
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • fleur
    • feston
    • balustre
  • Précision représentations

    L'ensemble des élévations est organisé en fonction d'une importante frise en bas-relief, à fleurs et à motifs végétaux de style Art-Déco, soulignée d'un feston, qui s'étend tout autour du premier étage, de l'appui des baies jusqu'à hauteur des linteaux. Une même frise orne le quatrième niveau de la tour et les chapiteaux des colonnes de la pergola du portail. La terrasse est bordée de balustres cylindriques.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Demande d'autorisation de construire une villa au Cap d'Antibes pour M. Henri Boyer, 24 avril 1928. Archives communales, Antibes : permis de construire 1928-417.

  • "Mahina", Beautifully Situated Mediterranean Villa of 12 rooms Cap D'Antibes, France. Annonce publicitaire publiée lors de la mise en vente par l'agence John Taylor & Son de Cannes, sd [vers 1951]. Archives communales, Antibes : 10 Fi 1141.

Documents figurés

  • La villa Rhodia au Cap d'Antibes. Aménagement du jardin et plan d'ensemble. / Tirage de calque signé F. Fratacci et J. Bessinard, 1928. Archives communales, Antibes : permis de construire 1928-417.

  • La villa Rhodia. Plan du sous-sol. / Tirage de calque signé F. Fratacci et E. et J. Bessirard, 1928. Archives communales, Antibes : permis de construire 1928-417.

  • La villa Rhodia. Plan du rez-de-chaussée. / Tirage de calque signé F. Fratacci et E. et J. Bessirard, 1928. Archives communales, Antibes : permis de construire 1928-417.

  • La villa Rhodia. Plan de l'étage. / Tirage de calque signé F. Fratacci et E. et J. Bessirard, 1928. Archives communales, Antibes : permis de construire 1928-417.

  • La villa Rhodia au Cap d'Antibes. Façade côté jardin. / Tirage de calque signé F. Fratacci et E. et J. Bessirard, 1928. Archives communales, Antibes : permis de construire 1928-417.

  • La villa Rhodia. Coupe transversale. / Tirage de calque signé F. Fratacci et E. et J. Bessirard, 1928. Archives communales, Antibes : permis de construire 1928-417.

  • [Panorama sur le Cap d'Antibes. Vue de situation de la villa Rhodia] / Carte postale, Editions d'Art Yvon. 15, rue Martel, Paris, postée en 1935.

  • [Villa Rhodia au Cap d'Antibes. Le vestibule et l'escalier principal.] / Photographie anonyme, sd. Archives communales, Antibes : 10 Fi 1138.

  • [Villa Rhodia au Cap d'Antibes. Le couloir donnant accès à la terrasse au premier étage.] / Photographie anonyme, sd. Archives communales, Antibes : 10 Fi 1137.

  • [Villa Rhodia au Cap d'Antibes. La façade côté jardin.] / Photographie anonyme, sd. Archives communales, Cannes : 10 Fi 1136.

  • [Villa Rhodia au Cap d'Antibes. Projet de restauration, façade nord-est.] / Dessin, sn, 1995. Archives communales, Antibes : permis de construire 95 A 0144.

Date d'enquête 2000 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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