Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.
- enquête thématique régionale, architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Alpes-Maritimes - Escarène (L')
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Commune
Peille
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Lieu-dit
Col des Banquettes
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Précisions
oeuvre située en partie sur la commune Sainte-Agnès
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Dénominationsouvrage d'infanterie
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Appellationsouvrage du Col des Banquettes, de la position fortifiée du Mont Ours
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
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Parties constituantes non étudiéesbloc, souterrain
Intérêt stratégique
Dans le programme d'organisation défensive de la frontière du sud-est, arrêté le 31 janvier 1931 (n° 44/FA) la C.O.R.F. a retenu parmi les «abris» le col des Banquettes, à savoir :
- la casemate active, en première urgence, à construire par entreprise, pour 0,21 MF
- l'abri proprement dit, à réaliser par main-d’œuvre militaire, pour 0, 18 MF.
Implanté au-dessus du col du même nom, il avait pour mission, avec une section d'infanterie destinée à combattre au dehors, d'une part, et les mitrailleuses de la casemate active :
- d'interdire le col et l'accès à la route stratégique Sainte-Agnès-col de Segra-col de Bros
- de défendre la partie haute du vallon du Borrigo tout en flanquant à gauche l'ouvrage de Sainte-Agnès. Bloc 3. Vue générale des dessus. A gauche, la pointe de Siricoca. A droite, Sainte-Agnès. Au centre, la mer.
Chronologie des travaux
L'avant projet (n° 30lIF du 26 mai 1931) établi par la D.T.F. de Nice est approuvé le 2 juin par la C.O.R.F.
Un nouveau projet, du 31 mars 1932, estime à 808.200 F la construction, à l'entreprise, de la casemate active seule. Il est approuvé par DM 1888 2/4 S du 7 mai 1932.
Le projet technique d'août 1932 arrive à une estimation globale des travaux de bétonnage à 1.308.000 F (en fait supérieure à la dépense réelle). Un dernier projet technique sera présenté le 8 mai 1934, sous n° 1873.
En fait, les travaux ont commencé en septembre 1931 par le creusement des galeries par main-d’œuvre militaire. En octobre 1934, le gros-œuvre est en voie d'achèvement : il y a lieu de commander les portes, les obturateurs de créneaux, les goulottes et de poser la cloche. A la date du 16 juin 1935, il reste de nombreuses finitions à faire : des enduits, des joints, l'échelle du puits de la casemate active, des massifs de béton cyclopéen, le régalage des dessus.
En 1936, la dépense totale se monte à 924.000 F.
A la mobilisation de 1939, l'ouvrage fait partie du secteur fortifié des Alpes-Maritimes, sous-secteur Corniches, quartier de Castillon. Effectif théorique de la garnison : 74 hommes du 76e BAF (141 selon le livre du général Montagne) commandés par le lieutenant Vernet.
Compte tenu de sa position, l'ouvrage n'interviendra pas dans les combats de juin 1940.
Actuellement complètement déséquipé, il est vide, abandonné et grand ouvert.
Analyse architecturale
Relevant du schéma de principe de l'abri actif défini dans la notice 3590 2/4 S du 21 octobre 1931, l'ouvrage, au standard C.O.R.F., est constitué par une petite infrastructure souterraine sur laquelle est greffée une casemate de mitrailleuses. Le tout est traité en protection n° 2.
L'infrastructure
Elle est est composée :
- d'une grande galerie rectiligne voûtée de 52 m de long, parallèlement aux courbes de niveau (nord-ouest-sud-est) se terminant à droite au pied du puits de la casemate
- de deux pénétrantes, perpendiculaires à la précédente, distantes de 20 m, et partant de plain-pied des blocs d'entrée (nord B1-sud B2).
L'entrée nord (B1)
Bloc 1 (entrée nord).Constituée par un blockhaus de 480 m3 de béton armé (fouille de 220 m3) avec caponnière de FM flanquant l'entrée proprement dite, précédée d'un fossé diamant et surmonté d'une visière. Desservie par une passerelle amovible, la baie est fermée par une porte blindée type 2 bis A d'où le couloir, après deux coudes, s'enfonce dans l'ouvrage. Le massif de béton se prolonge jusqu'à ce que la couverture de terrain naturel atteigne l'épaisseur voulue. Le blockhaus abrite, en outre, la prise d'air de l'ouvrage. La galerie d'entrée aboutit à l'extrémité gauche (nord-ouest) de la galerie principale.
L'entrée sud (B2)
Se réduit à un simple bouchon de béton armé de 140 m3 coiffant la tête de galerie sur 7 m de long. L'ouverture est fermée par une porte blindée: il n'y a ni caponnière, ni fossé diamant.
Sur la galerie nord, on trouve l'alvéole qui abritait le ventilateur d'ouvrage et celui prévu comme magasin aux grenades.
Sur la galerie sud se greffent, à gauche, l'alvéole des latrines et, à droite, l'ensemble cuisine-magasin aux vivres, ce voisinage anormal s'expliquant par le souci d'évacuer les fumées et l'air vicié dans un« puits de ventilation» débouchant à l'extérieur dans un bloc de 30 m3 de béton armé (bloc-cheminée), puits partant à côté de l'alvéole de la cuisine.
La galerie centrale comporte, au centre, deux alvéoles latéraux destinés l'un au PC et téléphone, l'autre au poste de secours. La moitié droite sud-est est élargie pour recevoir le long des parois les lits correspondant à 44 places couchées. Avant le puits de la casemate, deux alvéoles en vis à vis étaient destinés à abriter les réservoirs d'eau et, en face, le ventilateur mécanique type B (à bras et à pédale, en raison de l'absence d'installation électrique).
Les locaux souterrains représentent 708 m3 de déroctage et 360 m3 de maçonnerie.
La casemate active (B3)
Bloc 3. Vue extérieure de la face sud-est.Monolithe de 600 m3 de béton armé, ayant nécessité 500 m3 de fouille. Plan polygonal à quatre côtés dont deux (nord-ouest et ouest) encastrés dans le terrain, et les deux autres nord-est et sud-est dégagés et disposés à angle droit, sont séparés au saillant par le gros orillon renfermant la cloche GFM, et constituent les deux faces actives du bloc. Celle de gauche est orientée au nord-est, sensiblement vers le pic de gauche, l'autre au sud-est, vers Sainte-Agnès (fig. 4). Toutes deux, protégées au-dessus par des visières à arêtes arrondies et, en avant, par un fossé diamant, sont percées d'un créneau pour J.M. de casemate sous trémie n° 2, combiné à un périscope de fossé et une goulotte lance-grenades. L'orillon assure la protection latérale du créneau de gauche contre les coups d'écharpe venant de la droite et du créneau de droite contre ceux venant de sa gauche.
L'intérieur est occupé par une simple chambre de tir à plan en L dont chaque branche dessert un des jumelages placé sous niche blindée. A la pliure, un couloir diagonal conduit au pied du puits de la cloche GFM «A» petit modèle allongé (sur cuvelage allongé). Le cuirassement, fourni par les aciéries de Paris-Outreau (A.P.O.O.) est à 5 créneaux (3 N-2 S) et approprié à la mission d'observatoire auxiliaire, donc doté d'un périscope J2 et d'un bloc jumelle D.
L'accès se fait par piste empierrée greffée sur la route stratégique Sainte-Agnès-col de Segra avec entrées ménagées dans le versant sud-ouest du mouvement de terrain, donc défilées aux vues et coups dangereux de l'est.
Conclusion
Petit ouvrage sans grand intérêt architectural, entièrement dépouillé de ses équipements intérieurs. Placé toutefois dans un site très pittoresque disposant de vues lointaines sur toute la région côtière, il a, en plus, la valeur d'un jalon du système fortifié considéré dans son ensemble.
En 1931, la Commission d'Organisation des Régions Frontalières prévoit au col des Banquettes la construction d'une casemate active et d'un abri. Les travaux commencent en 1931 par le creusement des galeries seules. En octobre 1934, le gros oeuvre est en voie d'achèvement. Seule la casemate est réalisée.
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Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle
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Auteur(s)
- Auteur :
L'ouvrage est constitué par une petite infrastructure souterraine sur laquelle sont greffés une casemate de mitrailleuses et deux blocs d'entrée en béton armé. Le souterrain consiste en une galerie voûtée desservant des locaux logistiques. La casemate, monolithique, en béton armé, est surmontée de deux cloches cuirassées.
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Murs
- béton armé
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Étagesen rez-de-chaussée, sous-sol
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Couvrements
- voûte en berceau
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Typologiescloche cuirassée
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Statut de la propriétépropriété publique
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.
Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.
Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)
Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)
La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)
Lieutenant-colonel du génie, docteur en histoire. Chargé de cours à l'École supérieure du génie de Versailles, Yvelines.
Expert en architecture militaire auprès de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Réalise de 1986 à 1996 l’étude de l’architecture militaire (16e-20e siècles) de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, partie des Alpes-Maritimes, ensemble des îles d’Hyères dans le Var.
Principales publications : La Muraille de France ou la ligne Maginot (1988)
Les derniers châteaux-forts, les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914 (1993)
La barrière de fer, l'architecture des forts du général Séré de Rivières, 1872-1914 (2000)