L'origine de cette maison remonte au moins à l’Epoque moderne (16e siècle ou 17e siècle). D'après le cadastre de 1570, ce quartier situé dans la partie basse du bourg intra muros est appelé « pied de Ville ». D'après le cadastre de 1699, il semble que cette maison, seulement mentionnée comme confront (f° 09), appartienne alors à Antoine Hugues et Pierre Barre, fils d'Elie.
Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel. Elle est mentionnée comme une « maison » de 30 m² d'emprise au sol, possédant 3 ouvertures et imposée dans la 7ème catégorie fiscale (sur 8). Elle appartient alors à Joseph Joubert, dit Laurier et ses héritiers, qui possède également un bâtiment agricole au sud-est du bourg (parcelle 1839 F1 63, voir dossier IA05001522).
En 1844, la propriété passe à Antoine Givaudan, fils de feu Laurent, demeurant à Raton. A partir de 1873, la maison étant vraisemblablement en très mauvais état, le bâtiment n'est plus imposé. En 1893 la parcelle passe à Joachim Givaudan, demeurant à Bruis, puis, en 1897, elle devient la propriété de Henry Jean, dit Ozée, cantonnier.
L'ensemble du bâtiment a été reconstruit, manifestement après les années 1910, en même temps que la maison mitoyenne orientale. En effet, on observe une continuité de la maçonnerie, notamment côté sud. Lors de cette reconstruction divers matériaux plus anciens ont été remployés. Certains datent du Moyen Age – nombreux moellons calcaires ou de grès en petit appareil, élément d'encadrement mouluré (datant probablement du 14e siècle) – mais d'autres remontent à l’Epoque moderne : encadrements ou éléments d'encadrement chanfreinés, pierres de taille des chaînes d'angles, jambages de la cheminée du logis, etc.
Enfin, sur l'élévation nord, la grande fenêtre est un repercement du début du 21e siècle.