L'origine de cette ferme remonte au moins à l'époque moderne. La lecture des élévations montre divers collages de maçonnerie qui témoignent que l'ensemble bâti est constitué de plusieurs bâtiments accolés au fil du temps, avec des traces de surélévation.
Sur l'élévation orientale, la date 1589 est gravée sur le linteau monolithe de la porte d'étable. Toutefois, cet encadrement est un remploi.
Sur le cadastre de 1823, cette ferme est mentionnée comme une « maison » de 155 m² au sol, accompagnée d'une aire à battre mitoyenne de 780 m² (parcelle F2 306), appartenant à JULLIEN François. Celui-ci possédait également un domaine agricole de près de 22 hectares, constitué à 49 % de terres labourables (un peu plus de 10 ha), 45 % de bois taillis (un peu moins de 10 ha), 3,5 % de friches (7 550 m²), 1,5 % de prés (une seule parcelle de 3 430 m²) et 1 % de vignes (unique parcelle de 2 380 m²). La propriété comptait aussi un réservoir d'eau de 75 m² (F2 301) situé à quelques dizaines de mètres au sud-ouest de la ferme, aujourd'hui disparu.
La comparaison entre le plan de masse de la ferme en 1823 et son plan actuel montre que le bâtiment a été largement remanié depuis cette date : parties détruites et parties ajoutées. Ces modifications ont été réalisées au cours du 19e siècle ou au début du 20e siècle.
Ainsi, une pierre de taille de la chaîne d'angle sud-ouest porte la date gravée de 1860, qui indique manifestement l'extension au sud du bâtiment central. La terrasse sur voûte placée devant l'élévation ouest de la partie d'habitation porte la date de 1872, accompagnée des initiales JJ, probablement celle de la famille Jullien.
A l'angle nord-est, une remise ouverte sur étable a été ajoutée à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, et c'est sans doute à la même époque qu'une bergerie basse a été adossée à l'angle sud-est. La partie nord-ouest est quant à elle une extension du premier quart du 20e siècle.