Mentionnée en 1409 par Jacques Roman, la chapelle Saint-Eutrope est décrite "sans revenu et en bon état, néanmoins entretenue par les héritiers de feu Jean Garcin" lors d'une visite pastorale en 1685. La date de construction de cette chapelle permet d'entrevoir un culte à saint Eutrope plus ancien que ne le laisse supposer les objets qui lui sont dédiés sur la commune et qui s'échelonnent du 18 au 20e siècle. Encore en "assez bon état" le 7 octobre 1740, elle figure accolée au colombier d'Alexandre Garcin sur le cadastre de 1824. Elle n'a pas cessé d'être utilisée pour le culte au moment de la Révolution -les registres la mentionnent en bon état, puis ruinée en 1844. Sur le cadastre napoléonien ne figure pas le porche de la chapelle emporté par un poids lourd en 1957. Ce porche, qui passait au-dessus de l'actuel chemin de la digue, fut donc érigé entre 1824 et 1957. D'après Pierre Mélet, "son banc de pierre (servait à) accueillir les pèlerins n'ayant pas pu avoir accès à l'intérieur du lieu saint" ce qui laisse supposer un culte actif à saint Eutrope au 19e siècle. La façade fut remise en état après l'accident, en 1960, et la chapelle, entièrement restaurée en 1966 est devenue une annexe de l'église paroissiale ("chapelle d'hiver et salle de catéchisme"). Un conduit certainement de cheminée laisse supposer que la nef fut agrandie à cette occasion et le plan antérieur, massé. Deux piles cannelées, adossées au mur et se faisant face étayent l'idée de l'agrandissement.