Description

Situation

La maison étudiée est située dans le hameau des Roberts. Elle n'est pas mitoyenne, mais était distante de quelques mètres d'une maison actuellement en ruines.

La façade en mur-gouttereau est orientée au sud. La poutre faitière porte extérieurement l'inscription 1809 W AP.

Matériaux

Les murs sont en moellons de pierre locale liés à la chaux. La chambre est intérieurement crépie. Les cloisons intérieures sont en pan-de-bois.

Structure, distribution, circulation intérieure

Le rez-de-chaussée en étage de soubassement est occupé par une vaste écurie voûtée d'arête, dont le voütement repose sur deux piliers monolithes soigneusement taillés et crépis. Mais l'entrée de l'écurie est voûtée en berceau. Ces deux arcs, bien qu'intérieurs à la maison, rappellent ceux qui ornent les façades des maisons de Vallouise.

Un trottoir a été aménagé contre le mur-gouttereau ouest. Il semblerait qu'il ait existé une cheminée dans l'écurie (on peut encore voir un trou et du noir de fumée sur le mur), près de la fenêtre sud. Une porte a été bouchée dans le mur pignon nord.

A l'étage se trouve une cave à vin et à légumes voûtée en berceau, qui contient encore les restes d'un pressoir 1 des tonneaux et des "tines". Cette cave qui a pu être construite postérieurement au reste de la maison (collage) ne comporte pas d'accès indépendant. Elle est séparée de la partie habitation par un espace mal défini et mal structuré, qui sert à la fois d'entrée à la grange et de débarras. Le reste de l'étage, qui est environ à un mètre au-dessus du niveau de la cave, est occupé par la grange, la chambre ménagère, et les deux pièces d'habitation séparées l'une de l'autre par un couloir : la chambre et la cuisine.

L'aménagement de la partie centrale où se trouvent la chambre ménagère, le premier niveau de grange et l'entrée-débarras a pu se faire postérieuremt à la construction de la maison, peut-être en même temps que la construction de la cave, dans un espace jusque là utilisé uniquement comme grange (ce qui est l'usage habituel de cette partie de la maison).

Les deux pièces d'habitation sont séparées du reste de l'étage par une porte qui donne dans le couloir central.

Au-dessus de la cave se trouve un grenier auquel on accède par une échelle de meunier. Dans cette pièce se trouvait le coffre à grains et les "tortiers"(séchoirs à pain), ainsi que le matériel pour travailler le chanvre. On ignore si cet espace servait d'aire à battre mais on y a retrouvé des gerbes. On peut accéder à cette pièce de plain-pied par le mur-pignon nord.

La grange est extrêmement vaste. Elle occupe le second étage et les combles. Elle comporte de nombreux niveaux, matérialisés par des planchers mobiles posés sur les entraits et les faux-entraits, qui tous avaient une spécialisation différente (paille, foin, regain... ). Le foin était rentré en vrac.

Les différents niveaux sont desservis par des échelles. On accède à la grange par le mur-pignon nord par un montau supporté par un un arc en pierre sèche. Le pignon est bardé de planches pour permettre l'aération de la grange. Il faut donc noter que, l'écurie exceptée, on peut accéder de l'intérieur à toutes les pièces de la maison.

Élévation

La façade de cette maison est tout à fait caractéristique de celles du hameau, et de la vallée en général. On accède aux deux pièces d'habitation par un escalier extérieur en bois donnant sur un balcon qui fait toute la longueur de la façade et abrite l'entrée de l'écurie au rez-de-chaussée. Sous l'escalier en bois se trouvait le bûcher.

L'entrée du logis est elle-même protégée par le "plus haut balcon" qui communique avec la grange et se prolonge sur le mur-gouttereau ouest jusqu'à la porte de la grange par le débord du toit.

Toiture

Le toit à deux pans est couvert d'ardoises. Cette demeure apparait donc comme assez aisée (volume de l'écurie, de la grange, de la cave) et sans doute transformée à une date ancienne (1809 comme l'indique la date portée sur la poutre faitière, et qui pourrait indiquer l'époque où le toit a été surélevé ?). En tous cas, le couloir central entre la cuisine et la chambre ainsi que les dimensions de ces deux pièces semblent, par comparaison avec les autres constructions étudiées, dénoter de nouvelles aspirations au confort et à l'intimité.

Le pressoir

Le pressoir relevé ici est très différent de ceux rencontrés en Vallouise. Il est formé d'une cuve en bois creusée dans un tronc d'arbre au-dessus de laquelle on posait des planches et des madriers ; on exerçait une pression sur l'ensemble à l'aide d'un levier en bois.