La cabane se présente comme une construction rectangulaire d'un seul niveau, en rez-de-chaussée, orientée nord-ouest/sud-est, d'un peu moins de 20 m2. La mise en oeuvre fait intervenir du moellon de grès et de calcaire en complément, liés au mortier de chaux et de sable grumeleux, avec un traitement particulier des murs-pignons, qui présentent une sablière et un entrait soulignant le pignon, comme si la charpente était indépendante de la maçonnerie des murs. Or, les pièces de bois forment comme le cadre d'un remplage qui respecte la mise en oeuvre en pierre et en est totalement solidaire. L'entrée s'effectue par le gouttereau nord-est et constitue l'unique ouverture du bâtiment, hormis le trou d'aération destiné à l'évacuation des fumées sur le mur-pignon sud-est. La pièce est donc aveugle et dépourvue de mobilier. Seuls quelques coins de bois fichés dans le mur permettent la pose d'étagères (il en reste deux) constituées chacune d'une planche. L'une de ces étagères (sur le gouttereau nord-ouest) est également assurée par du fil de fer accroché à l'une des pannes de la charpente et aux deux coins de bois. Du fil est aussi tendu afin de servir de suspensoir rudimentaire à quelques vêtements, une pratique courante pour permettre de faire sécher des effets mouillés, que l'on retrouve dans la cabane de Sangraure (REF=IA04002407). Une petite niche a été aménagée dans la profondeur du mur-gouttereau nord-est. Le sol reçoit un plancher, traitement rare mais qu'on retrouve à proximité dans une autre cabane du plateau (REF=IA04002121). Les planches taillées en longueur ne sont pas jointives, et les interstices remplis de terre. Dans l'angle sud, quelques pierres rassemblées délimitent un espace au sol exigu qui tenait lieu d'âtre. Une cape rudimentaire encore en place était chargée de limiter la propagation des fumées et de les diriger vers le trou d'aération déjà mentionné.

La charpente sur panne structure un toit à longs pans et pente forte (environ 45°) en essentôles, système qu'on observe de plus en plus rarement. Il s'agit d'une couverture en planches de mélèze d'environ 2,50 mètres de long posées l'une sur l'autre en décalage pour assurer l'étanchéité. Le sommet est protégé par une ligne de faîtage en plaques de tôle aplatie.

Il est impossible de déterminer une destination définitive ou unique à cette cabane. Servait-elle à un cultivateur ou bien à un berger ? Peut-être combinait-elle les fonctions. La nature mixte de la zone du plateau des Sagnes rendait en effet possible une pluralité d'usages. Toujours est-il que la pièce unique semble n'avoir servi que de pièce de logis, sans aucune fonction agricole observable. Mais après tout, poser des outils ou du petit matériel n'impose pas forcément un espace indépendant dédié. Le propriétaire disposait peut-être aussi d'une autre dépendance sur le plateau, car en l'état, ce bâtiment ne peut accueillir un animal de type mulet.