Ce bâtiment est typique des entrepôts à logis temporaire pour des cultivateurs venus travailler leurs terres sur des courtes durées. Il est situé à un peu moins d'un kilomètre du village de Colmars à vol d'oiseau - suffisamment près pour s'y déplacer rapidement, et suffisamment éloigné pour ne pas faire des allers-retours quotidiens. Inscrit parallèlement à la pente, il est construit en maçonnerie de moellons calcaire et de grès liés au mortier de chaux. Il se déploie sur trois niveaux à pièce unique, deux étages de soubassement et un étage de comble sous un toit à longs pans avec forte pente recouvert de tôle ondulée et présentant un avant-toit débordant sur les quatre façades.

Le bâtiment reprend le principe de la maison-bloc en hauteur et fonctions superposées, avec un logis intermédiaire entre deux niveaux extrêmes dévolues aux fonctions agricoles - une étable au premier étage de soubassement et un fenil à l'étage de comble. L'entrée de l'étable et du logement s'effectuent sur le mur gouttereau. Le bâtiment profite de l'inclinaison de la pente et n'a pas besoin d'escalier de distribution. En revanche, afin de racheter la déclivité du terrain, une petite plate-forme en forme de rampe à pente très douce a été aménagée sur un remblai retenue par un muret monté en pierre sèche. Le logement est organisé de façon très simple, avec une fenêtre sur le mur-pignon nord-ouest et une cheminée contre le mur gouttereau sud-ouest. La fenêtre dispose d'une fermeture à fléau - un système classique dans les huisseries locales anciennes, dans lequel une barre de bois verticale vient pivoter sur un axe afin, en position inclinée, de bloquer l'ouverture des deux battants. Le sol est en planche, à l'exception du pied de la cheminée pour éviter les risques d'incendie.

L'accès au fenil s'effectue par le mur-pignon postérieur. Un espace plan a été gagné sur la pente, nécessitant l'aménagement d'un muret de soutènement monté en pierre sèche dans le prolongement du mur gouttereau de la façade principale. Une rampe en pente douce a également été aménagée dans le prolongement du mur-pignon postérieur, de façon à assurer par chariot une communication entre le champ et le fenil. Cela permet d'alimenter et de débarrasser le fenil en toute facilité, d'autant que la porte du fenil est à proximité immédiate de l'ancien chemin menant à Noncière qui passe en léger contrehaut. Le pignon nord-ouest est cloisonné par un essentage de planches très légèrement disjointes pour laisser passer l'air et favoriser le séchage du fourrage. Un jour a par ailleurs été ouvert à cet effet. La charpente est à pannes.