Fontaine de type rustique adossée contre un mur. L'eau s'écoulait initialement par cinq canons, deux sont encore en place, dans l'abreuvoir en pierre de taille. Trois autres bassins sont disposés perpendiculairement, recevant l'eau de l'abreuvoir par surverse. Le premier bac pouvait, selon la saison, servir pour le rinçage ou l'abreuvage des bêtes alors que les deux autres, avec leurs plans de lavage inclinés, servaient à frotter le linge. La faible hauteur de ces margelles contraignait les lavandières à se mettre à genoux, le classant parmi les lavoirs assis. Le dernier aurait été rajouté au 19e siècle, pour laver le linge des malades lors d'une épidémie. Il faut signaler les dalles couvrant le fond des cuves. La partie lavoir est couverte d'un appentis en appuie sur le mur soutenu par deux poteaux métalliques. La charpente en bois porte des tuiles creuses. Le sol précédant le lavoir est constitué de grandes dalles en calcaire, évitant que le sol ne soit boueux. L'eau s'écoule ensuite par un canal vers les zones de jardins, ancienne propriété du seigneur, et poursuit sa route par les "roulailles", rigole maçonnée qui borde un chemin entouré de murs en pierres. La source qui approvisionne cette fontaine-lavoir provient d'un puits situé à peine plus haut, de 4 m de profondeur, protégé par une porte métallique, qui se poursuit par une galerie de 35 m.

Il s’agit du bassin de rinçage, activité principale des femmes au lavoir (le lavage se fait à la maison, dans les “bugadières”). Sa situation fait que son eau est claire, non polluée par le “lessif” (cendres utilisées pour le lavage) ou le savon. L’eau est ensuite répartie grâce à une vanne, d’un côté vers le jardin du château, de l’autre vers les potagers des habitants. Elle servira à leur arrosage. L’eau, autrefois chargée de la potasse contenue dans les cendres, bonifiait les sols. Les lessives modernes n’ont pas les mêmes avantages. L’espace est aménagé avec soin. Le sol est pavé de pierres plates ; l’arbre offre une ombre agréable en été et permet à l’eau de rester fraîche ; le mur en retour, et l’auvent plus tardif, abritent les habitantes en hiver et confèrent au lavoir une certaine intimité.