En 1866, une pénurie d'eau conduit la commune de Quinson à souscrire un crédit de 700 francs pour procéder aux prospections en 3 points du village (Extrait du registre des délibérations du conseil municipal, 12 août 1866). Une source régulièrement alimentée est identifiée depuis les années 1820 à l'occasion du percement de la galerie du canal du moulin (IA04002884). L'étude de cette source doit permettre d'identifier les moyens de la conduire au sommet du village. Dans une délibération du 26 janvier 1875, la somme de 95,65 francs est affectée aux travaux de déblayement de l'ancienne galerie du moulin et à la construction d'une conduite. La source jaillie sur le gravier disposé au fond d'une galerie. Après ces travaux de déblais, le débit de la source s'est considérablement accrue pour permettre d’alimenter au moins 5000 personnes (Extrait du registre des délibérations du conseil municipal, 7 février 1875).
En 1876, un projet de construction de fontaines et de lavoirs publics est dressé par M. Clavier, architecte à Draguignan. Il permet de couvrir les besoins en eau des habitants mais aussi l'arrosage de jardins vivriers (Extrait du registre des délibérations du conseil municipal, 23 mai 1876). Ce projet prévoit :
1/ L'établissement d'une roue Sagebier sur le canal du moulin assortie de 2 pompes installées dans un bâtiment technique (établissement élévateur des eaux, IA04002989),
2/ Une conduite en fonte, tuyaux Dussard,
3/ un château d'eau (IA04002886) associé à un bassin de distribution et à un petit réservoir en cas d'incendie,
4/ 6 bornes fontaines et un lavoir public (IA04002878 ou IA04002879).
La dépense est évaluée à 32.300 francs mais il est à prévoir une augmentation de 2000 francs que la commune peut satisfaire (Rapport de l'ingénieur ordinaire, 12 juin 1876). Dans l’avant-métré et l’estimation des travaux pour la construction des fontaines publics, daté du 27 avril 1877, le coût des différentes fontaines y est détaillé. Les bornes fontaines coûtent 40 francs l'unité. La fontaine à annexer au lavoir s’élève à 50 francs (IA04002878 ou IA04002879), tout comme la fontaine avec colonne (fontaine-abreuvoir du Collet = IA04002876). La fontaine du Cours (aussi appelée fontaine de la rue du Var, IA04002881) coûte 695,36 francs et la fontaine de la place de la Paix (IA04002882) 790,87 francs. Le total pour l'ensemble des travaux des fontaines est estimé à 1816,63 francs. C’est Emmanuel Rabe, tailleur de pierre à Saint-Julien, qui emporte l’adjudication pour la construction des fontaines selon les plans dressés par l'architecte Clavier, et ce moyennant le rabais de 15% (Soumission du Sieur Rabe Emmanuel, 22 juillet 1877). Dans un extrait du registre des délibérations du conseil municipal daté du 18 novembre 1878, il est stipulé que la machine hydraulique (IA04002989) alimente les fontaines du village depuis plus de 18 mois maintenant. Ces dernières ont donc toutes été construites au cours de l’année 1877. Il est stipulé que, dans l'intérêt du budget communal, une certaine quantité de l’eau élevée pourrait être utilisée sans que le débit ordinaire des fontaines n’en soit touché. Les versures sont réglementées et distribuées pour l'arrosage, moyennant une rétribution qui alimente le budget réservé pour l'entretien de la machine et des fontaines.
Au début des années 1880, des travaux sont entrepris sur les canalisations des fontaines. Des parcelles sont achetées par la commune en 1883 pour servir de passage à la conduite des fontaines publiques (Vente de parcelles à la mairie de Quinson, 21 mai 1883). Le 24 mai 1885, une adjudication est ouverte pour l’entretien des conduites et le règlement des eaux des fontaines du village. Jacques Roubert, maçon à Quinson, est désigné adjudicataire pour un montant de 200 francs avec un rabais de 80 francs, il sera tenu de régler le débit des eaux de chaque fontaine. Il emploiera pour les réparations du ciment de bonne qualité et des tuyaux en poterie bien cuits et non gelés, le tout fourni par lui-même. En 1906, le conseil municipal sollicite l'Etat pour une subvention sur les dons du Pari Mutuel pour remplacer la conduite en poterie des fontaines dans l'intérieur du village par une canalisation en fonte. La canalisation en poterie est vieille et usée, les fentes peuvent contaminer les eaux potables (Lettre du Maire au Préfet, 15 juin 1906). Dans un extrait du registre des délibérations du conseil municipal, datant du 19 février 1911, il est stipulé que les travaux se feront en régie ; la municipalité achètera les conduites nécessaires et donnera l'adjudication des galeries. En 1914, nous savons que les fontaines publiques ne sont plus alimentées pendant la saison d'été, pour cause de sécheresse et des orages qui emportent constamment le barrage destiné à fournir la force devant actionner la machine hydraulique (Extrait du registre des délibérations du conseil municipal, 28 juillet 1914).du conseil municipal, 28 juillet 1914).
Architecte-ingénieur à Draguignan. Auteur du projet de construction de la conduite d'eau et de la construction des fontaines de Quinson et en charge de l'exécution des travaux entre 1875 et 1877.