Dossier d’œuvre architecture IA04002550 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Rédacteur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Ferme dite de Queirelle
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Colmars
  • Lieu-dit Queirelle
  • Cadastre 1827 D1 355-356  ; 2014 D1 66-67
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cellier, remise, fenil, aire à battre, étable à chevaux, bergerie

I. Composition d'ensemble : une ferme alpine

L'édifice actuellement encore debout correspond à la maison mentionnée sur l'état de section de 1827. Il est constitué de deux bâtiments (A et B) rattachés par un angle (à l'angle nord-ouest du premier construit), formant un plan en L et relié par une coursière en bois qui a aujourd'hui disparu mais dont les points d'ancrage restent parfaitement lisibles. Nous sommes donc en présence d'une forme de type alpin. L'ensemble, implanté parallèlement à la pente, est édifié en moellons de grès liés au mortier de chaux et comprend trois niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé ainsi qu'un étage de comble. Une pièce voûtée en arc de berceau segmentaire est aménagée contre la façade sud du bâtiment A : elle comprend deux niches dans le mur du fond (est). Elle a pu servir de bergerie, mais la fonction cellier apparaît plus plausible.

II. Le bâtiment A

A l'étage de soubassement, le bâtiment A est constitué de deux pièces séparées par un mur de refend, présentant un sol en terre battue. La plus importante ne semble pas avoir eu de fonction agricole de type étable ou bergerie. On n'y trouve pas en effet les aménagements dédiés à ce type de destination agricole. En outre, une fenêtre véritable éclaire la pièce principale, des marques d'enduit subsistent sur les murs, des placards avec étagères, mais aussi un potager et un réservoir à cendres. On y trouve encore une installation originale, en tout cas jamais observée ailleurs sur l'aire d'étude, qui se compose d'une planche fixe inclinée insérée dans l'épaisseur du mur nord et peut-être destinée à la lessive. Ces différents éléments font penser à un usage domestique de la pièce, qu'il est difficile de préciser. Cette pièce se prolonge par une autre, plus petite, aux murs enduits également, dont la fonction ne saurait non plus être agricole : elle pouvait servir de cellier.

Le rez-de-chaussée surélevé reprend la division de l'étage inférieur, chacune des deux pièces, indépendantes l'une de l'autre, disposant d'un accès direct : pour la pièce de l'extrémité est, grâce à une rampe en terre qui s'appuie sur la voûte du cellier adjoint à la la maison d'une part, pour la seconde pièce grâce à une coursière qui fait l'angle de la maison et se prolonge sur le second bâtiment, desservant ses propres espaces de logis. La cloison séparant les deux pièces est montée en moellons de grès noyés dans le mortier de chaux, entre des raidisseurs en bois. Les murs ne semblent pas avoir été enduits. Par ailleurs, on n'observe aucun aménagement autre qu'une niche inscrite dans le mur est et la pièce, hormis l'entrée, se trouve dépourvue de fenêtre et communique avec le fenil au-dessus : il s'agit donc d'un espace agricole. La pièce contiguë ne dispose pas de cheminée, ce qui suscite l'interrogation, pour un bâtiment qui préexiste à l'autre, et devait de ce fait être à l'origine équipé d'une source de chaleur. On pense à une reprise intérieure, notamment pour la cloison séparatrice, dont les raidisseurs présentent dans leur partie haute des traces de calcination. En outre, les poutres paraissent manufacturées, indiquant une reprise probable dans la première moitié du 20e siècle. Les murs de la pièce située à l'ouest de ce bâtiment reçoivent pour leur part un enduit chaulé blanc (à l'exception du mur sud) ménageant en partie basse des plinthes peintes en gris souris. Une niche en cul-de-four a été creusée dans le mur nord.

L'étage de comble, dévolu au fenil, dispose sur le mur-pignon est d'une baie dont l'accès est facilité par une rampe en grande partie détruite, menant à une plate-forme en bois dont les supports horizontaux sont toujours fichés dans la maçonnerie. La toiture à longs pans et couverte en planches de mélèze présente une croupe à son extrémité ouest.

III. Le bâtiment B

Le bâtiment B présente au niveau inférieur et sur une surface d'environ 40 m2, une étable à mulets (on ne distingue pas d'estrade maçonnée régulièrement observée pour les étables à vaches) avec mangeoire et abat-foin contre le mur est, ainsi que plusieurs anneaux de fixation le long des murs nord et sud. L'entrée, sur le mur-pignon ouest, à deux battants, était suffisamment large pour remiser une charrette. Un jour protégé par un volet de bois, et une porte, donnait également accès à cet espace agricole sur le mur gouttereau sud.

Un escalier en bois aujourd'hui détruit donnait accès à une coursière qui courait donc d'un bâtiment à l'autre, épousant le coude formé par leur contiguïté. Au rez-de-chaussée surélevé, l'ensemble de l'étage était consacré au logis, divisé en deux pièces d'égales dimensions (un peu plus de 20 m2 chacune). Chacune disposait d'un accès propre en plus d'une fenêtre pour éclairer le volume intérieur (sur le mur gouttereau sud et sur le mur-pignon ouest). La cloison de séparation est montée en mallons de terre cuite rectangulaires posés sur chant, ménageant une communication entre les deux espaces. La pièce située à l'est était elle-même partiellement divisée en deux, le premier espace, exigu et ouvert sur le principal, côté est, étant constitué d'un réduit maçonné avec porte en bois et étagère intérieure, dont la fonction reste incertaine, prolongé par un second espace qui pouvait servir de stockage intermédiaire pour le fourrage du bétail - la pasturière -, puisqu'il est en communication directe avec les conduits à foin reliant le fenil au-dessus à la mangeoire de l'étable au niveau inférieur. L'autre pièce était quant à elle pourvue, contre le mur nord, d'une cheminée centrale flanquée de part et d'autre d'un potager surmonté d'un placard (angle nord-ouest), et, symétriquement, d'un placard haut. Les deux pièces étaient chaulées de blanc avec des plinthes peintes de couleur anthracite. On n'a pas observé de passage direct depuis cet étage jusqu'au comble, par une trappe ou un escalier intérieur. La toiture effondrée était à longs pans, couverte en planches de mélèze, et présentait une baie fenière sur le pignon ouest.

Le cadastre ancien, levé en 1827, mentionne deux constructions : une maison avec cour en D1 355, et un bâtiment rural (dépendance) en C1 356, ces deux bâtiments étant séparés. A cette date, les propriétaires étaient les héritiers de feu Jean Joseph Barbaroux dit Blaï, qui possédait, autour de sa ferme, 37 parcelles réunissant près de 6 ha de foncier, dont plus de 2,7 en terre labourable. L'ancienne maison s'est vu adjoindre une extension à une date ultérieure, vraisemblablement au tournant du 20e siècle, si l'on se fie à l'aménagement intérieur de cette partie la plus récente, et alors que l'exploitation, selon toute vraisemblance et selon un schéma identifié sur la zone, s'agrandissait par un processus de rachat de terres consécutif à l'exode rural. La partie initiale a quant à elle été l'objet d'une reprise intérieure, dans le courant du 20e siècle, peut-être à une date proche de l'édification du second bâtiment, et les deux constructions ont été reliées par une coursière, sans doute immédiatement. Il est possible que le premier bâtiment soit devenu, en quelque sorte, "dépendance" du second bâtiment, lequel bénéficia de l'aménagement de deux pièces logis équipées. La dépendance agricole proche n'est plus discernable que par l'amoncellement de quelques pierres qui désignent son emplacement. La destruction, intervenue à une date indéterminée, semble antérieure au milieu des années 1950. La ferme, encore debout, abandonnée, était fortement dégradée et menaçait ruine en 2013.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle , (incertitude)

L'édifice actuellement encore debout correspond à la "maison" mentionnée sur l'état de section de 1827. Il est constitué de deux bâtiments (A et B) rattachés par un angle (à l'angle nord-ouest du premier construit), formant un plan en L et relié par une coursière en bois au rez-de-chaussée surélevé distribuant les différents espaces depuis l'extérieur. Celle-ci a aujourd'hui disparu mais les points d'ancrage restent parfaitement lisibles dans la maçonnerie. Nous sommes donc en présence d'une ferme de type alpin. L'ensemble, implanté parallèlement à la pente, est édifié en moellons de grès liés au mortier de chaux et comprend trois niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé ainsi qu'un étage de comble, et ce pour chacun des deux bâtiments composant l'édifice. Chacun est également sommé d'un toit à longs pans, avec une croupe pour le bâtiment A, et couvert en planche de mélèze.

L'édifice présente une juxtaposition des fonctions : à l'étage de soubassement pour le bâtiment A ainsi qu'au rez-de-chaussée surélevé pour les deux bâtiments (avec la possibilité d'une pasturière dans le bâtiment B), même si la fonction logis domine. L'étage de comble est en revanche entièrement agricole (fenil).

Outre la coursière reliant les deux bâtiments, on identifie les restes d'un escalier de distribution extérieur droit en bois permettant d'accéder au rez-de-chaussée surélevé du bâtiment B.

  • Murs
    • grès moellon
  • Toits
    bois en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
  • Typologies
    F3a2 : ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints ; accès double au logis par la pente et escalier extérieur, avec coursière(s)
  • État de conservation
    menacé, mauvais état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Colmars, 1827. / Dessin à l'encre sur papier par Casimir Fortoul, Frison, Lambert, Allemand, Mathieu et Bouffier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 061 / 001 à 018.

Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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