Dossier d’œuvre architecture IA04002379 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Ensemble pastoral dit des Chasts
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Villars-Colmars
  • Lieu-dit Les Chasts
  • Cadastre 1827 B6 1778  ; 2013 B6 966
  • Dénominations
    ensemble pastoral
  • Appellations
    les Chasts
  • Parties constituantes non étudiées
    cabane, entrepôt agricole

La cabane est mentionnée sur les "Cartes de Provence des ingénieurs cartographes militaires. Région des frontières Est de la France. 1764-1769", sur la planche figurant notamment la commune de Colmars. Un seul bâtiment y est porté, alors que le cadastre dit napoléonien levé en 1827 en désigne deux, que l'on retrouve aujourd'hui au même emplacement. Il est par conséquent impossible d'affirmer que l'ensemble des Cabanes des Chasts existait tel que dans le troisième quart du 18e siècle. En revanche, il est instructif de savoir que ce lieu était déjà utilisé à des fins d'estive notamment, ce dont témoigne la cabane mentionnée sur la carte de Bourcet-de-la-Saigne. En 1827, l'ensemble (soit les deux bâtiments ainsi que des terres autour) appartenait à Ciprien Segond, propriétaire à Chasse également.

La cabane proprement dite, c'est-à-dire le bâtiment dévolu au logis a été remonté récemment et selon toute vraisemblance au même emplacement que précédemment. Le bâtiment dédié aux activités agricoles n'est plus utilisé et est partiellement ruiné. L'adjonction qui a été faite contre le pignon sud-est n'est pas indiquée sur le cadastre de 1827. Deux hypothèses sont possibles. Soit elle existait déjà - et alors il s'agissait d'un enclos à moutons non porté sur le cadastre (ce qui constitue la norme) que l'on aurait couvert par la suite. Soit - cette hypothèse étant la plus vraisemblable - elle traduit une évolution de l'exploitation vers un accroissement de l'activité d'élevage ovin, peut-être dans la seconde moitié du 19e siècle ou au début du 20e siècle. Il est impossible de trancher en l'état. La présence de la cabane actuelle montre en tout cas que le système agropastoral a définitivement laissé la place à l'élevage ovin exclusif. En ce sens, la cabane récente s'apparente-elle purement à une cabane pastorale, l'ancien bâtiment agricole étant abandonné.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle

Il s'agit d'un ensemble de deux bâtiments distincts, constitués d'une part de la cabane proprement dite, c'est-à-dire du logis, construit en terrain plat, d'autre part de l'entrepôt agricole auquel une adjonction est venue s'accoler.

La cabane, fermée, n'a pas pu être visitée. Visiblement en rez-de-chaussée, la présence d'une mezzanine (servant de couchage) n'est pas à exclure, selon un modèle fréquemment observé dans le Pays d'Asses-Verdon-Vaïre-Var pour les cabanes récentes ou reconstruites. Elle dispose d'un point de chauffage (un poêle). L'entrée s'effectue sur le pignon sud-est et une fenêtre en gouttereau sud-ouest constitue l'unique source d'éclairage naturelle. Le toit à longs pans est couvert en tôle ondulée elle-même couverte en planches de bois de mélèze.

L'entrepôt s'inscrit dans la pente. Sa mise en oeuvre est identique à celle de la cabane en moellons de grès, mais le liant - un mortier de chaux - apparaît particulièrement lacunaire. De toute évidence la charge employée pour la maçonnerie s'avère minimale. En outre, on a profité d'un gros rocher qui permet d'économiser du matériau pour la construction du mur de soutènement sud-ouest. En effet, les moellons utilisés à cette fin sont d'une taille plus importante que ceux utilisés pour les murs libres, et ce afin d'assurer leur fonction structurante. Ils sont aussi plus difficiles à trouver sur cette zone où la nature du minéral ne permet pas de dégager de très gros moellons. Le bâtiment se déploie sur deux niveaux. L'étage de soubassement servait de bergerie, étayée par un poteau monoxyle soutenant une poutre transversale On y pénètre par une porte sur le pignon sud-est. Le plancher de l'étage de comble a partiellement disparu. On y stockait le foin nécessaire aux bétail durant la période hivernale, et sans doute aussi le fruit des cultures céréalières, puisque le propriétaire Ciprien Segond possédait à la fois prés, terres labourables et pâturages autour de sa cabane. Ce bâtiment initial présente un toit particulier : en effet, au pignon sud-est s'oppose une croupe au nord-ouest. La couverture est en bardeau de mélèze. Contre le pignon vient s'accoler un second bâtiment qui constitue manifestement un agrandissement destiné à accueillir un troupeau d'ovin plus volumineux. Il peut s'agir d'un ancien enclos qu'on aurait décidé de couvrir d'un toit à pan unique, également en bardeau de mélèze. Le toit est en partie effondré. Une aire dallée en pierres plates devant l'entrée du fenil devait servir d'aire de battage.

  • Murs
    • grès moellon
  • Toits
    ciment amiante en couverture, bardeau, bois en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit à un pan
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Typologies
    IIa1 : bloc en hauteur avec enclos attenant
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Il s'agit d'un exemple de cabane mixte, entre une fonction d'estive et une fonction d'entrepôt agricole de type fenil sur étable (bergerie). la cabane proprement dite est entièrement dévolue à la fonction logis. L'ensemble se situe entre le hameau de Chasse, lui-même déjà en altitude, et les zones d'estive. De ce fait, il conjugait plusieurs fonctions au moins au 19e siècle : une fonction de récolte et de stockage des produits issus des terres labourables alentour, et une fonction d'estive pour l'élevage ovin, puisque la zone comprenait alors (et exclusivement aujourd'hui) des pâturages pour le troupeau du propriétaire.

Image non communicable
Image non communicable

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    CH194, feuille 4 bis.
  • Plan cadastral de la commune de Villars-Colmars, 1827 et 1837. / Dessin à l'encre par Fortoul, Geoffroy et Gleize, 1827 et 1837. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 240 / 001 à 012.

Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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