Dossier d’œuvre architecture IA04002349 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • étude d'inventaire
cabane de cultivateur
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Villars-Colmars
  • Lieu-dit près des Sagnes
  • Cadastre 1827 B6 1952  ; 2012 B6 970
  • Précisions anciennement commune de Colmars
  • Dénominations
    cabane
  • Genre
    de cultivateur
  • Parties constituantes non étudiées
    fenil, étable

La cabane ne figure pas sur les "Cartes de Provence des ingénieurs cartographes militaires. Région des frontières Est de la France", tant pour la série levée par Jean Bourcet-de-la-Saigne entre 1764 et 1769 que par J.C.E. Le Michaud-d'Arçon entre 1777 et 1778. Elle est en revanche portée sur le cadastre napoléonien de 1827. Une datation du début du 19e siècle semble donc s'imposer. La cabane appartenait en 1827 à Louis Boyer, propriétaire à Chasse. Il possédait des terres alentour directement liées à une activité de culture et d'élevage. La cabane est encore utilisée aujourd'hui de manière ponctuelle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle

La cabane est inscrite dans la pente, à 1 600 mètres d'altitude, en bordure nord d'un plateau dont le relief s'adoucit vers le sud et qui s'étale en trois terrasses surplombant le torrent de Chasse. Il s'agit d'un bâtiment orienté sud-est/nord-ouest qui se déploie sur deux niveaux. L'étage de soubassement accueillait une étable à mulet (le mur adossé à la pente contient sur toute la longueur deux poutres constituant le support d'une mangeoire en bois. Ce niveau servait aussi d'abri ponctuel dont témoigne, en contre-façade sud-est, les restes d'une cheminée avec âtre délimité par des pierres au sol et hotte en plâtre montée sur un support en bois et trou d'aération dans le pignon. Quelques niches aménagées dans la maçonnerie servaient de petits espaces de rangement. A l'angle nord-est, dans le prolongement de la mangeoire, on observe une niche peu profonde, étayée par trois poutres prenant notamment appui sur un rocher. Cet espace partiellement éboulé n'a pas pu être clairement identifié : sa fonction reste mystérieuse.

L'accès au fenil à l'étage de comble s'effectue sur le pignon opposé. La fenière en léger surplomb par rapport au plancher nécessite la présence d'un degré de deux marches - une disposition souvent rencontrée dans la haute vallée du Verdon. Un trou ménagé dans le plancher à l'angle nord-ouest permettait d'approvisionner en fourrage la mangeoire du mulet à l'étage inférieur. La mise en oeuvre est caractéristique de la zone : des moellons de grès non assisés liés au mortier de chaux. De surcroît la structure s'appuie ponctuellement sur la roche. L'extraction nécessitée par l'aplanissement du terrain a en outre charrié de gros blocs utilisés pour le gros-oeuvre. Le toit est couvert en bardeau de mélèze. Typique également mais remarquable est l'utilisation de poutres en mélèze qui ceinturent les deux murs pignons et couronnent les gouttereaux. Les quatre poutres sont solidaires, asssemblées par un système d'emboîtement en leurs extrémités. L'entrait (visible dans la maçonnerie du pignon principal) reçoit non seulement les deux pannes sablières sur les gouttereaux, mais également les deux arbalétriers à chaque extrémité, emboîtés au niveau du faîtage. Ces arbalétriers supportent les pannes intermédiaires sur lesquelles sont fichés les chevrons qui reçoivent la couverture en bardeau. On notera que la toiture est dépourvue de panne faîtière.

  • Murs
    • grès moellon
  • Toits
    bardeau
  • Étages
    étage de soubassement, étage de comble
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cette cabane de cultivateur est particulièrement intéressante car elle montre la complémentarité des activités au 19e siècle. Au-dessus de Chasse s'étendent des terres variées, liées aux différentes activités agricoles. La propriéte de Louis Boyer en témoigne, et sa cabane reflète cet état de fait. Il possédait en 1827 des terres labourables (très vraisemblablement pour des cultures céréalières et légumineuses), des terres vagues et des pâturages, ainsi qu'une aire à battre mutualisée avec d'autres propriétaires, possédant eux aussi des cabanes et des terres de même nature. L'activité pastorale d'estive commence donc à cette altitude, mais à cette époque elle n'était pas exclusive. La cabane ne dispose d'ailleurs pas d'enclos. Louis Boyer possédait une autre cabane (elle aussi de cultivateur), avec le même type de terres, dont une zone de pâturage, ainsi qu'un enclos pour les moutons. Cette deuxième cabane (mentionnée comme la précédente "bâtiment rural" sur l'état de la section B du cadastre ancien) est située un peu plus haut, à environ 1 700 m d'altitude. Le terme de bâtiment rural, alors que celui de cabane existait bien à l'époque, confirme l'utilisation multifonctionnelle de ces bâtiments, dont l'organisation tant externe qu'interne témoigne de leur profil complémentaire. Il s'agit d'une cabane intermédiaire.

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Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Villars-Colmars, 1827 et 1837. / Dessin à l'encre par Fortoul, Geoffroy et Gleize, 1827 et 1837. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 240 / 001 à 012.

Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2012
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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