L'abri troglodytique est situé à proximité immédiate du hameau de Chasse, à 1420 mètres d'altitude, de l'autre côté du torrent du même nom. Cet espace constitue une zone de cultures privilégiée où les terrasses agricoles abondent pour la qualité de l'exposition et la nature des terres. Il domine également le ravin du Serre qui vient se jeter dans le torrent de Chasse. Il faut dans ce cas considérer l'abri en tant que tel et le système de terrasses auquel il est directement relié. L'édicule occupe la première terrasse d'un ensemble de huit. Il se compose d'une roche de calcaire gréseux imposante disposée de telle manière qu'une sorte de dalle monolithe surplombante vient offrir un refuge naturel. Au sol un rocher en retour constitue un mur de protection, sur lequel se détache une inscription gravée (la lettre G, vraisemblablement l'initiale patronymique du propriétaire ancien, ainsi qu'un chronogramme - 1893). Il n'a donc fallu qu'ériger un muret en moellons calcaire et grès pour rendre l'abri hermétique aux intempéries. L'entrée ménagée (78 cm de largeur pour 131 de hauteur) ne dispose pas de point d'ancrage pour une porte, ce qui laisse supposer un abri de jour : la proximité immédiate du hameau conforte cette hypothèse. L'intérieur est très fruste, de forme vaguement rectangulaire, plus large que profonde. Une niche a été creusée et aménagée côté talus (dimensions h = 50, la = 40, pr = 30). Quelques moellons viennent d'ailleurs contrebuter la terre pour consolider cette partie de l'abri.

Au bord de l'abri et contre le muret on discerne encore une petite bordure en pierre plate qui délimite un espace peut-être dévolu à la culture de certaines plantes. Le reste de la terrasse - la plus importante du complexe, environ 18 mètres de longueur pour 5 de large) - était consacré à des cultures sèches, comme les autres plus haut, type lentilles, pois chiches ou pommes de terre. Le muret séparant cette terrasse de celle qui la domine en retrait contient, en deux endroits différents, deux autres inscriptions gravées. La première, plus développée que la précédente, précise le nom d'un ancien propriétaire,"GIRAUD JEAN" ; la seconde porte la date 1890. Les trois inscriptions, proches dans le temps, désignent très vraisemblablement la même personne. Les terrasses communiquent par un escalier en pierres calcaire fichées dans le sol. Elles sont toutes orientées au sud-est.