La maison est construite sur le rocher, entre deux rues, sur le même îlot que l'ancienne mairie de la ville (1983 AB 143).
Façades
La façade principale, haute et étroite, à travée unique se développe sur cinq niveaux sur la rue de l'Enfant Jésus, au sud. La partie agricole est mise en valeur par un encadrement en pierre de taille qui ne paraît pas, de par le travail des pierres bouchardées, antérieur à la fin du 19e siècle. Au-dessus, le rez-de-chaussée surélevé qui accueille le premier étage de logis possède une simple fenêtre aux dimensions cependant inhabituelles (près de 2 mètres de haut et 1,70 mètre de large).
Le deuxième étage de logis est agrémenté d'un balcon moderne qui, d'après des témoignages oraux, remplace un balcon plus ancien. Ce balcon implique une distinction de ce niveau sur la façade, qui correspond à une fonction particulière de l'étage. Le quatrième niveau possédait à l'origine une unique fenêtre centrée sur la façade, aujourd'hui encadrée de deux fenestrons modernes.
Enfin, le fenil ou séchoir est identifiable du fait de l'ouverture complète de la façade sud sous le comble.
La façade secondaire, un peu plus large, possède deux travées. Sur cette façade, seuls les trois niveaux de logis sont visibles. Cette différenciation des deux façades s'explique par le fait que la demeure est appuyée, à l'arrière, sur le rocher.
Distribution
Etage de soubassement
Sur la rue de l'Enfant jésus, une porte à double battant pourvue d'un arc segmentaire ouvre sur une partie agricole ayant probablement eu fonction de remise et d'étable. Le couvrement y a été repris. Originellement la remise devait être couverte de deux voûtes d'arêtes qui ont été en partie remplacées au milieu du 20e siècle par une charpente laissant apparaître la moitié de la seconde arête. Les trois derniers mètres du soubassement sont construits directement sur la roche et sont par conséquent accessibles uniquement par un important emmarchement. Cet espace est divisé en deux et couvert de deux voûtes en berceau en moellon. Des mangeoires y ont été aménagées (on observe encore les traces dune banquette maçonnée et d'un abat-foin bouché), alors même que le lieu est dépourvu de fenêtre et ne possède qu'une faible aération dans la maçonnerie. Il n'existe aucune communication verticale entre la partie agricole basse de la maison et les espaces d'habitation auxquels on accède par une porte en arc segmentaire située au revers du bâtiment.
Rez-de-chaussée surélevé et étages
Les trois niveaux de logis superposés suivent une distribution similaire : deux pièces constituent un premier logis à l'ouest, une pièce intermédiaire prend place dans la zone médiane, derrière l'escalier entre deux murs de refend et un dernier espace de logis occupe l'arrière de la parcelle. La maison est l'un des quelques exemples colmarsiens de bâtiment possédant des voûtes d'arêtes en étage.
Le rez-de-chaussée surélevé comprend un long couloir séparé de la chambre qui le cantonne à gauche par une cloison. Ce couloir conduit à l'escalier et à une pièce voûtée d'arêtes, pièce principale de logis pourvue d'une grande cheminée et de placards muraux. A l'arrière de cette pièce, une alcôve abrite une chambre et sert d'accès à une seconde chambre.
La circulation verticale au sein de l'édifice est assurée par l'escalier en vis à noyau de mélèze sur trois niveaux.
Le premier étage carré suit une distribution proche de celle du premier niveau de logis. Depuis l'escalier on accède à une pièce voûtée d'arêtes et à une alcôve sur l'avant de la maison. Cet espace qui abritait, selon des témoignages oraux, une « maison des hommes », semble avoir communiqué avec la parcelle adjacente avant le 20e siècle. Il est en outre agrémenté d'un balcon sur la façade sud. Sur l'arrière de la maison, on trouve une chambre et une petite pièce transformée en salle de bain. A cet étage, les deux espaces sont séparés par le mur de refend qui n'a pas été ouvert.
Le deuxième étage carré fut réaménagé au tournant du 20e siècle. Il ne possède pas d'espace voûté mais la distribution y suit la même division tripartite qu'aux niveaux inférieurs avec une chambre et un cagibi sur l'avant du bâtiment, une pièce à l'arrière de l'escalier dans la zone médiane de l'édifice et deux chambres éclairées à l'est par deux fenêtres.
Le fenil se développe enfin dans les combles, sous près de quatre mètres de hauteur jusqu'à la poutre faîtière. Il est partiellement divisé en hauteur par un plancher. Ce dernier étage, sous comble, est ouvert sur toute la largeur de la façade exposée au sud.
Mise en oeuvre et matériaux
L'ensemble du bâtiment est pourvu de murs en moellons de grès, visible depuis l'extérieur sur la façade principale, grâce à l'enduit à pierres vues.
Le toit à longs pans est couvert de tôle de fer.