• inventaire topographique
prieuré de bénédictins Saint-Pierre, actuellement ferme
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Saint-Pierre
  • Lieu-dit le Château
  • Cadastre 1817 A 203, 204, 208, 209, 211, 212 La parcelle 208 correspond à l'église prieurale, la parcelle 209 au cimetière. ; 1935 A1 76 à 79  ; 2013 A1 78, 79, 82, 81, 532, 533, 534 La parcelle 81 correspond à l'emplacement de l'église prieurale, détruite, la parcelle 82 à l'emplacement de l'ancien cimetière.
  • Dénominations
    prieuré, ferme
  • Genre
    de bénédictins
  • Vocables
    Saint-Pierre
  • Destinations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    puits, étable, entrepôt agricole, citerne

Historique

D'après la tradition orale et certains écrits, l'édifice actuel serait un château seigneurial construit au 16e siècle pour remplacer le château féodal de Puy-Figette situé à quelques centaines de mètres sur la colline de Saint-Etienne (commune limitrophe de La Penne, Alpes-Maritimes). 1

Il semble qu'il s'agisse en réalité de l'ancien prieuré Saint-Pierre, donné à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille en 1044 par Jean et ses fils, seigneurs de Puy-Figette et conservé dans le domaine de l'abbaye tout au long de l'Ancien Régime.

En 1400, le prieuré est uni avec celui de Puy-Figette. D'après Achard, dans sa Description historique de Provence, l'ancien bâtiment conventuel du prieuré appartenaient à la fin du 18e siècle à des particuliers qui payaient encore à l'époque une redevance au chapitre de Saint-Victor. Les chanoines possédaient d'ailleurs encore quelques terres alentours avant la Révolution.

En 1817, le cadastre napoléonien reflète la même situation. L'édifice, avec le même plan de masse qu'actuellement, appartient à 5 personnes, probablement tous membres de la même famille de notables, les Isnardy, dont un représentant, curé de la paroisse de Saint-Pierre, avait fondé en 1752 une chapellenie dédiée à Notre-Dame de Pitié dans l'église paroissiale.

Au nord de cet ensemble se trouvait l'église du prieuré devenue église paroissiale, démolie en deux campagnes. Une première démolition, avant 1873, avait laissé subsister la partie attenante au cimetière. Le conseil municipal avait envisagé de la transformer en chapelle funéraire pour les enterrements. Le coût élevé des travaux a probablement empéché le projet de se réaliser. La démolition totale est intervenue quelques années avant 1926 et a été réalisée par M. Burdeze, entrepreneur à Sigale (Alpes-Maritimes).

Le détail des bâtiments donné par le cadastre de 1817 est le suivant : Baud Philip ("cour", "bâtiment rural"), Isnardy Casimir ("le dessus" du bâtiment rural précédent, "maison et cour"), Isnardy Honoré Victorin ("maison"), Isnardy Antoine notaire ("maison et cour"). En outre, l'aire à battre et le jardin situés au sud sont la propriété de Isnardy Pencrace.

Tous ces éléments font supposer que le prieuré médiéval a été désaffecté par l'abbaye de Saint-Victor à une époque indéterminée, puis cédé à la famille Isnardy qui l'a transformé en exploitation agricole et maintenu en indivision.

Les bâtiments actuels ne conservent pas de traces de la construction primitive. La date 1673, gravée sur la porte est de l'élévation sud, correspond probablement à une des campagnes d'extension ou de reconstruction de l'édifice. On relève aussi la date 1768 à la base du passage couvert. La lecture des différents collages de maçonnerie montre que l'édifice a été plusieurs fois agrandi par l'ajout de parties accolées, les principales extensions datant d'avant 1817. L'adjonction d'un bâtiment agricole disjoint au sud est postérieur à cette date.

La tradition orale rapporte que la partie supérieure de la tour s'est effondrée suite à un tremblement de terre, aux alentours de 1900.

L'historien Joseph-Antoine Durbec signale que, dans les années 1920, le "château" possédait encore une importante bibliothèque (dont des archives relatives à Saint-Victor de Marseille), un mobilier abondant et des murs tapissés. Dans les années 1940-1950, les bâtiments, en partie ruinés, ont été restaurés ou reconstruits.

Description

Composition

L'édifice est adossé parallèlement au sens de la pente et se compose de plusieurs bâtiments accolés et d'un bâtiment disjoint.

Une cour caladée borde le côté sud et est accessible par un passage couvert. Les bâtiments comportent quatre étages : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble.

Distribution

L'étage de soubassement est occupé par des étables et des resserres, couvertes par des voûtes en berceau segmentaire. Les sols sont en terre battue, en calade ou constitués par la roche en place aplanie. Dans la partie est se trouve un four à pain (bouche, coupole et sol en grès) et son fournil.

Le rez-de-chaussée est occupé par différents logis (cuisines et chambres) qui correspondent au lotissement du bâtiment. Dans la partie est se trouve une cuisine avec une cheminée adossée (le fond de l'âtre montre la bouche d'un ancien four à pain) et un potager à deux grilles. Dans cette même partie on trouve également un coffre à grain en menuiserie. Les murs et les plafonds sont enduits, les sols sont en carreaux de terre cuite ou en tomettes.

L'étage carré et l'étage de comble ont été profondément modifiés. Ils abritaient des logis, des fenils et des séchoirs.

Escaliers

Dans la partie est, un escalier intérieur tournant dessert tous les étages depuis l'étage de soubassement.

Dans la partie ouest, on note les vestiges d'un ancien escalier intérieur précédé d'un couloir communiquant avec la base de la tour.

Dans la tour, se trouve un escalier en vis qui part actuellement du rez-de-chaussée surélevé et qui dessert chaque étage grâce à des portes dont les encadrements en pierre de taille sont chanfreinés.

Mise en oeuvre

L'ensemble est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. Les enduits sont récents.

A la base de la chaîne d'angle sud-ouest, on note la présence de quelques bossages grossiers.

Au premier niveau de l'élévation sud, on trouve une porte en arc plein-cintre, dont l'encadrement en pierre de taille porte la date 1673 sculptée en réserve. Au premier niveau de la tour, on trouve une porte en arc plein avec encadrement en pierre de taille et au premier niveau de l'élévation nord, une porte avec un encadrement en pierre de taille. Les autres encadrements des ouvertures sont façonnés au mortier, avec linteau en bois.

Les toits sont couverts en tuile creuse, en tuile plate mécanique et en plaques de ciment-amiante.

L'avant-toit et la saillie de rive sont constitués d'un ou deux rangs de génoises. Le faîtage ouest est couronné d'une boule de grès monolithe, surmontée d'une croix en ferronnerie à branches fleuronnées. Au troisième niveau de l'élévation ouest, on trouve le stylet d'un ancien cadran solaire.

Parties disjointes

Un puits-citerne se trouve accolé à l'élévation nord, il est alimenté par les eaux de pluies collectées sur la toiture ainsi que par une veine d'eau souterraine. Le cuvelage est en maçonnerie.

Un autre puits de plan circulaire est situé devant l'élévation nord ( diamètre extérieur = 250 ; hauteur = 280). Il est alimenté en eau par une veine souterraine ainsi que par les eaux pluviales collectées par la toiture.

A l'intérieur, le cuvelage circulaire en maçonnerie descend à plus de 5 mètres de profondeur. Le couvrement est réalisé par une coupole maçonnée en encorbellement. Une poutre de suspension reçoit une poulie métallique, une chaîne et un crochet pour le seau.

La partie aérienne est construite en moellons de calcaire et de grès, avec un enduit rustique au mortier de chaux. Un jour de puisage est fermé par un contrevent en bois. La voûte de couverture est percée d'un trou destiné à recevoir le tuyau d'arrivée des eaux pluviales.

Le toit conique est couvert en maçonnerie avec un épais enduit.

Un bâtiment agricole disjoint se trouve immédiatement devant l'élévation sud, il est couvert par un toit à un pan en tuile plate mécanique.

1(Sur le fief de Puy-Figette, voir le dossier de présentation de la commune et le dossier village.)

Prieuré fondé au 11e siècle, après le don des terres de Saint-Pierre de Bonvillar à l'abbaye bénédictine de Saint-Victor de Marseille qui le conserve pendant tout le Moyen Age. Les chanoines de Saint-Victor le vendent à une date indéterminée : on sait qu'au 18e siècle il appartient à des particuliers qui paient une redevance à l'abbaye. Les bâtiments actuels ne remontent pas au-delà du 16e siècle et sont plus probablement le résultat de plusieurs campagnes de reconstruction ou d'extension aux 17e et 18e siècle Deux d'entre eux portent une date : 1673 sur une porte de l'élévation sud et 1768 à la base du passage couvert. Seul un entrepôt agricole disjoint, au sud-est de l'ensemble, n'est pas figuré sur le cadastre de 1817. L'église, ancienne église paroissiale de la commune, a été démolie en deux campagnes. Une première démolition, avant 1873, avait laissé subsister la partie attenante au cimetière. Le conseil municipal avait envisagé de la transformer en chapelle funéraire pour les enterrements. Le coût élevé des travaux a probablement empéché le projet de se réaliser. La démolition totale est intervenue quelques années avant 1926 et a été réalisée par M. Burdeze, entrepreneur à Sigale (Alpes-Maritimes). Dans les années 1940-1950, les bâtiments du prieuré, en partie ruinés, ont été restaurés ou reconstruits.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : milieu 20e siècle
  • Dates
    • 1673, porte la date
    • 1768, porte la date

L'édifice est adossé parallèlement au sens de la pente et se compose de plusieurs bâtiments accolés et d'un bâtiment disjoint.

Les bâtiments comportent quatre étages : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble. L'étage de soubassement est occupé par des étables et des resserres, couvertes par des voûtes en berceau segmentaire. Dans la partie est se trouve un four à pain (bouche, coupole et sol en grès) et son fournil. Le rez-de-chaussée est occupé par différents logis (cuisines et chambres) qui correspondent au lotissement du bâtiment. Les murs et les plafonds sont enduits, les sols sont en carreaux de terre cuite ou en tomettes. L'étage carré et l'étage de comble ont été profondément modifiés. Ils abritaient des logis, des fenils et des séchoirs.

Dans la partie est, un escalier intérieur tournant dessert tous les étages depuis l'étage de soubassement. Dans la partie ouest, on note les vestiges d'un ancien escalier intérieur précédé d'un couloir communiquant avec la base de la tour. Dans la tour, se trouve un escalier en vis qui part actuellement du rez-de-chaussée surélevé et qui dessert chaque étage grâce à des portes dont les encadrements en pierre de taille sont chanfreinés.

L'ensemble est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. Les enduits sont récents. Les toits sont couverts en tuile creuse, en tuile plate mécanique et en plaques de ciment-amiante.

Un puits-citerne se trouve accolé à l'élévation nord, il est alimenté par les eaux de pluies collectées sur la toiture ainsi que par une veine d'eau souterraine. Le cuvelage est en maçonnerie.

Un autre puits de plan circulaire est situé devant l'élévation nord (diamètre

extérieur = 250 ; hauteur = 280).

Un bâtiment agricole disjoint se trouve immédiatement devant l'élévation sud, il est couvert par un toit à un pan en tuile plate mécanique.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
    • coupole
  • Couvertures
    • toit à un pan pignon couvert
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Typologies
    F3 : ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété privée, []

Documents d'archives

  • Testament de François Isnardy, prêtre et ancien prieur de la paroisse de Saint-Pierre, 1752. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 431

    Le 16 avril 1752, François Isnardy, prètre et ancien prieur de la paroisse, fait rédiger son testament par maître Honnoré Isnardy, notaire royal et apostolique de Saint-Pierre. Il rapporte qu'il avait fondé avec son défunt frère Jean Isnardy, prètre, le 10 mars 1722, reçu par feu maître Isnardy, "... une chapelle qui avoit été batie à leurs frais sous le titre de Notre Dame de Piété dans l'église paroissiale du dit lieu...
  • Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de la commune de Saint-Pierre. Ancienne église paroissiale. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 431

    Le 15 novembre 1873, le conseil approuve les propositions du maire Farina, qui leur a exposé "... qu'une partie de l'ancienne paroissiale qui n'a point été démolie attenante au cimetière pourrait être convertie en chapelle moyennant de grandes réparations et qu'ainsi on pourrait y faire les cérémonies funèbres ...". L'argument est que le cimetière se trouve à une distance de trois kilomètres aller-retour de la nouvelle église paroissiale. Afin de financer les travaux, le maire propose l'aliénation d'un moulin à farine en ruine d'une contenance de 2,14 ares.
  • Commune de Saint-Pierre. Démolition de la vieille église. M. le maire, pétitionnaire, 1926. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 431

    4 mai 1926. Un rapport est rédigé par M. Philip, adjoint technique subdivisionnaire, à Annot. Il est question de la vieille église qui aurait été démolie par M. Burdeze, entrepreneur à Sigale, les années précédentes.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    Tome II, pages 246-249
  • GUERARD, Benjamin, DELISLE Léopold, De WAILLY Natalis. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Collection des cartulaires de France, t. VIII, éditeur B. Guérard, Paris : Typographie de Ch. Lahure, 1857, 2 volumes, CLVI-651-945 p.

    Chartes 783 (1044 : donation de la cella Saint-Pierre à l'abbaye de Saint-Victor) et 843, 844 et 848 (confirmations aux 11e et 12e siècles)

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194-6
  • Plan cadastral de la commune de Saint-Pierre, 1817. / Dessin, plume et lavis, par Gleize géomètre du cadastre, 1817. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 194 /001 à 006.

    section A, parcelles 204, 205, 211, 212. Echelle d'origine 1/2500e
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
Articulation des dossiers