Dans les archives, on trouve une première mention de cette bastide en 1709, puis en 1715 et 1718 lors d'un litige opposant le propriétaire, le seigneur de Lambruisse, coseigneur de Moriez et la communauté de Moriez. A la Révolution, elle fait partie des biens saisis par l’État et est mise en adjudication en 1795.
Sur une carte militaire réalisée entre 1764 et 1769, le plan masse montre un bâtiment en L, ce qui correspond à la description qui en est donnée dans un rapport de 1715, dans lequel la bastide présente trois niveaux avec une écurie et un grenier à foin accolés. Des modifications ont bien lieu entre le 18e siècle et le cadastre napoléonien de 1838 où le plan de masse est rectangulaire ; en revanche ce plan est peu ou pas modifié entre 1838 et le cadastre moderne de 1983 (à l'exception de deux appentis au nord et à l'ouest accolés au bâtiment). Les états de section du cadastre napoléonien mentionne François-Michel Mandine (?), juge de paix comme propriétaire. A cette époque, ainsi que visible sur le cadastre napoléonien, seul un chemin permet l'accès à la maison, la route actuelle (RN 202) en contrebas, n'existe pas.
En parcelle 72bis se trouvait un colombier, aujourd'hui disparu. Des transformations, intérieures à la bastide, ont été effectuées. Côté sud, dans la travée ouest se trouvait, en soubassement un four à pain avec au-dessus un garde-manger pour la farine notamment et un petit logement, il s'agit aujourd'hui de chambres ; de plus, toujours côté sud, les destinations de certaines pièces ont été modifiées : actuellement les pièces du soubassement ont été aménagées en cuisine et chambre, la cuisine du rez-de-chaussée surélevé en chambre, même si le potager a été conservé. Côté nord, l'ancien logement du fermier et fenils en rez-de-chaussée surélevé et étage carré, ont été transformés en gîte. Le pigeonnier a été très largement agrandi vers l'ouest et une nouvelle dépendance a été construite ; une partie a été aménagée en gîte.
La fontaine-abreuvoir a de plus été déplacée : elle se trouvait à l'ouest des bâtiments, elle est aujourd'hui au sud du logis.
Conservateur du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.