Dossier collectif IA04001540 | Réalisé par
Masson-Lautier Maïna (Contributeur)
Masson-Lautier Maïna

Conservateur en chef du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.

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  • inventaire topographique
Entrepôts agricoles
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Moriez

I. LES CONDITIONS DE L’ENQUÊTE

Problématique du repérage

Ce dossier concerne l’ensemble des entrepôts agricoles de la commune de Moriez : il s’agit de bâtiments dévolus à l’usage agricole : destinés au stockage de denrées agricoles (foin notamment) ou d’outillage (remise), ils peuvent également inclure une partie occupée par le bétail (étable, bergerie, écurie, clapier, porcherie, poulailler).

Le repérage de l’architecture sur la commune de Moriez a été effectué au cours de l’été 2006.

Le support de base de l’étude est représenté par le cadastre moderne, édition mise à jour en 1983, sur lequel l’ensemble des bâtiments est recensé. Le cadastre napoléonien, réalisé en 1838 sur la commune de Moriez, peut également être mis en parallèle avec profit pour les bâtiments antérieurs à cette date.

Pour chaque bâtiment recensé, les extérieurs sont vus et font l’objet d’une grille de repérage. Quand cela est possible et pertinent, les intérieurs peuvent également être visités. L’enquête orale peut également s’avérer utile pour obtenir des informations sur l’évolution structurelle ou intérieure des édifices.

La grille de repérage

Le repérage a été effectué à l’aide d’une grille de description morphologique propre aux maisons décrivant :

- fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveau par niveau

- implantation du bâtiment

- portes et baies

- matériaux et mise en œuvre

- couvrement

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions

Cette grille de repérage alimente une base de données qui permet une analyse statistique et des retranscriptions cartographiques.

Le bornage du repérage, la sélection

Le repérage s’inscrit dans une double limite : chronologique et morphologique.

Les bâtiments postérieurs aux années 1990 n’ont pas été étudiés.

Quant à la morphologie des édifices, les entrepôts trop dénaturés c’est-à-dire ayant subi des modifications structurelles telles que leur analyse fonctionnelle ou leur histoire architecturale n’est plus lisible, n’ont pas été pris en compte.

La sélection des entrepôts retenus pour étude s’est faite sur un double critère. Tout d’abord l’unicité : les édifices exceptionnels par nature ou par leur état de conservation ont fait l’objet d’une analyse plus approfondie. Il en est de même pour des édifices représentatifs de certains types récurrents dont on a retenu un nombre limité, mais significatif, d’exemplaires.

II. CARACTÈRES HISTORIQUES

La datation des entrepôts agricoles est plus compliquée que celle des maisons ou fermes : sans caractéristiques stylistiques ou morphologiques particulières, ils sont a priori très rarement anciens car de facture sommaire et en matériaux moins pérennes.

Pour les entrepôts de la commune de Moriez, la datation a été particulièrement facilitée par l’usage du cadastre napoléonien : aucun ne figure sur le document, aussi sont-ils tous postérieurs à 1838.

Si la majorité d’entre eux (58 %) semblent avoir été construits au cours du 19e siècle, période de croissance agricole, 33 % sont du 20e siècle. L’un d’entre eux, à Hyèges, porte le chronogramme de 1927.

III. CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES

12 entrepôts agricoles ont été repérés sur la commune de Moriez, 3 ont été sélectionnés.

Implantation

L’implantation des entrepôts est double : isolés ou en hameaux. Parmi les entrepôts repérés, la moitié se trouve au sein des hameaux. Dans ce cas, s’il peut être mitoyen avec des maisons ou des fermes, l’entrepôt ne l’est pas forcément avec un bâtiment appartenant au même agriculteur. Le logis est en effet souvent dissocié des entrepôts agricoles disséminés dans le hameau, pas nécessairement à proximité immédiate au sein du hameau, mais parfois construits sur les terres dépendantes de la ferme, assez éloignées.

Matériaux et mise en œuvre

Les matériaux et les mises en œuvre déterminent trois groupes de constructions.

Tout d’abord, les bâtiments les plus anciens : ils sont construits en moellons de grès non ou peu équarris. Les moellons sont liés entre eux par un mortier de chaux et sable. Les angles sont renforcés par des moellons plus gros, mieux équarris. Les enduits anciens sont en général conservés : il s’agit d’enduits à pierres vues ou rustiques le plus souvent réalisés avec du gypse rouge, caractéristique de l’architecture de Moriez.

Les entrepôts du 20e siècle sont en général des hangars dont la structure porteuse est constituée de piliers ou alors construits en parpaings.

Enfin les entrepôts de construction plus sommaire : isolés ou accolés à un entrepôt maçonné, ils sont constitués de planches de mélèzes fixées sur une armature de bois.

Les hangars à piliers ou entrepôts en bois sont le plus souvent ouverts complètement sur un côté. Pour les entrepôts maçonnés, les baies présentent majoritairement un encadrement au moins en partie façonné avec du gypse rouge : associé à un linteau de bois ou entièrement façonné.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts comportent à 66 % 2 niveaux. Dans le cas de l’existence de ce second niveau il s’agit systématiquement, pour une majorité de l’espace occupé à tout le moins, d’un fenil.

La répartition intérieure pour les hangars à piliers ou les entrepôts de bois est grossièrement assurée par des cloisons de planches, ne montant parfois pas jusqu’au plafond. L’accès au deuxième niveau est assuré par une échelle intérieure ou extérieure. Dans les entrepôts maçonnés, les cloisons sont rarement en planches mais plutôt en briques) ; un escalier dessert le niveau supérieur.

Les baies fenières, dans le cas d’entrepôt à 2 niveaux, sont pour moitié sur la façade principale, pour moitié sur une autre façade. Ce choix peut parfois être lié à la pente avec la mise à profit de la déclivité pour accès direct au deuxième niveau.

Couverture

Les toits des entrepôts repérés sont à longs pans pour 58 % d’entre eux et à 1 seul pan pour le reste. Sur 12 entrepôts repérés, 4 sont couverts de couvertures modernes (essentiellement tôle ondulée) et 8 de tuiles plates mécaniques (6) ou de tuiles creuses traditionnelles (2).

Lorsque la couverture est de tôle ondulée, ce qui signifie que la couverture d’origine a disparu, il n’y a corrélativement plus d’avant-toit. En revanche, les couvertures de tuiles sont pourvues d’avant-toit en saillie de chevrons.

Typologie

Sur 12 entrepôts agricoles repérés au total :

1. Entrepôts agricoles unifonctionnels

1.1. Entrepôts unifonctionnels : fenil

(0 repéré ; 0 sélectionné)

Fonction unique de fenil (sur 1 ou plusieurs niveaux)

1.2. Entrepôts unifonctionnels : remise ou étable

(0 repéré ; 0 sélectionné)

Fonction unique de remise ou d’étable (sur 1 ou plusieurs niveaux)

2. Entrepôts agricoles multifonctionnels

2.1. Entrepôts multifonctionnels : fenil sur étable

(0 repéré ; 0 sélectionné)

2 niveaux ou plus

2.2. Entrepôts multifonctionnels : polyvalent avec fenil

(8 repérés ; 2 sélectionnés)

Fenil au dessus d’une remise, d’une étable ou d’un logis saisonnier (2 niveaux ou plus)

2.3. Entrepôts multifonctionnels : polyvalent sans fenil

(4 repérés ; 1 sélectionné)

Fonctions multiples, absence de fenil (1 ou plusieurs niveaux)

Il est à noter qu’aucun entrepôt unifonctionnel n’a été repéré sur la commune de Moriez. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y en a jamais eu mais bien plutôt que seuls ceux qui regroupent plusieurs fonctions sont entretenus, ont toujours une utilité.

Parmi ces entrepôts multifonctionnels, pour les entrepôts à un seul niveau (en rez-de-chaussée), une part importante de l’espace est accordée à l’élevage (porcherie, étable ou écurie) toujours associée à une remise. Pour les entrepôts à 2 niveaux, le second niveau sert systématiquement, pour partie au moins, à stocker le foin (fenil), avec trappes percées dans le plancher au dessus des rateliers.

IV. DOCUMENTATION

Les outils topographiques :

Comme cela a déjà été précisé, l’enquête débute avec comme support le cadastre moderne, avec dans le cas de la commune de Moriez, une édition mise à jour en 1983. Ultérieurement, les matrices cadastrales ont également été ponctuellement étudiées afin d’éclaircir certaines évolutions ou destinations du bâti.

A ce cadastre moderne a été confronté le cadastre dit napoléonien, ici établi en 1838. Particulièrement utile pour déterminer un terminus post quem, puisqu’aucun des entrepôts ne figure sur ce document.

LISTE DES ENTREPÔTS AGRICOLES REPÉRÉS

(en gras, les entrepôts agricoles faisant l’objet d’une sélection)

LIEU-DIT CADASTRE NIVEAUX NIVEAU1 NIVEAU2 NIVEAU3 TYPO

Bourg (le)

1965 B5 853

2 remise fenil sans objet 2.2

Bourg (le)

1965 B5 777

2 remise fenil sans objet 2.2

Bourg (le)

1965 B5 1362

1 remise ; étable ; bucher sans objet sans objet 2.3

Saint-Pierre

1965 B5 958

2 remise fenil sans objet 2.2

Hyèges

1965 A4 927

1 remise ; porcherie sans objet sans objet 2.3

Chaillans (les)

1965 H1 196

2 remise ; porcherie ; étable fenil sans objet 2.2

Chaillans (les)

1965 H1 48

1 remise ; porcherie ; étable sans objet sans objet 2.3

Granges-de-Boichon (les)

1965 H2 290

2 bergerie ; écurie remise fenil 2.2

Pastaïre (le)

1965 B4 667 (?)

2 étable ; clapier fenil sans objet 2.2

Chaillans (les)

1965 H1 14

2 écurie ; remise fenil sans objet 2.2

Chaillans (les)

1965 H1 13

2 écurie ; remise fenil sans objet 2.2

Hyèges

1965 A4 915, 916

1 remise ; porcherie sans objet sans objet 2.3

Quelques bâtiments remontent sans doute au 16e siècle et au 17e siècle, mais la plupart datent des 18e et 19e siècles. On note également quelques entrepôts agricoles construits au cours du premier quart du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Typologies
    1.2 : entrepôt agricole unifonctionnel : remise ou étable ; 2.1 : entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique, tôle ondulée, fer en couverture
  • Murs
    • calcaire
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
    • galet
    • enduit
  • Décompte des œuvres
    • repérés 9
    • étudiés 3
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2010, 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Masson-Lautier Maïna
Masson-Lautier Maïna

Conservateur en chef du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.

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