Cet édifice résulte de la fusion progressive de 3 bâtiments mitoyens, bien distincts dans le cadastre de 1792.
La première fusion est celle de deux maisons blocs en hauteur et a probablement eu lieu vers 1824, date du plan cadastral napoléonien. En effet, sur ce document, les deux parcelles fusionnées conservent encore une double numérotation (D 32 et 33). Ces deux parcelles sont réunies sous le n° 81 sur le cadastre actuel. Avant ou après la fusion chacun des deux bâtiments a subi une surélévation, soit par la construction d’un étage carré supplémentaire, soit par la transformation d’un comble en étage carré et l’adjonction d’un nouveau comble.
Le 3e bâtiment devait être à l’origine un entrepôt agricole à fenil sur étable. Il a conservé son parcellaire individualisé jusqu’à nos jours (D 29 en 1824, D 82 actuellement) et il est difficile d’estimer à quelle période il a été réuni à l’ensemble : courant 19e siècle ou courant 20e siècle. C’est probablement à cette occasion qu’il a subi une surélévation au-dessus du 2e étage de soubassement par la construction d’un rez-de-chaussée et d’un étage carré à usage de logis et d’un étage de comble à usage de séchoir, le tout constituant un agrandissement de la partie habitation de l’ensemble par le percement de communications au niveau du rez-de-chaussée.
L’ensemble est bordé au sud par la rue Grande et au nord par la descente du Four.
La première maison, au sud avec façade sur la rue Grande, comprenait dans son état originel une étable voûtée en berceau plein-cintre au 1er étage de soubassement, un logis au 2e étage de soubassement, auquel conduisait l'escalier droit appuyé contre son élévation sud (qui dessert aussi la maison voisine à l'ouest), enfin un rez-de-chaussée probablement utilisé comme fenil, le tout abrité sous un toit à longs pans. Un étage carré a d'abord été ajouté, puis un comble logé sous un toit à un seul pan, avec une loggia au sud.
L’entrepôt agricole de la parcelle 82, dont la façade s’aligne sur la rue Grande avec celle de la maison précédente, contenait en soubassement une étable voûtée en berceau plein-cintre avec un fenil au-dessus. Le logis du rez-de-chaussée, doté d'un accès indépendant à l'est, l'étage carré et l'étage de comble aéré par une loggia sont le résultat de remaniements. Dans le logis du rez-de-chaussée subsiste, au-dessus de la porte ouverte dans la cloison transversale, un bas-relief en gypserie.
La maison qui forme la partie nord de l’ensemble, avec sa façade sur la descente du Four, a son étage soubassement au niveau du rez-de-chaussée de la partie sud. Cet étage, accessible par l'est, via un vestibule qui distribue également la partie logis au sud, contient un chai meublé d'une cuve à bouillir et un cellier voûté en berceau plein-cintre. Son rez-de-chaussée (correspondant au 1er étage de la partie sud) abrite une étable et ouvre aussi à l'est, sous un porche qui donne accès également à la porte du logis occupant l’étage carré, sans doute précédée jadis d'un escalier extérieur (appuyé contre l'élévation sud de la maison voisine). Au dessus du logis, l'étage de comble a été transformé en 2e étage carré et surmonté d'un nouvel étage de comble en surcroît ouvert au sud par une loggia.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.