Dossier collectif IA04000474 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
maisons
Auteur
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Castellet-lès-Sausses

Les maisons repérées sont toutes des blocs en hauteur, à l'exception de 2 blocs à terre situées à Aurent et de 6 ensembles de blocs accolés (1 à Aurent, à la Combe, au Coulet et à Enriez, 2 au chef-lieu) qui proviennent de la fusion de plusieurs édifices primitivement distincts.

Les deux maisons-blocs à terre paraissent résulter de l'importation à Aurent d'un modèle usuel dans la haute vallée du Verdon, avec laquelle ce village communiquait autrefois par le chemin du lac de Lignin.

Village. Maisons parcelles E 92 à 95. Elévations nord sur la Grande Rue.Village. Maisons parcelles E 92 à 95. Elévations nord sur la Grande Rue.

Toutes les autres maisons d'Aurent ressemblent à celles de Castellet, avec un empilement d'étages sur une assise au sol peu étendue. Les parcelles bâties à usage d'habitation de moins de 50 m² représentent 48,8% des maisons du village de Castellet, 61,9% de celles du village d'Aurent, mais seulement 25% de celles des autres écarts, où les regroupements de parcelles ont été plus fréquents.

Dans les 2 villages, un tiers des maisons ont une superficie comprise entre 50 et 100 m², dans les écarts leur proportion monte à 40%. Les grandes surfaces, entre 100 et 200 m², sont toujours minoritaires, 35% dans les écarts, 20% au chef-lieu, 10% à Aurent.

Regroupées en îlots avec les entrepôts agricoles, les maisons sont toutes (sauf 4 exceptions) mitoyennes au moins sur un côté, mais rarement sur 3 côtés, car, soit à cause de la raideur des pentes, soit en raison du faible développement du tissu aggloméré, il y a très peu d'îlots profonds.

La modicité des surfaces bâties traduit une économie de l'espace dont on voit d'autres signes dans l'utilisation de passages couverts (2 cas) et d'assez nombreux balcons (14 cas). Enriez. Maison parcelle C 190. Elévation sud.Enriez. Maison parcelle C 190. Elévation sud.

Le nombre d'étages n'est jamais inférieur à 2 et atteint exceptionnellement 5, avec une large prédominance des soubassements aux niveaux inférieurs et de l'étage de comble ou de comble à surcroît au niveau supérieur.

Le rez-de-chaussée correspond à l'étage inférieur dans moins de 25% des cas, à l'étage supérieur dans 12,5%, les étages carrés sont peu nombreux (2 au maximum) et peu fréquents.

La multiplicité des accès directs constitue donc une règle qui souffre peu d'exceptions : 6 maisons seulement sont dans ce cas, toutes les autres ont au moins 2, voire assez souvent 3 étages accessibles depuis l'extérieur, de plain-pied ou par l'intermédiaire d'un escalier extérieur à volée droite maçonnée (19 cas recensés), parfois relayé par une coursière en bois (3 à Aurent, 2 à la Combe).

Les escaliers intérieurs, pour la plupart, n'ont pu être observés, les 4 exemples repérés sont à volée droite (3 cas) ou tournante (1 cas).

Aurent. Maison parcelle G 125. Accès par escalier extérieur.Aurent. Maison parcelle G 125. Accès par escalier extérieur.

La répartition des fonctions, dans la mesure où elles sont encore lisibles, révèle un partage à peu près égal entre les maisons dont le logis prend place entre des parties agricoles basse et haute (31 cas) et les maisons dont seule la partie inférieure est dévolue aux activités agricoles (28 cas) ou commerciales (1 seul cas). Aurent. Maison parcelle G 130. Rez-de-chaussée. Etable voûtée d'arêtes.Aurent. Maison parcelle G 130. Rez-de-chaussée. Etable voûtée d'arêtes.

L'usage ancien et fréquent d'entrepôts agricoles séparés explique largement ce dernier chiffre, qui peut aussi avoir été grossi par les remaniements provoqués par la déprise agricole. Les maisons entièrement dépourvues de parties agricoles sont, dans ce contexte, des exceptions.

Le mode de construction et la structure interne des édifices doivent tout aux ressources locales en matériaux et offrent donc peu de variantes. Le calcaire marneux et le tuf, d'assez médiocre qualité, n'ont permis de réaliser que des maçonneries de moellons bruts ou à peine équarris. La pierre de taille, visiblement importée, est rare et d'emploi toujours limité : quelques portes et appuis de fenêtre en calcaire et surtout des marches d'escalier en dalles de grès.

Le mortier de plâtre rose fabriqué sur place a rarement bien résisté à l'usure du temps et a souvent été remplacé par du ciment. Les enduits lisses (8 cas), rustiques (5 cas) et à la tyrolienne (4 cas) observés sont réalisés à la chaux.

La tuile creuse, longtemps fabriquée sur place (au quartier de Moustiers), couvre la plupart des maisons, sauf à Aurent où les toits très hauts et pentus étaient revêtus de bardeaux en mélèze (remplacés aujourd'hui par la tôle ondulée)1.

Combe (la). Maison parcelle C 391a. Elévation ouest. Cadran solaire.Combe (la). Maison parcelle C 391a. Elévation ouest. Cadran solaire.Les éléments de décor les plus modestes constituent ici un luxe : la génoise à l'avant-toit (36 cas), les faux encadrements peints (12 cas), les fausses chaînes d'angle (4 cas), le faux appareil peint (2 cas), le cadran solaire aussi peint (3 cas).

A l'intérieur, quelques voûtes en berceau plein-cintre (16 cas) ou d'arêtes (3 cas) ont été aperçues dans les étages inférieurs, ainsi que des planchers à poutres apparentes (13 cas), mais les couvrements, probablement plus soignés, des étages médians n'ont pas été vus.

1L'enquête de 1922 recense encore 12 maisons couvertes en bois dans la commune d'Aurent.

En 1824, hormis quelques fermes dispersées, l'habitat était concentré dans les villages de Castellet (43 maisons) et d'Aurent (20 maisons) et 5 hameaux : Enriez (10 maisons), le Collet (aujourd'hui la Combe, 2 maisons), le Coulet ou la Teye (3 maisons), Pré Jacomet (aujourd'hui Bas-Agnerc, 4 maisons) et Rives Maigres (3 maisons). Aujourd'hui, les écarts les plus éloignés, Rives Maigres et le Coulet, n'existent plus, Aurent n'est habité que durant les mois d'été. Partout, le nombre de maisons repérées est inférieur à celui de 1824, sauf à Enriez, qui a profité de sa situation dans la vallée du Var, au bord de la route, pour croître de quelques unités. Les maisons repérées qui ne figurent pas sur le plan cadastral de 1824 sont très peu nombreuses. Même dans les agglomérations restées vivantes, le bâti nous parvient en mauvais état, ruiné ou méconnaissable sous les remaniements des dernières décennies. 4 dates portées ont été relevées, les 2 plus anciennes, 1853 et 1871 gravées dans la pierre, les 2 plus récentes, 1969 et 1980, gravées dans l'enduit.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
  • Typologies
    A1 : maison avec partie agricole, artisanale ou commerciale en partie basse ; A3 : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes ; B : maison sans partie agricole, artisanale ou commerciale
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 117
    • repérées 63
    • étudiées 13

Documents d'archives

  • Arrondissement de Castellane. Enquête sur le nombre de maisons de l'arrondissement couvertes en chaume ou en bois, 6 avril 1922. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 Z 39.

    La commune d'Aurent compte 12 maisons couvertes en bois.
Date d'enquête 2005 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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