Dossier collectif IA04000238 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
entrepôts agricoles
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Demandolx

I. Le contexte de l’enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles de Demandolx. Ce terme d’entrepôt agricole désigne les édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin) ou de l’outillage (remise), ainsi qu’à accueillir le bétail (étable, bergerie).

Les conditions de l’enquête

Le repérage des entrepôts agricoles sur la commune de Demandolx a été effectué au mois de mai 2008. Le recensement s’est fait à partir du cadastre le plus récent dont l’édition mise à jour date de 1983. Toutes les constructions portées sur le cadastre ont été vues au moins de l’extérieur.

Le repérage a été effectué à l’aide d’une grille de description morphologique propre aux entrepôts :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires ainsi que leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l’avant-toit,

- le nombre d’étage visible

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs (cloisons)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l’alimentation d’une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l’état du bâti. Ainsi ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n’affectant pas leur lecture architecturale. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n’ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde.

II. caractères morphologiques

33 entrepôts agricoles ont été repérés

Implantation et composition d’ensemble

Tous les entrepôts repérés se situent au chef-lieu, et dans les hameaux de La Clue, des Crôtes, de La Silve, d’Aco de Chaix, des Reynauds, des Reybauds et du Thuveras. Les bâtiments sont des blocs plus ou moins hauts adossés à la pente. L’accès se fait majoritairement par une ou deux portes ménagées dans le mur gouttereau ou en pignon. Il est assez rare d’avoir plusieurs accès au même niveau.

Village. Parcelle C 1525. Elévation sud.Village. Parcelle C 1525. Elévation sud.

Matériaux et mise en œuvre

Les murs sont construits en moellons calcaires au mieux grossièrement équarris. le moellons sont reliés entre eux par un mortier de chaux et sable ( avec ou sans gypse). Les angles sont renforcés par des moellons calcaires (parfois du tuf pour les parties les plus hautes) plus gros et mieux équarris. Les anciens enduits chaux et sable (avec ou sans gypse), sont à pierres vues, à inclusions ou rustique. Un peu plus d’un tiers des entrepôts présentent un enduit récent (ciment).

Les encadrements de baies sont soit façonnées au mortier ou brut de maçonnerie et ont un linteau de bois.

Structure, élévation, distribution

Les entrepôts agricoles ont de un à quatre niveaux d’élévation. La majorité d’entre eux a deux ou trois niveaux (21 entrepôts), quatre ont quatre niveaux et six possèdent un seul niveau.

La morphologie du terrain impose un à deux niveaux de soubassement (14 avec un niveau de soubassement, 13 avec deux niveaux de soubassement).

Les pièces sont couvertes par un plancher sur solives. On peut supposer qu’au premier niveau certains soubassements puissent être voûtés (non visible par la seule observation extérieure). De la même manière le cloisonnement intérieur n’a pu être observé. Les accès aux parties de plain-pied se font majoritairement par les murs gouttereaux avec une porte unique (20 entrepôts) ou plusieurs portes (6 entrepôts). Seul trois entrepôts présentent une porte en pignon.

Les baies fenières sont, le plus souvent, aménagées sur plusieurs façades (17 entrepôts). On observe que huit entrepôts ne possédant de baies fenières que sur une de ses façades.

Couverture

Les toits sont à un pan (29 entrepôts) et plus rarement à longs pans (9 entrepôts). Les rares charpentes observées sont à pannes.

Le traitement des avant-toits est en génoise à un (6 entrepôts) ou deux rangs (4 entrepôts) ou les chevrons sont saillants (4 entrepôts). Compte tenu de la proportion importante de traitement d’avant toit et de saillie de rive (16 entrepôts) non significatif nous ne pouvons en conclure à une représentativité des modèles observés.

De la même manière, la couverture traditionnelle semble être la tuile creuse (11 entrepôts). On observe aussi que quatre entrepôts sont couvert en tuile plate mécanique. Il fait tout de même souligner que la majorités de ces individus (18 entrepôts) reçoit une couverture moderne (tôle ondulée, fibrociment).

Typologie

1 – ENTREPOTS AGRICOLES UNIFONCTIONNELS

1.1 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : fenil (2 repérés ) - un ou deux niveaux ; fonction unique de fenil

1.2 – Entrepôt agricole uni-fonctionnel : remise ou étable (3 repérés) - un ou deux niveaux ; fonction unique de remise ou d'étable

2 – ENTREPOTS AGRICOLES MULTIFONCTIONNELS

2.1 – Entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable (17 repérés) - deux, trois ou quatre niveaux ; fonction étable + fenil

2.2 – Entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil (9 repérés) - deux niveaux ou plus ; fonction remise, poulailler, etc.… + fenil

2.3 – Entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil (1 repéré) - un à plusieurs niveaux ; fonctions multiples + absence de fenil (ou ancien fenil transformé en logis saisonnier).

Interprétation de la classification

Les Granges de la Clue. Parcelle C 1105. Etable. Crèche.Les Granges de la Clue. Parcelle C 1105. Etable. Crèche.Le type le mieux représenté est l’entrepôt agricole multifonctionnel fenil sur étable 2.1 (environ 51% du corpus étudié). Cette disposition permet le nourrissage du bétail en stabulation pendant l’hiver grâce aux abat-foins ménagés dans le plancher entre le fenil et les râteliers de l’étable. La seconde catégorie (environ 27%) correspond aux bâtiments possédant une partie à fonction multiple au premier niveau et un fenil au deuxième niveau. Au total, environ 70% de ces entrepôts possèdent une partie de stockage des foins. Ainsi, seul trois entrepôts n’ont comme fonction que le stockage de l’outillage agricole.

Les 32 entrepôts repérés sont figurés sur le plan cadastral de 1834, qui en a comptabilisé à cette date 49 dans la commune ; 6 ont été construits après cette date, dont un porte le chronogramme 1926. La plupart de ces bâtiments ont perdu leur affectation et beaucoup ont été transformés en habitation.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine

Les 32 entrepôts agricoles repérés à Demandolx sont pour la plupart (29) situés au chef-lieu ou en écart. Hormis 2 bâtiments isolés, ils sont intégrés au tissu bâti et mitoyens sur un ou deux côtés. Leur implantation est plus souvent parallèle à la pente (21 cas) que perpendiculaire (12 cas). Il s'agit presque toujours de blocs en hauteur, de superficie inférieure à 60 m² (la plupart mesurent de 20 à 40 m²), sans cloisonnement intérieur. Seules exceptions, les 2 entrepôts isolés approchent ou dépassent largement 100 m² et le plus grand comporte deux corps de bâtiment. Les espaces libres qui les accompagnent, dépourvus de clôture, n'ont pas été comptabilisés. Adossés à une pente, les bâtiments se développent sur 2 (12 cas) ou 3 (20 cas) niveaux, généralement un ou deux étages de soubassement surmontés d'un rez-de-chaussée surélevé et/ou d'un étage de comble en surcroît. Comme les maisons, les entrepôts agricoles, en raison de leur très petite superficie, profitent de la déclivité du terrain pour multiplier les accès extérieurs : 60% d'entre eux ont au moins un accès séparé à chacun de leurs étages, 9 ont 2 étages accessibles sur 3, 4 n'ont qu'un seul accès et doivent donc comporter un escalier intérieur. Les escaliers extérieurs, à volée droite ou en équerre, sont néanmoins peu fréquents (5 bâtiments en sont pourvus), sans doute parce que peu compatibles avec la fonction des espaces desservis. Les transformations qu'ils ont subies au cours de ces dernières décennies rendent souvent difficile, quelquefois impossible la reconnaissance de leurs fonctions originelles. Dans la quinzaine de bâtiments encore lisibles, l'étage inférieur servait d'étable et de remise. La stabulation du gros bétail (bovins et équins, toujours en très petit nombre) a laissé des aménagements spécifiques (crèche en maçonnerie, ratelier) ; celle du petit bétail (ovins, caprins, porcins, volailles) utilisait des éléments mobiles (claires-voies de séparation, mangeoires) et n'est donc plus détectable, mais elle est attestée par la tradition orale. Quant au matériel agricole, il a depuis longtemps disparu. L'étage supérieur abritait invariablement un fenil, souvent relié à l'étable par un conduit (abat-foin) qui permettait d'alimenter directement le ratelier et souvent aussi doté d'une ou plusieurs ouvertures (baies fenières) spécialement destinées à y rentrer le foin. Quand il existe, l'étage intermédiaire pouvait aussi contenir du fourrage. Mais il servait également au stockage d'autres récoltes, au séchage des fruits et des légumes. Plus rarement, on y aménageait un logement pour un membre de la famille ou un ouvrier agricole. Le gros-oeuvre, presque toujours visible, est traditionnellement monté en blocage de moellons bruts extraits d'une carrière locale et montés au mortier de chaux, avec un enduit à pierres vues ou rustique. Les encadrements des baies sont réalisés avec les mêmes matériaux, moellons et mortier, sous des linteaux en bois. Réalisées à l'économie, ces constructions ne laissent aucune place à un quelconque décor. Le toit, presque toujours à une pente (26 cas), plus rarement à longs pans (4 cas), est toujours couvert de tuile creuse sur une charpente à pannes (3 cas seulement ont été vus, mais la forme implique ce type de structure). L'avant-toit, quand il a été conservé, est sur chevrons débordants (10 cas) ou sur génoise à 1 rang (6 cas) ou à 2 rangs (5 cas). Le type I (bloc en hauteur, polyvalent) représente la quasi totalité du corpus, à l'exception d'un cas de type II (bloc en longueur) et d'un cas de type IVa (hangar sur piliers). Sauf 2 de type indéterminé (trop transformés), les entrepôts agricoles sont généralement multifonctionnels : 23 (72%) se composent d'un fenil sur une étable, 4 sont polyvalents avec fenil et un polyvalent sans fenil ; un seul entrepôt agricole est unifonctionnel, à usage de remise.

  • Typologies
    2.1 : entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil ; 2.3 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil ; 1.2 : entrepôt agricole unifonctionnel : remise ou étable
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 53
    • repérés 32
    • étudiés 5
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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