Le Plateau de Calern s'étend sur la plus grande partie de la commune de Cipières, au sud-est de l'agglomération. La partie la plus importante et la plus homogène de ce site couvre un espace étendu sur 6,5 km d'est en ouest et sur 3,5 km du nord au sud. Les pourtours sont forrnés de versants escarpés. Au sud, une petite frange du site appartient à la commune de Caussols (canton du Bar-sur-Loup). Au nord, le site s'incline d'abord vers une combe, puis remonte pour former la crête (en provençal : le serre) du Gros Pounch. L'essentiel du plateau est situé à une altitude variant entre 1000 et 1300 m. Il culmine au sud à 1458 m au Sommet de Calern, sur la commune de Caussols, et à 1334 m à la Colle de Rougiès, sur la commune de Cipières ; au nord, Le Serre du Gros Pounch est situé entre 1164 met 1270 m.
Le Plateau de Calem est une zone de calcaire jurassique qui présente tous les aspects d'un karst ; en particulier les avens sont fréquents et les dolines particulièrement abondantes . L'essentiel de ce karst est désertique, mais en plusieurs endroits, en raison de l'abandon actuel de l'élevage du mouton, une forêt de pins commence à se développer.
L'ensemble du Plateau de Calern a été aménagé jusque dans ses moindres recoins en vue d'une exploitation liée à l'élevage du mouton. Cet aménagement se répartit en quelques grandes périodes et les traces laissées par chacune d'elles sont en cours d'étude. Sous le nom de "Projet Cipières", une recherche interdisciplinaire encadrée par des membres de plusieurs Universités Britanniques, concerne en effet essentiellement le Plateau de Calern. Il s'agit d'un travail très approfondi visant à reconstituer le plus finement possible l'histoire de ce secteur. Notre propos n'est certes pas d'opérer une analyse aussi poussée et nous nous bornerons à illustrer la mise en exploitation du plateau dans son dernier état, qui doit s'étaler de la fin du XVIIe siècle jusqu'au milieu du XXe.
L'essentiel du plateau a été épierré. Les pierres ont été rassemblées en tas régulièrement répartis et souvent disposés le long des affleurements de strates rocheuses, ce qui contribue à donner un aspect ordonné au paysage. Les pierres sont aussi utilisées le long des principaux chemins pour constituer des murets destinés à canaliser les troupeaux de moutons lors de leurs déplacements. Ce vaste pâturage que constitue le plateau est découpé de façon très inégale, en tenant compte du relief et des aménagements antérieurs. Près des dolines, elles aussi épierrées pour leur mise en culture, sont réparties des bergeries presque toujours complétées d'une cabane et souvent d'une aire à battre (cf. dossier bergeries).
