Le territoire
Le territoire de la commune de Bézaudun-les-Alpes comporte plusieurs implantations antiques ou du haut Moyen Age. Il faut en particulier mentionner trois sites.
- A Villeplaine, à quelques dizaines de mètres au sud de la bergerie actuelle, la concentration des débris de tegulae nous indique l'emplacement d'une villa antique, tandis qu'au nord de cette même bergerie, au sommet et en bordure du plateau incliné, des traces de remaniement du socle rocheux nous signalent un site-refuge de cette villa antique.
- Près du col dit "Les Quatre Chemins", sur un monticule situé à une dizaine de mètres à l'est, les restes particulièrement bien conservés d'une fortification privée de pierre sèche que l'on peut attribuer à la fin du haut Moyen Age peuvent être observés
- Sur le versant sud-ouest de la colline qui domine l'église Notre-Dame du Peuple, les restes d'une agglomération de pierre sèche pouvant dater de la fin de l'antiquité ou du haut Moyen Age peuvent être observés. Cette agglomération a sans doute immédiatement précédé le village actuel, car c'est là, comme nous l'indique son toponyme, "Les Fourches", que se trouvait le lieu de justice sous l'ancien régime. Elle doit être à l'origine du choix du site pour l'implantation de l'église Notre-Dame du Peuple. Les tuiles plates réutilisées sur le toit de l'église ont pu être récupérées sur ce site. Leur origine n'est cependant pas connue avec certitude.
Au XIe siècle, le territoire de Bézaudun, bien que muni de sa paroisse, dépendait avec ceux de Gréolières et Coursegoules du château de Mayone, aujourd'hui le Baou Saint-Jean sur la commune de Gréolières. Bézaudun ne devient un fief que dans la première moitié du XIIIe siècle, avec la construction du château et le rassemblement à son pied d'un castrum muni d'une nouvelle église.
Un édifice disparu : l’église Saint-Antonin
Un acte non daté, mais attribué au XIe siècle, mentionne la donation à l'abbaye Saint-Victor de Marseille de l'église "Saint-Antonin au mont Cheiron". L'église est encore mentionnée en 1312 et en 1351. En 1780, l'ancien évêque de Vence cède à son successeur ses droits sur le prieuré Saint-Antonin de Bézaudun. Enfin, dans son dictionnaire publié en 1787, Achard nous dit que : "Il y a dans cette paroisse [de Bézaudun] un bénéfice simple que feu Monsieur de Crillon, évêque de Vence, donna aux Pères de la Doctrine Chrétienne" La localisation de cet édifice sur la commune de Bézaudun n'est pas prouvée, mais sa place dans la liste du synode de 1312, entre Bouyon et Bézaudun, d'une part, et Coursegoules et Saint-Michel de Coursegoules, d'autre part, le laisse entendre. Il doit donc correspondre au "prieuré" ou "bénéfice simple", mentionné à la fin du XVIIIe siècle.
La carte de l'IGN indique un lieu-dit "St-Antony", dans le Cheiron, à 3,3 km à l'est-nord-est du village, mais sur place, on n'y distingue pas de traces significatives. On sait que la confusion entre saint Antonin et saint Antoine est facile et fréquente. On peut donc se demander si la chapelle Saint-Antoine de Gréolières, aujourd'hui également disparue mais figurant encore sur la carte de Cassini, ne conserve pas aussi le souvenir de ce lieu de culte dont l'origine est antérieure à l'éclatement du territoire de Mayone.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.