Dossier d’œuvre architecture IA00049875 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Moulin à farine
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grave (La)
  • Hydrographies la Romanche
  • Commune Villar-d'Arêne
  • Lieu-dit le Moulin
  • Dénominations
    moulin à farine
  • Parties constituantes non étudiées
    logement

DESCRIPTION

Situation

Le moulin est un bâtiment isolé, situé sur la rive nord de la Romanche, en contrebas de la route qui mène au Pont d'Arsine, à mi-chemin entre le Villar et le Pied du Col.

Ce moulin est le seul de la commune encore debout, mais il en aurait existé deux autres : l'un au Villar, en contrebas de l'auberge des Trois Frênes, le second à mi-distance entre les deux (information orale).

Ce moulin n'est pas "banal" mais privé. Il a fonctionné jusqu'en 1952. Le meunier y habitait de septembre à Noël. Le moulin fonctionnait sans arrêt avant les grandes "Cuites" annuelles, puis s'arrêtait pour le reste de l'année.

Le bâtiment

Le moulin est formé de trois pièces, deux abritant les mécanismes, la troisième à usage d'habitation. Cette dernière partie a été rajoutée à une date récente (vers 1950 ?). Le meunier ne disposait auparavant, comme celui de Valfroide, que d'une petite chambre.

Le mécanisme

Le moulin comprend deux meules à farine et une meule à gruer l'orge, actionnées par trois canaux de dérivation. Les meules à farine et à orge sont situées dans deux pièces différentes.

Les meules à farine étaient autrefois en granite. Celles qui sont en place sont de fabrication industrielle ; les roues sont en métal. Le système est classique. La seule particularité est constituée par l'absence de potence.

En effet, dans la plupart des moulins que nous connaissons (à Valfroide, sur la commune de La Grave, par exemple) on se servait, pour basculer la meule tournante et la "rechapper" 1, d'une grosse pince en métal fixée à une potence en bois. Dans le cas que nous étudions, on utilisait pour basculer la pierre un système de poulies et de treuils qui n'est pas sans rappeler certaines presses à fromage. On attachait à la meule une corde qui passait dans la poulie et s'enroulait sur le treuil que l'on actionnait avec de grands leviers en bois.

Cette pièce contenait également deux bluttoirs et un coffre à farine.

Dans une pièce contigüe se trouve la meule à gruer l'orge. Elle ressemble aux meules à écraser les noix que l'on a pu rencontrer dans d'autres régions (moulin des Ribes à Freissinières, par exemple).

L'orge grué (orge perlé) est formé par le grain simplement pelé. On faisait rouler sur le grain une pierre qui le séparait de son enveloppe. On pouvait alors en faire des bouillies (pitane). Cette meule en granit a 60 cm de rayon et 33 cm d'épaisseur. Le mécanisme est incomplet.

HISTORIQUE

(Renseignements communiqués par un chercheur travaillant sur Villar-d'Arène : Mme Martin).

La commune du Villar a possédé plusieurs moulins dans des sites différents, qui ont été successivement détruits par des glissements de terrain ou des crues de la Romanche.

Les moulins du Châtel détruits en 1714 par un glissement de terrain ont été reconstruits dans les années suivantes à la Biniate où il reste actuellement une pierre. L'actuel moulin porte sur le cadastre de 1810 le nom de moulin vieux. Il existait alors deux moulins comprenant chacun une paire de meules. Les meules du petit moulin avaient 1, 50 m de diamètre ; celles du grand moulin 1, 70 m. Les meules étaient actionnées par une roue à aubes horizontale dite le rouet, mue par une chute d'eau de 3 m de hauteur environ. Par un système d'engrenage en bois l'arche d'entraînement actionnait également le bluttoir. Le réglage de la finesse de la farine s 'obtenait par l'intermédiaire d'une vis qui agissait sur le support de l'ensemble du rouet et de la meule.

Un local pour le logement du meunier appelé "Chambre" fut ajouté à la construction ainsi qu'un local indépendant appelé piteau pour la meule à gruer. (L'opération qui consiste à gruer l'orge est appelée pitague).

Les moulins furent achetés vers 1870 par les frères Jean-Baptiste et Félix Gonnet à la famille Bret pour la somme de 8000 F. Après leur mort leur veuve et leur fille en assurèrent le fonctionnement en faisant appel à des meuniers successifs habitant le canton : Mrs Barthélémy, Emile Gonnet, Léon Pic, Jean Clot et ses fils, Jean-Baptiste Albert et ses fils, Edouard Clot.

Le moulin a fonctionné jusqu'en 1955.

1rechapper : retailler avec un pic pointu les stries de la meule,l'aiguiser.

Ce moulin à fonctionne jusqu'en 1952.

  • Murs
    • pierre
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    métal en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • produite sur place
    • roue hydraulique horizontale
  • Typologies
    roue horizontale ; système de levage des meules par treuil
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1986 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers