HISTORIQUE

En 1850 le cimetière des Hyères était encore situé devant l'église. Ce cimetière de 100 mètres·carrés était trop petit pour la population du village qui comptait alors 500 habitants. Depuis quelques dizaines d'années ce cimetière sans clôture, situé sur un lieu de passage et qui avait conservé les caractéristiques des cimetières médiévaux (1) était un objet de scandale. En 1846, l'évêque de Gap écrivait au préfet des Hautes -Alpes : "le cimetière (des Hyères] est beaucoup trop petit eu égard à la population ; c'est un lieu de passage, une espèce de place publique où chaque jour les ossements humains sont foulés aux pieds et la cendre des morts profanée. Déjà Mgr de la Croix avait défendu au curé d'y faire la cérémonie des sépultures tant est grande l'inconvenance d'une chose sacrée dans un cloaque".

La configuration du village n'a pas permis de choisir pour le nouveau cimetière un site conforme aux règlementations du XIXe siècle. Le site de l'actuel cimetière, à l'ouest de l'église Saint-Pierre-et-Saint- Paul a été retenu car il n'est pas exposé aux avalanches, il est éloigné du précipice qui borde le village au sud, et il ne s'y trouve pas de source. Le site du nouveau cimetière est certes beaucoup plus proche du village que ne le préconisent les nouveaux règlements, mais il est finalement accepté faute d'autres possibilités et parce que "cette position quoique rapprochée du village en apparence s'en trouve en quelque sorte isolée attendu que le cimetière n'avoisinera que deux édifices religieux, un four banal et une vieille masure inhabitée".

Le nouveau cimetière est entouré d'un mur de 3 m de hauteur (dont 40 cm en fondation) et de 80 cm d'épaisseur, crépi. Le portail d'entrée (2 m x 2 m) est en bois blanc, à panneaux dans sa partie inférieure, à claire-voie au-dessus et munie d'une serrure.

Il subsiste une pierre tombale de l'ancien cimetière qui devait entourer l'église paroissiale. Elle est posée près de la porte de celle-ci et porte l'inscription :

I H S ici gît le corps de M. PR GARCIN P .. RT 1820 8 MAI ?

Pierre tombale de l'ancien cimetière déposée près de l'entrée de l'église.

DESCRIPTION

A. Le cimetière

Le cimetière des Hyères est situé à l'ouest du village. Il n'entoure pas l'église, comme c'est le cas au Chazelet par exemple, mais n'en est séparé que par une rue. Le cimetière est mitoyen d'un jardin potager. Le cimetière est délimité par un mur en pierre et fermé par un portail. Au centre se dresse une croix en fer forgé fixée sur un socle de pierre qui porte l'inscription suivante :

Souvenir laissé

Jean Laurent Carraud

NEGt a TROYES (Aube)

Feu Amable

de Ventelon 1865

B. Les tombes

La plus grande partie du cimetière est constituée par des tombes en pleine terre, parfois délimitées par une rangée de pierres ou un petit muret en ciment, le plus souvent simplement plantées de fleurs.

La grande majorité des tombes sont sans monument. Elles ne sont signalées que par une croix en bois sur laquelle est cloué un cœur en métal émaillé qui indique l'identité du défunt. Lorsque la concession est reprise, le cœur en métal est détaché de la croix et fixé sur une planche contre le mur du cimetière. Ce système permet de perpétuer la mémoire des défunts au cimetière, tout en assurant le roulement des concessions. Il est difficile d'en déterminer l'ancienneté : les dates relevées sur les cœurs en métal fixés sur le mur s'échelonnent de 1897 à 1946, ce qui laisse supposer que cette pratique date au moins du début du siècle. Il existe un tableau identique dans le cimetière de La Grave.

Quelques tombes anciennes (1871, 1875, 1879), placées à la périphérie du cimetière, ne sont pas marquées par une croix en bois mais par une inscription gravée sur une plaque de pierre fixée au mur de clôture, parfois même par une stèle en pierre.

On notera également un enclos familial où sont rassemblées les sépultures d'une même famille. Enfin, alors qu'à la Grave la plus grande partie des tombes récentes sont identiques aux tombes plus anciennes, on trouve ici quelques cas d'architecture funéraire moderne.