Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Orcières
  • Commune Saint-Jean-Saint-Nicolas
  • Lieu-dit le Serre
  • Cadastre 1955 A2 537
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, grange, fenil, bergerie, four à pain, cour, fontaine, jardin potager, citerne, pigeonnier

HISTORIQUE

La ferme existait avant 1809. Elle a peut-être été construite en 1789, date gravée sur la clé de l'arc de la porte de l'écurie. Le chanfrein de cette porte n'est peut-être pas un signe d'ancienneté. Dans le Champsaur on trouve des baies chanfreinées jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Au début du XIXe siècle la ferme était formée par une maison-bloc abritant sous le même toit une étable, une grange-et un modeste logis. En 1866 le bâtiment a été modernisé et agrandi : on a ajouté à l'ouest un vestibule et une pièce d'habitation surmontés de deux chambres desservies par un escalier intérieur, et à l'est une bergerie. Le bâtiment (6) qui sert actuellement de grange aurait été construit à la même date pour loger un ouvrier agricole et un berger (information du propriétaire).

On ignore si l'inscription 1866 N gravée sur le pilier de l'écurie voûtée date le voûtement ou simplement un changement de propriétaire (N pour Nicolas, nom des propriétaires actuels). La bergerie est construite en 1866, aurait été également voûtée, mais la voûte s'est effondrée vers 1960.

A la fin du XIXe siècle, le grand-père du propriétaire actuel cultivait 7 hectares (information du propriétaire). Le père de l'exploitant actuel a agrandi l'exploitation et fait construire vers 1940 la remise nord, perpendiculaire au bâtiment principal. Il élevait des vaches laitières et des brebis. A la même époque il a fait installer la pompe dans la cour et la citerne au nord de l'étable voûtée.

Le propriétaire actuel est un jeune exploitant. Il travaille un domaine de treize hectares cultivables. Il s'est associé avec deux autres agriculteurs voisins. Cela permet aux trois exploitants de rentabiliser plus facilement un matériel d'exploitation moderne. Ils travaillent en groupe un domaine d'une quarantaine d'hectares cultivables.

Il a abandonné l'élevage des vaches laitières en conservant une dizaine de génisses pour augmenter le nombre de brebis (160) et a construit récemment une bergerie moderne. Sa femme travaille à mi-temps dans un bureau au Pont-du-Fossé. Ils ont trois enfants et l'été prennent en pension pour les vacances six à sept autres enfants.

Le réaménagement prévu d'une partie de l'habitation pour en faire un "gîte rural" permettra l'installation d'un ensemble sanitaire inexistant à l'heure actuelle.

DESCRIPTION

Situation

La ferme du Serre est un écart situé à 1404 mètres d'altitude au bord de la route reliant Saint-Jean aux Rorenches.

Les pentes abruptes et caillouteuses du sommet du Palastre (2280 m d'altitude) dominent le petit replat sur lequel sont construits les six bâtiments de l'exploitation.

Vue prise du sud.Vue prise du sud. Façade sud. Date 1866 sur le linteau de la porte.Façade sud. Date 1866 sur le linteau de la porte.

Parti d'ensemble

La façade du corps principal regarde vers la vallée du Drac au sud. Devant la construction se trouve la cour pavée puis, légèrement en contrebas il y a le jardin entouré d'une murette de pierre. A environ quatre mètres au-dessous du niveau de la cour, maintenue par un mur de soutènement, la pente se poursuit. Au début de celle-ci il y a une grange dissimulée par des arbres. A l'0uest, au bord du chemin d'accès, la cour est fermée par un four à pain. A l'extrémité est, une nouvelle bergerie a été construite.

L'appentis se trouvant contre le pignon est du corps principal a été allongé vers le sud par un petit bâtiment, venant ainsi fermer la cour à l'est.

Au nord-est du bâtiment principal une remise a été construite avec un axe de faîtage perpendiculaire au premier.

Matériaux

Murs : moellons de pierre enduits.

La façade de la partie réservée à l'habitation est recouverte d'un crépi au ciment de couleur grise.

Voûte de l'étable : blocage de moellons.

Plafond de la cuisine : en planches, sur poutres et solives apparentes soigneusement assemblées.

L'escalier intérieur est en bois.

Sol des pièces d'habitation : parquet de mélèze.

L'escalier d'accès aux chambres du premier étage.L'escalier d'accès aux chambres du premier étage.

Structure et distribution intérieure

Le bâtiment principal dont la façade en mur-gouttereau regarde vers le sud est très long (35 m environ). Il comporte un étage. Le rez-de-chaussée est enterré dans la pente au nord. La moitié ouest du bâtiment est réservée à l'habitation, la moitié est à l'exploitation.

A l'est du vestibule d'entrée au rez-de-chaussée se trouve une grande cuisine qui communique au nord avec une cave voûtée en berceau. A l'0uest du vestibule se trouve une salle sans cheminée qui sert actuellement de débarras. Dans la cave au nord était autrefois conservés le lait et le fromage. Elle sert actuellement de cave à légumes.

Au premier étage se trouvent six chambres de taille différente. Les deux chambres est sont occupées par la famille, l'une par les enfants, l'autre par les parents. La pièce nord-est qui en est séparée par un étroit couloir sert de grenier et de saloir.

Les deux autres pièces à l'ouest sont une chambre pour les enfants en vacances et une autre, mal éclairée, par des fenêtres au nord servant de débarras. Ces deux salles communiquent entre elles et ont une cheminée chacune.

La partie exploitation forme, à l'est du bâtiment, deux "écuries". La première à l'est de l'habitation est voûtée (quatre voûtes d'arêtes sur pilier central) prolongée dans le coin nord-est par une pièce voûtée en berceau. Cette salle est utilisée pour mettre une dizaine de génisses. Un "pasturier" a été aménagé dans le coin sud-est.

L'écurie voûtée, vue intérieure.L'écurie voûtée, vue intérieure. L'"écurie" voûtée. Vue intérieure.L'"écurie" voûtée. Vue intérieure.

La seconde, à l'extrémité est du bâtiment sert de bergerie. La voûte d'arête qui existait dans cette pièce construite en même temps que l'ouest de la maison (vers 1866) a du être démolie il y a une dizaine d'années. A cette occasion on a remplacé la voûte par un plancher et le haut du mur sud a été repris en parpaings. Les ouvertures ont été modifiées.

La grange occupe toutes les combles du bâtiment. On y accède par le "montage" au nord.

En façade, entre les deux écuries, un escalier en béton donne accès à une ouverture dans la grange. Cet escalier était en pierre autrefois et beaucoup plus large. Sous celui-ci se trouvait une soue voûtée en berceau.

L'appentis situé contre le mur pignon est est formé d'un rez-de-chaussée et d'un grenier. Le rez-de-chaussée est composé au sud d'une pièce, autrefois chambre du berger et qui maintenant sert à mettre le broyeur à grain. A l'arrière de cette chambre , au nord il y a une autre pièce servant de poulailler dans laquelle on stockait la laine. L'espace restant au nord de cette pièce est un bûcher. On accède aux deux pièces et au bûcher par un couloir se trouvant contre le mur du bâtiment principal. Une partie de ce couloir est occupée par une échelle de meunier montant au grenier servant de remise pour du vieux matériel. On peut y accéder par une porte au nord de plain-pied.

Une construction prolonge vers le sud l'appentis. Au rez-de-chaussée de cette construction il y a un atelier. On y entre directement par la cour de ferme. Au-dessus, dans les combles se trouve le grenier à grain dans lequel on accède par la remise de l'appentis.

Sous l'atelier se trouve une cave voûtée en berceau servant maintenant de poulailler. Sa petite porte d'accès donne vers le sud.

Élévations

La façade de la partie habitation est ordonnancée. Les fenêtres du rez-de-chaussée ainsi que la porte ont des encadrements en "pierre bleue" . Seuls les appuis de fenêtres au premier étage sont faits de "pierre bleue".

Les encadrements sont maçonnés. On distingue au nord trois fenêtres avec appuis en "pierre bleue" éclairant le grenier à grain, le palier et la chambre-débarras situés au premier étage. L'encadrement de la porte d'entrée et celui de la fenêtre de l'écurie voûtée sont taillés dans la même pierre bleue.

Au-dessus de ces ouvertures se trouve le pigeonnier.

Les autres ouvertures du bâtiment ont un linteau de bois sauf celui de la deuxième écurie dont le linteau est en béton.

La porte de l'écurie est encadrée de pierre de taille et chanfreinée. Elle est datée 1789 alors que le pilier de l'écurie porte la date 1866 N.

Façade sud. Porte de l'écurie. Noter le chanfrein. G 1789 A.Façade sud. Porte de l'écurie. Noter le chanfrein. G 1789 A. Façade sud. Pigeonnier.Façade sud. Pigeonnier.

Couverture

Le toit à deux pans est couvert d'ardoises ciment. La couverture des autres constructions est en tôle sauf une partie au nord du toit de l'appentis qui est couverte d'ardoises de Corbières.La charpente du bâtiment principal est formée de sept fermes constituées de deux arbalétriers croisés sous la panne faîtière, d'un entrait et d'un faux-entrait. Les entraits des fermés situées au-dessus des écuries sont coupés et maintenus par des jambes de force.

Le bâtiment principal porte l'inscription G 1789 P ; il a été agrandi et modernisé en 1866, date 1866 sur le linteau de la porte du logis et le pilier de l'étable ; plusieurs dépendances ont été construites à cette date ; d'autres ont été construites progressivement courant 20e siècle.

  • Murs
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    ardoise, métal en couverture, matériau synthétique en couverture
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • noue
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit
  • Typologies
    maison bloc type IA1 : entrée distincte pour les hommes et les animaux ; cuisine au rez-de-chaussée
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1979 ; Date(s) de rédaction 1987
Dossiers de synthèse