HISTORIQUE
L'édifice est indiqué sur le cadastre napoléonien (1809 ou 1835 ?). Il pourrait dater du XVIIIe siècle et a peut-être échappé à l'incendie de 1767. Sur le cadastre napoléonien il est mitoyen au sud d'une construction aujourd'hui détruite (actuelle parcelle 186).
DESCRIPTION
Situation
La maison étudiée est située dans le hameau de Chabottonnes. Elle est mitoyenne d'une autre habitation : une pierre qui dépasse du mur marque la limite des deux propriétés.
La façade principale est bordée d'un "pavé" d'un mètre de large environ. Le chemin qui passe devant la maison la sépare d'un jardin potager clos de barrières de bois. Il n'y a donc pas de cour fermée, alors que c'est la règle dans l'ensemble du hameau.
La maison n'est plus habitée depuis le début du siècle, et sert aujourd'hui de remise, les propriétaires ayant préféré se faire construire une villa moderne à l'extérieur du village.
Matériaux
Les murs sont en moellons de pierre. Ils sont extérieurement crépis à la chaux et intérieurement plâtrés.
La cloison de la chambre est en maçonnerie et non en pan-de-bois.
Le pignon sud est couvert de chaume et de bardeaux.
Le sol de la cuisine est en terre battue sauf l'espace situé devant la porte qui est pavé.
Le seuil est une grosse pierre, fendue en deux (pour permettre l'écoulement de l'eau).
Le plafond de la cuisine est formé de madriers entre lesquels on a coulé des pierres et de la chaux.
Plafond de la cuisine. Détail. Pignon sud-est : la porte de la grange.
Structure, distribution et circulation intérieure
La maison comporte un rez-de~chaussée en soubassement et un étage. On trouve au rez-de-chaussée la cuisine et l'écurie toutes deux couvertes d'un plafond à poutres apparentes. Il existe une porte de communication entre la cuisine et l'écurie ce qui est exceptionnel : la porte, lorsqu'elle existe, est en général bouchée. Les deux pièces sont en contrebas de 50 cm par rapport au chemin qui passe devant la maison.
L'étage est occupé par une chambre qui communique avec la cuisine, au rez-de-chaussée, par un escalier intérieur en bois. La chambre communique également avec la grange qui occupe le reste de l'étage et les combles.
L'aération de la grange est assurée par le pignon sud qui n'est pas maçonné. La partie supérieure est masquée par des fagots mis à sécher verticalement, le reste par du chaume.
Le sol de la grange est recouvert d'une épaisse couche d'argile afin d'isoler le foin des vapeurs de l'écurie.
Élévation
La cuisine n'est éclairée que par une seule fenêtre encadrée de pierres. Il en existait une autre aujourd'hui bouchée.
Les portes de la cuisine et de l'écurie et la fenêtre de celle-ci sont surmontées d'un arc en moellons bloqués au mortier.
Le tour de la fenêtre de la chambre est en bois recouvert d'un crépi, de façon à imiter un encadrement en pierre taillée. (La différence de facture entre les fenêtres du rez-de-chaussée et celle de l'étage laisse d'ailleurs penser que la chambre a été construite par la suite).
La porte de l'écurie est surmontée, au niveau de la grange, par une porte aujourd'hui bouchée par des tôles et donnant sur le vide, par laquelle on jetait le foin. On accède à la grange par le pignon sud par un escalier extérieur en pierre.
Couverture
Le toit à deux longs pans est couvert de tôle et de chaume.
La charpente comprend cinq fermes formées de deux arbalétriers croisés sans poinçon sous la poutre faîtière, d'un entrait et d'un faux-entrait.
CONCLUSIONS
Cette maison paraît particulièrement rudimentaire par comparaison avec celles du hameau et de l'ensemble de la vallée du Drac. Le sol en terre battue de la cuisine est exceptionnel. Dans le Champsaur on trouve généralement un parquet de mélèze. La chambre à coucher à l'étage semble avoir été prise au XIXe siècle sur le volume de la grange.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.