Dossier d’œuvre architecture IA05000272 | Réalisé par
  • inventaire topographique
ville de Guillestre
Œuvre étudiée
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guillestre
  • Commune Guillestre

HISTORIQUE

Les documents d'archives éclairent l'histoire de la ville de Guillestre à partir du XIIe siècle. Dès cette période, la vie communautaire semble s'organiser autour de deux pôles : le prieuré et le château des archevêques. Le prieuré Sainte-Marie est mentionné pour la première fois en 1118 dans les dépendances de l'abbaye de Saint-André d'Avignon (Bibl. Nation., Mss. Latin 13916, cité dans P. Guillaume, 1906, p. X). Il avait été créé quelques années auparavant, sans doute après 1096, date d'une bulle d'Urbain II qui ne mentionne pas Guillestre dans les possessions de l'abbaye avignonnaise (Guillaume, 1906, p. XLI). Le château qui domine la ville au sud a, quant à lui, probablement été construit après 1150, date présumée de la bulle du pape Eugène III (antérieure au 8 juillet 1153) (Guillaume, 1906, p. XXIX). La vie municipale s'organise rapidement dans le courant du XIIIe siècle grâce aux franchises et privilèges accordés par l'archevêque. Celui-ci favorise la rédaction de la grande charte de 1329, complétée par d'autres statuts promulgués en 1331,1332 et 1423. Ainsi, dès le début du XIVe siècle, les habitants de Guillestre ont toute liberté pour traiter des affaires de la communauté et se faire représenter par leurs syndics et consuls. A cette époque le nombre d'habitants selon Guillaume est d'environ 800 personnes. En effet, en 1301 cent-quarante-cinq chefs de familles se réunissent dans le verger de l'église paroissiale (AD. 05 : BB 1 ; Guillaume, 1906, p. Il).

Les sources :

En 1444 une reconnaissance générale est fournie par les habitants de Guillestre à l'archevêque Jean de Girard, dans laquelle ils déclarent les immeubles qui dépendent de son domaine direct (Guillaume, 1906, p. lOI). Le plus ancien cadastre de Guillestre remonte quant à lui à 1469 et s'intitule « Generale regestrum seu perequatio generalis» (AD. 05 : CC 186; Guillaume, 1906, p. 445-7). Il a été remis à jour jusqu'au XIXe siècle dans les muanciers successifs, registres des mutations complétant le document d'origine pour la période 1549-1700 (AD. 05 : CC 184, CC 185; Guillaume, 1906, p. 439-445). Dans ce premier cadastre, outre des mentions concernant les différents quartiers de Guillestre - Fontloube, la Chalp, Montgauvi, Gramison, Villar-Robert (Guillaume, 1906, p. 103), on trouve également une liste des chapelles et chapellenies de la commune, ainsi que le détail des immeubles possédés par chaque habitant, avec les confins et l'estimation de chaque immeuble. Le 9 septembre 1698 Jean Chevallier arpenteur à Crottes est chargé de refaire le cadastre de Guillestre, à la suite d'une ordonnance des commissaires à la révision des feux, sur requête verbale du procureur du roi, car l'ancien document est en latin et "qu'il n'y a aucune contenance de terroir". Jean Chevallier s'engage à finir l'ouvrage avant la fin du mois de juillet 1699. Il lèvera les fonds et bâtiments de Guillestre et de ses hameaux, de Risoul et de Bramousse. Il sera aidé par les experts choisis par la communauté : Esprit Albert, François Droume, Pierre Albrand châtelain de la Roche, Jean Arnaud de Risoul pour l'estimation des fonds, le tout pour 1700 livres (AD. 05 : CC 187, CC 188; Guillaume, 1926, p. 447-448). Le cadastre de 1698 a été complété par trois muanciers entre 1706 et 1830 (AD. 05: CC 189, CC 190, CC 191; Guillaume, 1906, p. 448-449).

Une autre source importante est constituée par les registres du notaire de Guillestre Pierre Isnel, entre 1540 et 1550 (dépouillés par Fabrice et Nathalie Mouthon, Université de Savoie, Histoire médiévale, Chambéry). Malheureusement, aucun de ces textes ne donne de description précise, ni de l'organisation de la ville, ni de l'aspect des maisons. Les mentions sont de simples allusions qui permettent uniquement de se faire une idée très générale de l'aspect de la ville et de son habitat (cf. dossier MAISONS-CELLIERS dits caves).

Les sources figurées sont quant à elles encore plus rares. On peut cependant citer le plan de l'enceinte de Guillestre après le siège de 1692 (Rochas, 1874) qui donne surtout des indications sur le tracé des fortifications et l'emprise du château (cf dossier FORTIFICATION D'AGGLOMERATION). Il existe également dans le fonds du Génie, au Service historique de l'Armée de Terre, un plan de Guillestre datant de 1695. Celui-ci qui paraît assez précis complète très utilement les archives écrites et notamment le cadastre levé par Jean Chevallier à partir de 1698 (Ministère de la Défense, SHAT : 1M 1073).

L'organisation urbaine et les quartiers de Guillestre

Le quartier « sous le château »

Il s'étend, comme son nom l'indique, entre le cours du Rif-Bel au nord et le château des archevêques au sud. En 1441, un acte est passé dans le château de Guillestre "et dans la galerie devant la fenêtre qui regarde le pré de l'archevêque" (Guillaume, 1916, p. 392). C'est le quartier qui se développe «ultra pontem ospitalis » (AD. 05 : CC 186) et qui après 1390 a été intégré aux fortifications de la ville (cf dossier FORTIFICATIONS D'AGGLOMERATION). La «côte du château» permettait par un cheminement sinueux d'accéder à la résidence des archevêques depuis le sud de la ville en traversant le quartier «sous le château». En 1469 Jean Pascal possède une grange «subtus castrum juxta viam de eundo ad castrum » (Ibid. : CC 186, Guillaume, 1906, p. 446). A cette date, Fabrice Mouthon recense huit parcelles bâties dans ce quartier. En 1698, il en comprend quatorze dont «les moulins, fouloir, pressoir et béallière de Maître Jean Bonnardel » (Ibid. fol. 467 v), mais aussi six bâtiments, trois maisons et quatre chazals.

En 1830, les géomètres chargés de lever le nouveau cadastre ont par erreur ou imprécision appelé ce quartier « Ville-Vieille».

Le quartier de Ville-Vieille

Le quartier de Ville-Vieille appelé « Villa Veteri » dans les textes anciens est peut-être le « Vuilla Vitole » mentionné en 739 dans le testament du patrice Abbon (Guillaume, 1906, p. XI). Quoiqu'il en soit, ce quartier installé dans la boucle du Rif-Bel au sud-est de la ville est le plus ancien de Guillestre, avec celui de «sous le château». Deux rues principales traversent ce quartier selon un axe est-ouest. La première part de la place de l'Eglise et descend vers la porte de l'Hôpital ou porte du Saint-Esprit. La seconde suit un cheminement à peu près parallèle. Elle part de la place de l'Eglise, sur laquelle se trouve également la chapelle des pénitents et le presbytère, puis rejoint le départ de la côte du château qui traverse le Rif-Bel au débouché de l'actuelle rue des Pèlerins. Un «planchiarum » jeté sur le Rif-Bel permettait de relier les deux rives au débouché de l'actuelle rue des Pélerins (AD. 05: CC 186). Il est mentionné en 1469 dans les confronts du jardin de la cure, et désignait sans doute une passerelle en bois (juxta viam de castri sive Planchiarum in capite) (AD. 05 : CC 186).

En 1469, Antoine Clari déclare posséder une maison « infra menia in Villa Veteri » (AD. 05 : CC 186). Le 29 mars 1544, un acte de vente est passé concernant « toute une maison sive chazal avec un tralh au dehors causes, assises, chaulhées et murées de hault en bas et de de bas en auIt située dans le fort de Guillestre, à la ville vieille» (AD. 05 : 2 Mi 136). En 1564, la chapelle Notre-Dame de Consolation est propriétaire d'une «grangia in Villa Veteri » (Ibid. : CC 184). C'est également dans ce quartier que se trouve le four principal de la ville appartenant à la communauté. En 1698, ce quartier comprend sept îlots.

Restitution du bourg de Guillestre, à partir du cadastre de 1698 et du plan de Villeneuve (1695).Restitution du bourg de Guillestre, à partir du cadastre de 1698 et du plan de Villeneuve (1695).

Les rues

Seule la rue Droite est souvent mentionnée en tant que telle, les autres voies de communication urbaines sont quant à elles simplement qualifiées de « via publica » dans le cadastre de 1469, ou de « rue» dans celui de 1698.

La rue principale

La rue principale de la ville est bornée à l'ouest par la porte de la Condamine, dite aussi de Saint-Sébastien et à l'est par la porte du Queyras ou de Sainte-Catherine. Elle sépare la ville en deux parties distinctes : au sud la ville vieille et son réseau viaire irrégulier, au nord la ville neuve et ses rues à angles droits. La portion rectiligne comprise entre l'actuelle rue Petite Fontaine et la place Général-Albert est appelée rue Droite ou « carreria recta» (cadastre de 1469), mais aussi Grande rue (cadastre de 1698) ou Grand'Rue Droite. C'est d'ailleurs l'une des seules rues de la ville à porter un nom spécifique, avant le XIXe siècle.

Elle est bordée de maisons et de boutiques attestées dès le XVe siècle. En 1469, Michel Alaudi possède une maison « juxta carreriam rectam » (AD. 05 : CC 186). Le 24 janvier 1545 Paulet de Garganicque vend « une sienne bothicque, avec ses arches au-devant, située dans le fort de Guillestre, à la grand'rue droicte » (Ibid. : 1 E 2233). Au sud, à l'angle de la place, la confrérie du Saint-Esprit y possède une boutique. Par contre, il ne semble pas qu'il y ait eu de bâtiments à vocation agricole le long de cette rue au Moyen Age, ce qui est confirmé pour les périodes plus récentes.

Les autorités ont essayé de conserver à cet axe un caractère rectiligne et ouvert. Le 23 mars 1634, les consuls de Guillestre somment Jean Donéoud de «démolir un pan de mur qu'il construit en empiétant sur la Grande Rue» (AD. 05: 1 E 1351). Le 30 mai 1805, un arrêté d'alignement des façades de la grande rue est pris (AD. 05: 3 E 3439). S'en suivent plusieurs délibérations visant à faire appliquer ces mesures d'alignement. Le 9 septembre 1807 les consuls décident « la démolition des auvents de deux maisons contigües dans la grande rue, et la reconstruction de leur façade dans l'alignement prescrit pour cette rue ». Neuf ans plus tard, le 3 septembre 1816, une autre délibération est prise dans le même sens pour une autre maison (Ibid.).

La rue de l'Arc

Le cadastre de 1698 mentionne la rue de l'Arc située à l'extrémité ouest du jardin de la cure.

L'arc qui a donné son nom à cette ruelle est probablement celui qui enjambait le Rif-Bel, là où le rempart de la ville traversait la rivière, bien visible sur le plan de Guillestre tiré du Mémoire de Villeneuve (cf. supra).

La place publique

La place publique ou «platea publica » apparaît dans le premier cadastre de 1469. A cette date, noble Turin Gontier déclare posséder une maison évaluée à 400 deniers, confrontant la place publique, la maison des seigneurs M. et P. David, la place et rue (plateam et carreriamy et le cimetière à l'arrière (AD. 05 : CC 186). On distinguait donc deux places: celle qui se trouve devant l'église et celle qui se prolongeait jusqu'à l'actuelle rue Frairie, au-delà de la rue Droite. Le cadastre de 1698 quant à lui distingue la Place, située devant I'église et la place de la Halle (future place Grenette, puis place du Consulat) située au débouché des halles installées dans la Grand'Rue. Quoiqu'il en soit, la place publique était bordée de maisons, mais aussi de boutiques. Dans son testament daté du XVIe siècle, Louis Pascal-Galvaing lègue à sa fille Honorade « une boutique à la grand place» (AD. 05 : GG 4). Plusieurs boutiques appartenaient à la confrérie du SaintEsprit. En effet, le 16 octobre 1664, les consuls décident de faire «enlever par les champiers les aix (planches) que maître Caffarel a fait mettre au couvert des boutiques appartenant à la confrérie du Saint-Esprit, cizes à la Place, près de la fontaine, et qui est de nouvelle oeuvre et qui préjudicie à ceux qui doivent louer le plassage durant la foire» (AD, 05 : BB 20), C'est sur cette place et dans la Grand'Rue adjacente qu'à partir de la fin du XIIIe siècle se déroulent les grandes foires annuelles et le marché hebdomadaire du lundi (cf. ci-dessous: la halle).

Tandis que le bétail est regroupé dans les prés autour de la place Sainte-Catherine et le long de l'enceinte, les grains, la mercerie et la quincaillerie sont vendus dans la ville, En 1623 la mesure à grains se trouve « à la place dudit lieu [Guillestre] » (AD, 05 : BB 19), Le 14 juin 1648, les comptes consulaires font apparaître la quittance d'Antoine Brun pour « avoir "réparé ' le couvert de dessus la pierre de la mesure du blé» (AD, 05 : CC 32), Paul Guillaume signale que l'énorme bloc de marbre rose percé de trous de différentes tailles, appelé «pierre de mesure» était encore visible sur la place de Guillestre avant 1903, date à laquelle elle a été cassée, ainsi que le toit qui la protégeait (Guillaume, 1906, p. XCII, note 3 et p, 138, note 5). Des constructions s'élevaient également sur l'espace central de la place, Le 24 mars 1754, une offre est faite aux acquéreurs de la maison de Gaspard David, « située au milieu de la place de Guillestre, pour les décider à la faire démolir et raser entièrement, à l'avantage et utilité du publique (sic)) (AD, 05 : BB 13). Le cadastre de 1830 signale une maison appartenant à Antoine Laurens située au sud de la place, en bordure de la Grande Rue (A C, Guillestre : état des sections cadastrales, 1830).

Les bâtiments publics de la ville intra-muros

Les lieux de culte

L'église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption dite Notre-Dame-d'Aquilon (cf. dossier EGLISE PAROISSIALE)

Le temple

L'église protestante de Guillestre a du être fondée avant 1597. Le temple a été construit entre 1614, date de l'assemblée du synode de Die ayant recommandé sa construction et 1619, date à laquelle Etienne Imbert, marchand de Guillestre et Anne Sezan promettent devant le notaire Jacques Robert de «sollempnizer mariage en face de l'église catholique et réformée» (AD, 05: 1 E 3308; Guillaume, 1916, p, 428). En 1620 la communauté protestante guillestrine possède son temple et son cimetière (Brès, Robert, 1978, p. 89), En 1685, une transaction entre les consuls et procureurs de l'hôpital d'une part et le prévôt et syndic du clergé d'autre part prévoit la démolition du temple et la dévolution des biens du Consistoire à l'hôpital de la ville (AD. 05 : E 713, rép. num, 1 E 57; Guillaume, 1916, p. 470). On ignore tout de l'emplacement de cet édifice. Cependant, le cadastre de 1698 mentionne un chazal appartenant au Temple dans la rue Frairie.

Les chapelles

(cf. dossier Généralités communales)

Les principaux équipements publics

Les halles

Vers 1299, l'archevêque Guillaume de Mandagot, seigneur de Guillestre, donne l'autorisation de transférer le marché dans la ville, près du cimetière de l'église, de la maison de Pierre Ferrand et de la terre de Guillaume Robert, et d'y construire une halle de 18 cannes de long [environ 35 m] sur 7 cannes de large [environ 13 m]. Celle-ci appartiendra à l'archevêque qui donne 60 livres pour sa construction (AD. 05 : AA 3 ; Fornier, t. II, p. 105, t. III, p. 258260). Jusqu'alors le marché se déroulait près du château de l'archevêque et dans son pré, situé, d'après une note de l'abbé Guillaume, non loin de la route actuelle de Guillestre à Saint-Paul par le col de Vars. Les habitants, comme par le passé, sont exemptés de la leyde, payée par les forains. Il est difficile de savoir si le bâtiment projeté par l'archevêque a jamais été réalisé ou bien s'il a été détruit sans laisser de trace.

Aucune autre mention de la halle ni du marché de Guillestre n'apparaît en effet avant le 13 octobre 1637, date à laquelle un bail à ferme est signé entre les consuls d'une part et François Giréoud et Jean Barein d'autre part. Il concerne «l'ale (sic) » de Guillestre et est signé pour un an, « moyennant 3 livres par an, et à condition de souffrir les installations de bancs pour marchandises les jours de foire» (AD. 05 : 1 E 1351). Pourtant le 6 mars 1761, les consuls et la communauté fournissent des « Observations» sur les prétentions de l'archevêque concernant ses droits seigneuriaux. Le quatrième point de ce texte affirme qu'il n'y a jamais eu de halles à Guillestre, « mais simplement un petit toit, de la largeur de 2 à 3 toises [environ 6 m], attaché au clocher, servant pour mettre la pierre à mesurer le blé à l'abri du mauvais temps» (AD. 05 : CC 131). Cette affirmation va à l'encontre du bail de 1637 et de nombreuses autres mentions de la place de « Ialle (sic) » faites dans le cadastre de 1698 et qui désignent sans équivoque la grande place de la ville (place Grenette). Le plan du mémoire de Villeneuve dressé en 1695 fait quant à lui clairement apparaître que les halles se situaient le long de la Grand'Rue. Celle-ci était bordée de portiques sur ces deux côtés (Doc. 1). D'ailleurs, le 23 mars 1634, Jean Barrein, consul de Guillestre, ordonne à Jean Donéoud de démolir un pan de mur qu'il construit en empiétant sur la Grande Rue, "hors des piliers" de sa maison (AD. 05 : 1 E 1351 ; Guillaume, 1916, p. 450). Cette galerie, ouverte et couverte, reposant sur des piliers, permettait la circulation des personnes le long de l'artère principale et l'exposition des marchandises. Ce type d'installation est d'ailleurs bien connu à Briançon. Une colonne en pierre marbrière rose de Guillestre à chapiteau sculpté est encore visible aujourd'hui dans la pharmacie de la rue Maurice Petsche. On trouve également dans cette rue, une pierre sculptée dans le marbre rose sur le montant droit d'une maison (2001 AA 140), à l'emplacement présumé des halles. La sculpture bûchée en partie représente un homme aux cheveux souples, probablement barbu, vêtu d'un pourpoint côtelé évoquant le costume civile masculin des XVe et XVIe siècles. Il porte dans la main droite une crosse. Il est raisonnable de penser que l'homme représenté ici n'est autre que le représentant de l'autorité temporelle de l'archevêque. D'autre part, il n'est pas impossible que cette image ait été associée à l'origine, à la mesure à grains utilisée pour les transactions de la foire qui se déroulait dans les halles.

L'hôpital

Un échange daté du 30 septembre 1365, entre le prieur de Notre-Dame d'Aquilon et les consuls, nous apprend que l'hôpital de Guillestre était administré par un procureur et un hospitalier. L'hôtel-Dieu placé sous le vocable du Saint-Esprit était alors la propriété des consuls. L'établissement possédait dans Guillestre deux maisons contigües situées au sud du bourg, dans le quartier de Ville-Vieille près du pont sur le Rif-Bel, à proximité de l'endroit où s'élèvera quelques années plus tard l'une des portes des fortifications, à laquelle l'établissement donnera son nom, ainsi qu'au quartier au-delà de la porte. Les deux maisons jouxtent deux rues publiques et la maison de Guillaume Juliani, où est installé l'hôpital (AD. 05 : DD 1).

Ce dernier s'appuyait contre le rempart et possédait une tour, comme nous l'apprend le prix-fait passé par les procureurs Jean Bourgoing et Antoine Brun à Martin Blanc et Antoine Raffin, maçons de Guillestre, le 30 octobre 1606, au sujet des travaux concernant le « glacis de la voûte de la maison dudit hôpital, des degrés de l'escalier, plâtrage du passage pour aller à la tour, fermeture des pertuys de la chambre de la tour, et autres réparations moyennant vingtquatre livres» (AD. 05: 1 E 3377). Le cadastre de 1698 permet de situer précisément l'emplacement de l'hôpital (cf Tableau de concordance). Le 30 avril 1790, Pierre Gendre, procureur de la commune demande le déplacement d'un cloaque qui est « près des bastions, appelé gourp (sic) du Saint-Esprit, au-dessous de la porte de Saint-Sébastien, où les eaux pluviales et celles des fontaines déposent des engrais », et celui de la prison qui « existe à la porte du Saint-Esprit, sous la tour de l'ancien hôpital» (Ibid. : BB 17). En effet, les archives laissent apparaître que dès 1752 les bâtiments étaient en très mauvais état (Guillaume, 1906, p. XCVIII). Ils ont été abandonnés peu de temps après.

Le 6 mai 1901, un décret autorise la création de l'hôpital-hospice de Guillestre (AC. Guillestre).

Le four

Le 17 août 1364 l'archevêque Bertrand de Châteauneuf donne en bail emphytéotique à la communauté de Guillestre tous les droits de fournage qu'il percevait jusqu'alors, contre une pension annuelle, eu égard à la difficulté de percevoir la redevance à cause du petit nombre d'habitants (Guillaume, 1906, p. 5). Le four est alors situé dans le quartier de Ville-Vieille (juxta bedale molandini de Villa). Il confrontait à deux maisons particulières et à la rue. Le texte prévoit que les consuls pourront changer le four de place et en faire construire d'autres.

En 1698, le four principal de la ville est situé contre le rempart sud, à proximité de l'actuelle Placette adjacent à la rue et à des maisons particulières, sans qu'il soit possible de savoir si son emplacement avait changé depuis le XIVe siècle. Le 19 février 1689 un prix-fait avait été donné par Jean Court et Jean David, consuls de Guillestre, à Michel Maurel et André Fabry, charpentiers, pour refaire le toit du grand four (AD. 05: 1 E 59). Le 30 novembre 1766 un accord est passé avec les frères Bérard, maçons, qui s'obligent à construire de nouveaux fours, «à condition qu'on leur donnera le vieux, situé à la Ville-Vieille, où on ne peut accéder, l'hiver, sans risquer de faire chute et perdre les pattes». On décide alors d'édifier le four de la communauté à l'emplacement qui se trouve dans le fossé de la ville, au sud du mur du rempart attenant au cimetière, près de la porte de Fontloube : « il convient de faire deux fours dans un même emplacement et sous le même toit, dont un seroit pour le pain bis, et le petit pour le pain bis, blanc ou rosset» (AD. 05 : BB 14). Sur le cadastre de 1830, la parcelle numéro 840 située en face de la porte de Fontloube appartient au boulanger Antoine Allagnier qui y possède un four, sans qu'il soit possible d'affirmer qu'il s'agisse de celui construit en 1766.

La maison de ville, la mairie et la prison

En 1530 plusieurs actes concernant la communauté sont passés devant ou dans la chambre de ville, «cameram ville» (AD. 05 : GG 5). Celle-ci se trouve alors au-dessus de la sacristie, accolée au sud de l'église paroissiale récemment reconstruite, à proximité du clocher, comme l'indique un texte du notaire Pierre Isnel (AD.05 : Minutes du notaire Isnel, n° 104). Le 9 avril 1561 Marthe Eymar spécifie dans son testament qu'elle souhaite être enterrée «au pied de l'eyssalier de la chambre de la ville» (Ibid. : 1 E 2241).

Il s'agit de l'escalier en marbre du pays construit contre la façade sud de l'ancienne église paroissiale, en face de la chapelle des Pénitents, encore en place aujourd'hui.

La maison consulaire restera à cet endroit jusqu'en 1901, date à laquelle elle sera installée au dessus de la sacristie construite en 1712, au nord du choeur, du côté de la place du Portail, bien qu'une salle de mairie soit prévue par les plans du groupe scolaire (cf. dossier individuel : Groupe scolaire). Elle restera au nord du choeur jusqu'en 1970, date à laquelle est inauguré un bâtiment construit au bas de l'ancien Pré de Foire (Guillaume, 1978, p. 116-117).

La prison de Guillestre se trouvait à la porte du Saint-Esprit, à proximité de l'ancien hôpital, comme l'indique un texte du 30 avril 1790, dans lequel Pierre Gendre, procureur de la commune, demande le déplacement de « la voûte servant de prison» qui « existe à la porte du Saint-Esprit, sous la tour de l'ancien hôpital». Le procureur argumente que les prisonniers ne sont pas en sûreté et qu'il serait « prudent de faire la prison sous l'hôtel de ville [alors situé audessus de l'ancienne sacristie, cf ci-dessus] et de vendre ladite voûte servant de prison actuelle» (AD. 05 : BB 17). Le 2 mai suivant, le maire est autorisé à vendre l'ancienne prison, au profit de la «maison d'aumône » [hôpital], après avoir prélevé « les frais nécessaires pour la construction d'une prison sous la maison de ville, en condamnant la fenêtre qui vise sur le cimetière, plaçant la grille qui y existe à la fenêtre de la maison de ville, vis-à-vis la chapelle des Pénitens (sic») (Ibid.). Les travaux sont réalisés avant le 18 mai par le maçon Bérard qui construit un mur de séparation et bouche ladite fenêtre (AD. 05 : CC 169).

Les bâtiments privés de la ville

Les bâtiments privés de la ville intra-muros sont assez mal connus, tant les renseignements sur la maison urbaine sont laconiques dans les textes du Moyen Age et de l'époque moderne (cf. dossier MAISONS CELLIERS dits caves). Par contre, les sources apportent quelques éléments intéressants sur l'organisation de la ville et le type de bâtiments que l'on y trouve en donnant parfois des détails concernant l'aspect architectural de certains d'entre eux. Le cadastre de 1469 a permis à Fabrice Mouthon de dénombrer 197 parcelles construites intramuros, dont 137 maisons, 47 granges, 3 maisons ou granges, le reste se répartissant cellier et étables. Un seul atelier (operatoriumy est mentionné en 1469. Sans doute s'agit-il de celui de la chapelle Sainte-Croix, déjà mentionné dans plusieurs ventes entre 1455 et 1460 (AD. 05 : DD 2 ; Guillaume, 1906, p. 294, 295).

En 1698 on compte environ 280 parcelles construites ou chazals intra-muros.

Les granges

Outre le cadastre de 1469, les archives du notaire Pierre Isnel entre 1545 et 1547 et les muanciers au cadastre de Guillestre pour les années 1564 et 1573 mentionnent quatorze granges dont quatre situées dans le quartier de la rue Frairie, au nord-est de la ville, là où l'on retrouve précisément la plus forte concentration d'écuries dans le cadastre de 1830.

Les boutiques

Plusieurs boutiques sont mentionnées dans les actes notariés. Celle que Crépin Argense baille au cordonnier Laurent Chapenc le 22 février 1545 pour trois ans est «une grande boutique dessous sa maison, avec ses arches et régalles au-devant ladite boutique ». Il est spécifié que «ledit Laurent acomensera bothicque à mi-pillon, et l'arche de la petite bothique reste(ra) ouverte à la ellétion (sic) dudit Argence" (AD. 05 : 1 E 2233). Paulet de Garganicque en possède une sur la Grand'Rue Droite et Barthélémy Hélis reçoit la sienne située «dans le fort près la porte de Queiras, tenant au barri» en échange d'un cellier (AD. 05 : 1 E 2237). Un rapport des consuls de Guillestre nous informe qu'en 1545 la confrérie du Saint-Esprit est propriétaire d'une boutique sur la place de Guillestre (AD. 05 : 1 E 2233). Un siècle plus tard, elle en possède plusieurs dans le même secteur (AD. 05 : BB 20). Il semble logique que les boutiques se soient concentrées dans la zone de la Grande Rue et tout autour de la place de Guillestre, ce que semble confirmer une lettre aux consuls datée de 1728, dans laquelle il est fait mention des boutiques «du devant de l'église» qu'il est nécessaire de faire démolir (AD. 05 : CC 94). Le plan de Guillestre trouvé dans le Mémoire de Villeneuve (1695) indique quant à lui très clairement que la Grand'Rue est bordée des deux côtés par des galeries sur piles ou colonnes, sur sept travées. Cette structure semble correspondre en tout point aux nombreuses descriptions de boutiques données par les textes anciens.

Elles ont toutes des « arches au-devant» et plusieurs sont protégées par des auvents. Il est également fait mention d'un « pillon» (cf supra). L'élévation de la parcelle 2001 AA 45 (Première Grand'Rue) présente en partie basse des traces bien visibles de grandes piles appareillées pouvant correspondre à la structure d'anciennes boutiques, telles qu'elles sont décrites dans les textes. Il est cependant impossible d'affirmer avec certitude qu'il s'agisse là des derniers vestiges de boutiques conservés dans Guillestre.

Les chazaIs

De nombreux « chazals » (espace libre à construire ou bâtiment en ruine) sont mentionnés dans divers quartiers.

Les faubourgs

La ville de Guillestre est entourée d'un terroir agricole varié (vignes, vergers, jardins, prairies, champs). Les routes qui desservent les faubourgs sont bordées de quelques constructions: maisons, moulins (infra), chapelles (infra), colombiers, et beaucoup de jardins.

Cette configuration ne semble pas avoir beaucoup changée entre le XVe et le XIXe siècle.

Fontloube

Le faubourg le plus important se trouve à l'est, au-delà des fortifications élevées à la fin du XIVe siècle. Fontloube est mentionné au XVe siècle sous les noms de ad Fontem Lobam (1444), ad Fontem Luppam (1469). Fornier y mentionne un moulin appartenant à l'archevêque (Fornier, t. III, p. 272). Cependant en 1469, celui-ci n'est plus propriétaire. En effet à cette date, les propriétaires de moulins sont Jacques Girard, ainsi que Guillaume et Laurent Aymar (duorum molendinum) [AD. 05: CC 186; cf dossier GENERALITESj. Le dépouillement des actes passés devant le notaire Pierre Isnel et le muancier au cadastre de Guillestre font apparaître pour le XVIe siècle plusieurs propriétés mitoyennes: jardins, chazals à construire, maisons dont certaines avec étable, grange et cellier, mais aussi des granges et des étables isolées (AD. 05 : CC 184, 186; 1 E 2234,2235). A cette date, on peut ainsi y dénombrer une douzaine de maisons dont deux avec grange, étable et fougagne et cinq granges isolées. Ces propriétés appartiennent à des Guillestrins, mais aussi à des Varcins et à des habitants du Val d'Escreins.

En 1698, le plan de Villeneuve fait apparaître les deux moulins déjà mentionnés depuis le XVe siècle, ainsi que la chapelle Saint-Honoré disparue depuis.

En 1830, le cadastre dénombre une trentaine de parcelles bâties. Si l'on écarte la grande propriété du cabaretier de Guillestre, Jacques-Joseph Baptiste dit Callandre, située en bordure de la place du Portail et qui comprend deux maisons et un pavillon (1830 E 757 à 763) ; les moulins de la veuve François Contier et de François Bérard (cf. dossier GENERALITES), ainsi que les parcelles vacantes, Fontloube comptait au début du XIXe siècle une vingtaine de constructions. Quelques une ont été agrandies ou construites entre 1830 et 1860, dont la propriété de Joseph Mathieu, marchand de soie en gros, édifiée en 1854 sur la parcelle E 806 à la sortie de Fontloube (AC. Guillestre: état des sections, registre des mutations). Ce bâtiment racheté par la mairie en 1879 a accueilli un hospice (Feuillassier, 2000, p. 89).

En 1937, l'élargissement de la route départementale a nécessité la destruction d'une partie des maisons situées en bordure de celle-ci.

La Condamine, les Cheneviers ou quartier du Saint-Esprit (aujourd'hui de l'Amérique)

Le quartier de la Condamine se développe à l'ouest de Guillestre, entre le Rif-Bel au sud et la route qui de la porte de Saint-Sébastien, dite aussi de la Condamine, rejoint celle d'Embrun. Ces terres dépendaient du prieuré de Guillestre. Plusieurs guillestrins déclarent y posséder des prés dans le cadastre de 1469 (AD. 05 : CC 186; Guillaume, 1906, p. 445-447). Le 13 septembre 1561, une requête présentée au juge des châteaux archiépiscopaux de l'Embrunais signale que Jean Vieux, marchand à Guillestre, et son fils Pierre doivent à l'église d'Embrun une pension de 15 sols pour un pré situé à la Condamine (AD. 05: CC 3; Guillaume, 1906, p. 103). Le prieuré y possédait également un pré. Le plan du mémoire de Villeneuve montre qu'en 1695, le chemin de Saint-Sébastien était bordé de jardins appartenant à des particuliers.

Le 3 juillet 1790, ces terres sont affermées à André Sarret (AD. 05 : BB 17; Guillaume, 1906, p. 91). En 1830, ce quartier est toujours occupé exclusivement par des jardins regroupés le long de la route et dont certains comportent des petites constructions, des prés, des vergers, mais aussi quelques vignes. A cette date, deux maisons seulement ont été construites à proximité du bourg, de l'autre côté de la rue du Barry.

Le quartier des Cheneviers (Chaneperiis), aussi appelé du Saint-Esprit à cause de sa proximité avec l'ancien hôpital, et aujourd'hui quartier de l'Amérique, se situe au sud de la Condamine, entre le Rif-Bel et le torrent de Chagne, à l'ouest du quartier du Château et de la Tour Carrée (Turre Cadrata), duquel il était séparé par le chemin de Vars reliant Guillestre à la résidence des archevêques. En 1469 Gonet Bequi y possède un jardin (A.D. 05 : CC 186; Guillaume, 1906, p. 446). Ce premier cadastre n'est pas assez précis pour pouvoir affirmer qu'à cette date d'autres constructions y apparaissent. Quoiqu'il en soit, le 1'" août 1619, Jean Tholozan propriétaire, baille à ferme à André Cougourdan un martinet «avec deux roues, l'une pour le mailh et l'aultre pour le souffletz, ensemble sa bellière faicte contre avec ses hais et ses chenalz sis hors Guillestre, aux Chanebières, confront le chemin royal au midi, Rif-Bel vers la bise; et de plus ung mailh pezant six carteyrons, ... masses, limes, marteaux, tanalhes » et autres outils, pour trois ans (AD. 05: 1 E 3308 ; Guillaume, 1916, p. 429). Il est impossible de dire de quand date l'implantation de ce moulin aux Cheneviers : est-il l'un des trois moulins de Guillestre déjà mentionnés en 1469 ?

En 1698, outre le moulin, cinq constructions apparaissent en bordure du Rif-Bel, ainsi qu'une chapelle [Sainte-Catherine?] construite au carrefour du chemin royal et du grand chemin de Vars passant au pied du château (Doc. 1).

En 1830, ce quartier est toujours peu construit, puisque l'on n'y compte qu'un moulin et un martinet, ainsi que trois maisons, la chapelle ayant été dèmolie entre temps.

Il semble que ce quartier est conservé une vocation artisanale jusqu'au XXe siècle, puisque un charron y était installé, ainsi qu'un atelier de maréchalerie et plus récemment une menuiserie (Feuillassier, 2000, 116-117).

Le quartier de la Plantation

Ce quartier situé à l'est de Guillestre sur l'ancienne route du Queyras (actuelle rue Torre Pellice) a été aménagé plus récemment. A la fin du XVIIe siècle, aucune construction n'y est mentionnée.

On y trouve seulement des prés et des jardins, L'occupation de cette zone commence timidement au XIXe siècle. Au début du XXe siècle, la mairie y fait élever le groupe scolaire (cf dossier GROUPE SCOLAIRE), En 1910, la famille Albert y construit une grosse demeure (Fig, 19; Feuillassier, 2000, p, 71).

Quelques années plus tard, en 1921, le monument aux morts est érigé au centre d'un espace vert appelé couramment «jardin public de la Plantation» qui a donné son nom à ce quartier.

Les jardins

Très peu de jardins sont mentionnés intra-muros. Au XVIIe siècle, on y trouve celui de la maison Dalmas, qui existe encore aujourd'hui et qui se trouve au pied de la tour d'Eygliers et deux jardins à l'extrême sud de la ville. Par contre de nombreux jardins sont mentionnés extra-muros et cela dès 1469, Ils se situent à proximité des différentes portes de la ville, le long des axes principaux, Noble Turin Gontier en possède un « extra portam Fontis Luppe» (AD, 05 : CC 186), ainsi que l'hôpital de Guillestre (ibid.) et Guillaume Rostagni (AD, 05 : CC 184). François Faure un autre «subtus portam Cadracii » sur la route du Queyras (ibid.). Durand Laurent en déclare un « ultra pontem ospitalis » au sud-ouest du bourg, tout comme Jean et Guillaume Richagni et Ambroise Clari qui en 1553 déclare un jardin « in porta sancti spiritus» (AD, 05 : CC 184). En 1469, Jean Eme, ainsi que Marguerite Michel possèdent un jardin à la porte de la Condamine. Le jardin de la cure se trouve, quant à lui, hors les murs «in portillola juxta barrium et vallatum et juxta viam de castri sive planchiarum in capite et Rivum Bellum » (AD, 05 : CC 186).

Un article du muancier au cadastre de Guillestre daté du début du XVIIe siècle rend compte du regroupement des jardins en dehors de la ville: Marc-Antoine Bovis se déclare propriétaire d'un « art à la porte de Fontloube, juxte le chemin de Vars, d'un jardin à Saint-Sébastienjuxte pré de la Condamine, chemin en tête, jardin de sire Antoine Deville au levant et jardin Antoine Rechain au couchant» (AD, 05 : CC 184).

La carte du Mémoire de Villeneuve illustre quant à elle cette répartition des jardins tout autour de la ville, Elle représente notamment très clairement à l'ouest du bourg, la route qui rejoint la vallée de la Durance vers Briançon et qui aboutit à la porte de la Condamine, bordée de toute une série de petits jardins appartenant à des particuliers.

DESCRIPTION

Situation

Guillestre (975 m) qui comptait en 1990 deux mille habitants, se situe dans une cuvette en pente douce, sur la rive gauche de la Durance, au débouché de la route du col de Vars et de la vallée du Guil, à quelques kilomètres de l'endroit où celui-ci se jette dans la Durance, Au sud de la ville coule le Rif-Bel, affiuent principal du torrent de Chagne qui prend sa source dans le Val d'Escreins, avant que celui-ci ne se jette à son tour dans la Durance.

Guillestre est dominé à l'est par le sommet du Cugulet (2517 m). Au-dessous, le pied de la montagne de Combe-Chauve est entaillé par les carrières de marbre rose.

Plan

La ville de Guillestre se compose d'un bourg ancien entouré de boulevards reprenant le tracé de l'enceinte médiévale (avenue du Docteur-Julien-Guillaume, rue des Champs-Élysées) et de faubourgs de constitution plus ou moins récente: Sainte-Catherine à l'est sur la route du Queyras, Fontloube au sud sur la route de Risoul, La Condamine à l'ouest en direction d'Embrun et les Chenevières au sud-ouest.

Le bourg

Distribution générale

L'emprise du bourg ancien est encore bien visible sur les cartes comme sur le terrain. En effet, le tracé de l'enceinte qui enserrait la ville médiévale est lisible grâce à des vestiges architecturaux comme les tours et les portes (cf. dossier FORTIFICATION D'AGGLOMERATION). Le noyau ancien est aujourd'hui séparé du reste de l'agglomération par un boulevard de ceinture, dont la portion qui se développe à l'ouest portait encore sur le cadastre antérieur à 1940 le nom évocateur de rue du Barry (actuellement avenue du Docteur Julien- Guillaume). Selon Paul Guillaume le terme barris dérive du bas latin barrare (établir des barrières, fermer) qui aurait donné barriare pour élever des murailles et barris pour fortifications (Guillaume, 1884, p. 2).

Rue Maurice-Petsche : alignement de façades.Rue Maurice-Petsche : alignement de façades.

Le centre urbain est divisé en deux parties par la grande rue Maurice-Petsch, axe principal qui le traverse selon une direction est-ouest et qui prolonge la route de la Gare. Il s'agit de l'ancienne Grand'rue Droite ou « carreria recta» (1469), à laquelle on accédait par la porte de la Condamine ou porte Saint-Sébastien à l'ouest et qui se terminait par la porte SainteCatherine ou porte du Queyras à l'est.

erpendiculairement par la rue de la Frairie tout au nord (Fig. 13, 14) et la rue Sainte-Catherine. Cette dernière se prolonge à l'ouest, au-delà de la place du Général-Albert qu'elle coupe à peu près en son milieu, par la rue Saint-Louis. Ces deux dernières rues donnent accès à deux portes percées dans l'enceinte fortifiée : la petite porte Sainte-Catherine, à l'est, ouvre sur la place du même nom et la porte Saint-Louis, à l'ouest, sur l'ancienne rue du Barry. La place du Général-Albert (ancienne place du Consulat, ex place Grenette, la «platea publica » des textes médiévaux), aménagée selon un plan rectangulaire au centre de ce quartier, s'ouvre au sud sur la grande rue Maurice-Petsch. Les six ilôts situés au sud de la rue Frairie sont de plan régulier rectangulaire.

Au sud de la rue principale se développe un quartier de taille équivalente au précédent et qui comprend deux édifices religieux: l'église paroissiale Notre-Dame d'Aquilon (cf. dossier EGLISE PAROISSIALE) et la chapelle des Pénitents, situées dans l'axe de la place du Général-Albert. A l'ouest de l'église, la voirie ne correspond à aucune organisation particulière. Il s'agit d'un lacis de ruelles étroites souvent tortueuses, accusant une forte pente pour certaines d'entre elles, comme la rue Casse-Cul et la rue des Pénitents.

Le parvis de l'église paroissiale, ancienne place publique. Au second plan, la chapelle des pénitents noirs de Saint-Jean-Baptiste.Le parvis de l'église paroissiale, ancienne place publique. Au second plan, la chapelle des pénitents noirs de Saint-Jean-Baptiste.

La voie principale qui irrigue ce quartier est la Prernière-Grand'Rue. Elle conduit depuis la place Jacques Gélu (archevêque d'Embrun de 1427 à 1432), formant parvis devant l'église, jusqu'à la porte du Saint-Esprit, à l'extrémité sud-est de la ville, non loin du pont qui enjambe le Rif-Bel et permet l'accès au quartier qui s'étend hors-les-murs jusqu'au Chagne, encore appelé le Château. La place des Dames et la Placette sont les seuls espaces libres du quartier à l'ouest de l'église, hormis le dégagement aménagé devant le presbytère.

A l'est de l'église, l'unique percée, à l'exception de la ruelle de la Procession qui longe Notre Dame-d'Aquilon, est la rue Saint-Jean-Baptiste, d'axe nord-sud. Elle relie la grande rue Maurice-Petsch à la porte Saint-Jean-Baptiste qui ouvre sur la place du Portail ou place de Fontloube. Au nord de ce quartier, la place du Colonnel Bonnet jouxte la rue principale.

Vue générale des façades place Colonnel-Bonnet.Vue générale des façades place Colonnel-Bonnet.

Volumes et élévations

Elévations :

A quelques rares exceptions près, les constructions du bourg ont quatre niveaux d'élévation, que l'on se trouve sur les grands axes (rue Maurice-Petsche, avenue du Docteur-Julien Guillaume), ou bien dans les petites ruelles. Seuls quelques édifices situés au sud de la ville, vers les rives du Rif-Bel n'ont que trois niveaux d'élévation.

De manière générale les élévations ont été très remaniées. De nombreuses ouvertures, portes ou fenêtres, ont été agrandies au XXe siècle. Des appuis de fenêtres saillants en ciment ont également fréquemment été rajoutés. Tous les quartiers ont été touchés par ces réfections, en particulier les élévations donnant sur les axes principaux et sur la grande place. Sur cette dernière, on trouve des vestiges de la deuxième moitié du XVe siècle dans les parties basses de plusieurs maisons dont les façades ont par ailleurs reçu un décor façonné en ciment à la tyrolienne, à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle (1890-1920), sans doute dans un soucis d'harmoniser les élévations sur la place publique. Cinq maisons possédaient de faux-chaînages d'angles harpés, de faux-encadrements de baies appareillés à bandeau continu et clé saillante dans la tradition classique et un faux soubassement en appareil rustique. Trois d'entre elles sont encore visibles aujourd'hui. Elles reprenaient le modèle de la maison faisant l'angle avec la place de l'église et la rue Droite (1940 El 259), visible sur une carte postale de la fin du XIXe siècle (Feuillassier, 2000, p.53).

Il faut signaler un type d'élévation dont il reste seulement quelques traces dans la Première Grand'rue. Il s'agit d'un rez-de-chaussée comportant des piliers quandrangulaires en pierre rose de Guillestre hauts d'environ 2 mètres et ayant servi à supporter des poutres en bois placées longitudinalement. Aujourd'hui noyée dans une maçonnerie plus récente, cette structure repérée uniquement au sud de la rue Maurice-Petsche pourrait correspondre à ces galeries ouvertes sur la rue attestées dans les sources d'archive qui décrivent des boutiques placées le long de la Grand rue et de la place principale de Guillestre dès le XVIe siècle.

Les faubourgs

A l'ouest de l'avenue du Docteur-Julien-Guillaume (ancienne rue du Barry), s'étend le quartier de la Condamine, borné au nord par la route de la Gare, dite aussi route de Montdauphin CD 902 a), ancien chemin de Saint-Sébastien, et au sud par le cours du Rif-Bel.

Entre ce dernier et le Chagne au sud, on trouve le quartier des Chenevières, désignant dans les textes anciens des parcelles dévolues à la culture du chanvre (aujourd'hui déformé en Chenevriers). Jusqu'en 1830, ces deux quartiers étaient dévolus à des jardins, des vignes et des vergers appartenant aux Guillestrins, mis à part l'implantation de plusieurs moulins sur le cour du Rif-Bel (cf. dossier GENERALITES).

Le quartier Sainte-Catherine s'étend à l'est du bourg, il est délimité au nord par la route nationale 202 de Thonon à Nice, qui relie Guillestre à la route du Queyras.

Au sud de l'église et sur la rive droite du Rif-Bel, le quartier de Fontloube est traversé par la route de Vars.

Quartier de Fontloube. Alignement de façade sur la route nationale 202.Quartier de Fontloube. Alignement de façade sur la route nationale 202.

Matériaux

Toute la ville est construite en blocage de galets provenant de la rivière toute proche. Les lits montés en assises relativement régulières sont solidarisés par un mortier de chaux. Les façades semblent avoir été la plupart du temps recouvertes d'un enduit à la chaux, celui-ci a souvent été remplacé par un enduit au ciment. Les encadrements des portes et des fenêtres des logis, ainsi que les degrés précédant les seuils sont en pierre marbrière rose provenant des carrières de Combe-Chauve. Les baies des parties agricoles, greniers, fenils, celliers, granges sont munies d'un cadre en planches de bois.

Les toitures du bourg sont actuellement en très grande majorité en tôle ondulée.

SYNTHESE

Les textes étudiés ne donnent aucune indication précise quant au développement de la ville intra-rnuros. On peut cependant supposer qu'elle s'est développée entre la fin du XIe et le milieu du XIIe siècle à partir du château d'une part, de l'église et de son cloitre d'autre part. Ces deux pôles étaient reliés par un axe est-ouest, le premier axe principal de la ville. Il descendait de la place de l'église à la porte du Saint-Esprit (actuelle Première Grand'Rue) et a sans doute été supplanté par la rue Droite, probablement parallèlement au développement du quartier neuf, au nord. La croissance des différents quartiers est cependant difficile à appréhender. S'il est raisonnable de supposer, d'après les textes (cf ci-dessus) et le tracé irrégulier des ruelles étroites, que le quartier « Sous le château» et Ville-Vieille sont les plus anciens, on ignore tout par exemple du développement du quartier au nord de la rue Droite. Sans doute ce dernier se développe-t'il à la suite de l'implantation du marché dans le bourg à l'extrême fin du XIIIe siècle. Le tissu urbain adopte en effet ici la trame caractéristique des lotissements neufs qui, sans être strictement orthogonale, suit un tracé plus régulier qu'au sud de la ville.

On sait par ailleurs que le bourg médiéval comprend des maisons dont certaines ont des caves, mais aussi des granges, des celliers et des boutiques. La ville accueille des foires et des marchés sur la grande place, le long de la Grande Rue et le long des remparts construits à la fin du XIVe siècle. Elle possède des équipements communautaires et religieux concentrés dans la partie sud de l'agglomération, tandis que les activités artisanales liées en partie à l'implantation de moulins sont regroupées à Fontloube, à la Condamine et à pont de Chagne (cf dossier GENERALITES). Guillestre rassemble ainsi dès le Moyen Age toutes les activités traditionnelles d'un bourg important à la tête d'une entité administrative, mais aussi des bâtiments à vocation agricole, comme les granges et les celliers (cf dossier MAISONS CELLIERS).

Par la suite, seuls quelques évènements ponctuels semblent avoir eu un impact sur l'architecture de la ville. On ne garde par exemple aucune trace des destructions relatives au siège de 1692 quant aux bâtiments intra-muros, alors même que les fortifications et le château ont eu à en souffrir (cf dossier FORTIFICATION D'AGGLOMERATION) et qu'une maison située à l'extérieur des murs, au Plan de Fazy, avait été pillée en juillet 1692 (AD. 05 : 1 E 896). D'autres accidents, tels les incendies, ont du se produire, comme ceux qui ont ruiné la maison et la grange des frères Resplandin situées à l'ouest de l'église, en 1694 (AD. 05 : 1 E 62). On garde également peu de traces des nouvelles constructions. Sur plus de 2000 actes notariés dépouillés dans les archives du notaire Pierre Isnel entre 1540 et 1550, aucun prix-fait de construction ou de reconstruction n'a été repéré. Il faut attendre les XVIIe et XVIIIe siècles pour avoir de tels actes, l'un concernant une cave construite contre le rempart en 1632 par Jean Albert, derrière une maison qu'il vient d'acquérir (AD. 05 : 1 E 1351) et l'autre une maison que Ennemond Meynier fait refaire par des maçons valdôtains en 1705 (AD. 05 : 1 E 896). Un dépouillement systématique des actes notariés permettrait sans doute d'en déceler d'autres. Quoiqu'il en soit, la ville ne s'agrandit pas de manière significative avant la fin du XIXe siècle. Les quartiers de Sainte-Catherine et de la Condamine sont essentiellement occupés par des terrains dévolus à la vigne, aux vergers et aux jardins jusqu'à une date récente. C'est après 1860 que des constructions nouvelles sont établies à l'est de Fontloube et dans le quartier Sainte-Catherine, le long de la route du Queyras. La maison Albert y est édifiée vers 1910.

Ainsi, la physionomie de la ville intra-muros est-elle encore aujourd'hui largement héritée de l'époque médiévale en ce qui concerne le réseau viaire et le parcellaire.

Le tracé des rues est probablement encore celui de la ville de la fin du Moyen Age et les quelques espaces libres qui forment place sont dus à des destructions récentes d'ilôts urbains. La restitution du cadastre de 1698 et sa comparaison avec celui de 1830 démontre que la trame parcellaire médiévale marque encore fortement la structure du bâti existant. Toutes les parcelles intra-muros signalées en 1830 sont déjà construites en 1698. Parmi les 303 articles dépouillés, 36 sont des chazals. La forme des parcelles a également peu bougé. On note évidemment des partages ou au contraire des réunions de parcelles entre 1698 et 1830, mais dans l'ensemble la superposition des deux cadastres révèle une réelle continuité.

Guillestre est mentionné pour la première fois de manière certaine en 1118. A cette date la communauté s'organise autour du château des archevêques et d'un prieuré dépendant de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. La ville est alors à la tête d'un mandement placé sous la dépendance de l'archevêque d'Embrun seigneur temporel et spirituel et qui comprend les communautés de Ceillac et de Risoul. L'autorité des archevêques est établie par les diplômes impériaux de 1151 et 1251. Le 12 août 1329 une charte communale fixe les franchises et privilèges des communautés de Risoul et de Guillestre. L'archevêque ou son représentant résident souvent dans le château qui domine la ville. C'est également le prélat qui à la fin du 14e siècle décide du tracé du rempart destiné à protéger la communauté des incursions ennemies. La partie la plus ancienne de Guillestre, appelée Ville-Vieille dans les textes, se situe sous le château au sud du Rif-Bel. C'est là que se trouve le four communal. Le quartier au sud-ouest de l'église aux rues étroites et sinueuses remonte sans doute au 13e siècle, tandis que le nord du bourg, à la voirie plus régulière, se développe probablement à partir du 14e siècle, peut-être à la suite d'une décision archiépiscopale qui n'a laissé aucune trace dans les textes. On peut supposer que cette expansion est consécutive à la charte de 1329 ou à l'autorisation donnée par l'archevêque de construire une halle à l'intérieur des remparts, près de l'église. Au 15e siècle Guillestre qui est une ville étape pour les troupes armées est à la tête de l'un des trois escartons de l'Embrunais. Grâce à sa situation géographique au débouché des vallées du Queyras, elle joue également un rôle commercial important en accueillant des foires annuelles dont la plus importante est celle de la Saint-Luc à l'automne et un marché hebdomadaire qui attire les populations des vallées alpines. L'activité industrielle quant à elle se développe le long des torrents de Chagne et du Rif-Bel avec l'implantation de moulins à farine et de foulons situés au faubourg de Fontloube, où un moulin est mentionné dès le 15e siècle, à la Condamine et à Chagne sur la route de Risoul. Au lieu-dit le Martinet, des fabriques de drap et de fer s'installent dès le 17e siècle. A proximité de l'église, une fabrique de faux est également attestée à cette date. Aux 19e et 20e siècles, les anciens quartiers hors les murs, occupés essentiellement par des jardins et des prés depuis le Moyen Age, se développent avec la construction de nouvelles maisons. C'est le cas du quartier de la Plantation au nord-est de la ville sur la route du Queyras et du quartier de l'Amérique, à l'ouest de Ville-Vieille sur la route de Risoul.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Le bourg de Guillestre est construit sur la rive droite du torrent de Rif-Bel ou Rioubel affluent principal de Chagne qui descend de Vars. La ville de forme approximativement ovale est traversée en diagonale par la Grand'Rue, ancienne Rue Droite autrefois fermée à l'ouest par la porte de la Condamine ou de Saint-Sébastien et à l'est par la porte du Queyras ou Sainte-Catherine. Le quartier le plus ancien de la ville se développe au sud de cet axe, entre l'église construite sur un point élevé et le Rioubel au sud. Les ruelles de cette partie du bourg sont étroites et tortueuses. Les espaces libres qui existent aujourd'hui et aèrent le tissu urbain sont récents et souvent dûs à des incendies. Une rue très en pente appelée Première Grand'Rue mène de l'église à la porte du Saint-Esprit. Celle-ci ouvre sur un pont donnant accès au-delà du ruisseau au quartier de Ville-Vieille, construit sous l'ancien château-fort. Au nord de la rue principale se développe un quartier plus récent. Il s'organise autour de la place principale de Guillestre ouverte vers le milieu de la Grand'Rue. Ce quartier est desservi par un réseau de petites rues droites qui se coupent à angles droits et qui aboutissent à des portes secondaires. En dehors des remparts existent plusieurs faubourgs : Fontloube, le long de la route de Vars au sud-est, Villar-Robert, le long de l'ancienne route du Queyras au nord-est, la Condamine le long du Rioubel en direction d'Embrun à l'ouest.

  • Murs
    • marbre galet enduit
    • pierre de taille
  • Toits
    tôle ondulée, tôle nervurée
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Bulle du pape Gélase II. 1118. Bibliothèque nationale de France, Paris : Mss latin 13916, f°126 v°.

  • Autorisation de l'archevêque de transférer le marché de Guillestre. Vers 1299. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : AA 3.

  • Bail emphytéotique des droits de fournage, Guillestre. 17 août 1364. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : AA 4.

  • Échanges entre les consuls et le prieur de Guillestre. 30 septembre 1365. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : DD 1.

  • Sentences arbitrales, Guillestre. 1530. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : GG 5.

  • Requête au juge des châteaux archiépiscopaux. 13 septembre 1561. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 3.

  • ROMANY, Antoine (notaire). Registre des délibérations de Guillestre et conclusions des consuls. 23 août 1623. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : BB 19.

  • Comptes de la communauté de Guillestre. 1648-1649. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 32.

  • ROMANY, Antoine (notaire). Livre de conclusions pour la communauté de Guillestre. 16 octobre 1664. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : BB 20.

  • Transaction entre les consuls et procureurs de l'hôpital et le prévôt et syndic du clergé, au sujet des biens du consistoire de Guillestre. 28 janvier 1685. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 57.

    Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 57
  • Lettres aux consuls de Guillestre par J.-B. Albert. 24 janvier 1728. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 94.

  • Délibérations de Guillestre. 1753-1759. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : BB 13.

  • Délibérations de Guillestre. 30 novembre 1766. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : BB 14.

  • Délibérations communales de Guillestre. 1790-1795. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : BB 17.

  • Quittance par Bérard pour travaux effectués à la prison de Guillestre. 18 mai 1790. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 169.

  • Cadastre de Guillestre. 1469. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 186.

  • Muancier au cadastre de Guillestre. 1546-1700. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 184.

  • Cadastre de Guillestre, répertoire des noms de tous les cotisés. 1698. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 187.

  • Muancier ou 2e registre des mutations de Guillestre. 1800-1830. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 190.

  • Registres de Pierre Isnel, notaire, 1545-1547. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 2233, 1 E 2234, 1 E 2235, 1 E 2236, 1 E 2237, 1 E 2238 (2 Mi 136, 2Mi 137, 2 Mi 138).

  • Echange entre Barthélémy Hélis et Claude Fornier. 30 décembre 1551. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 2237.

  • Testament de Marthe Eymard devant Pierre Isnel notaire. 9 avril 1561. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 2241.

  • Prix-fait à Martin Blanc et Antoine Raffin, devant Simon Romany notaire. 30 octobre 1606. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 3377.

  • Promesse de mariage devant Jacques Robert notaire. 7 avril 1619. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 3308.

  • Prix-fait donné par jean Albert à Jean Bonin pour construction d'une cave à Guillestre. 19 juillet 1632. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 1351.

  • CREVOLIN, Philippe (notaire). Bail à ferme. 1636-1637. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 1352.

  • Prix-fait à Michel Maurel et André Fabry passé devant Jean-Baptiste Albert, notaire. 19 février 1689. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 59.

  • ALBERT, Jean-Baptiste (notaire). Inventaire des biens de Pierre et Philippe Resplandin. 19 janvier 1696. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : E 719 (rép. num. 1 E 62).

  • BRUN, Esprit (notaire). Prix-fait donné par Ennemond Meynier à François mercier et jean Roufin. 27 juillet 1705. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 896.

  • Registre des délibérations de Guillestre. 1800-1827. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 3439.

  • État des sections cadastrales, registre et matrice. 1830. Archives communales, Guillestre

  • État des sections : registre des augmentations et diminutions. 1830-1908. Archives communales, Guillestre.

  • Délibérations du bureau de bienfaisance et hospice : décret de fondation de l'hôpital-hospice. 6 mai 1901. Archives communales, Guillestre.

Bibliographie

  • BRES, Robert. Autour d'un document de 1626 sur l'entretien du pasteur de Guillestre. Dans Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes, 1978, p. 87-100.

  • FEUILLASSIER, Joseph, BARRE, André, MOYNE, Eugène, MEYER-MOYNE, Raymonde. Guillestre. 2000. 159 p.

  • FORNIER, Marcellin. Histoire générale des Alpes maritimes ou Cottiennes. Paris : Champion, 1890-1892. T. 1 : 816 p. ; T. 2 : 779 p. ; T. 3 : 558 p.

    p. 258-260, 272.
  • GUILLAUME, Augustin. (Général). Guillestre mon pays. Histoire d'un bourg haut-alpin. Gap : Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1978. 156 p.

    p. 107, 111
  • GUILLAUME, Paul (abbé). Note sur les fortifications des Hautes-Alpes au XIVe siècle. Dans : Bulletin du Comité des travaux historiques. Archéologie, n°3, 1884, p. 1-24.

  • GUILLAUME, Paul (abbé). Inventaire sommaire des archives communales antérieures à 1790. Hautes-Alpes. Archives de Guillestre. 1906.

    p X, 4, 72, 76, 89-91, 103, 138, 205, 272, 294-295, 360, 429, 439, 441, 445-448
  • GUILLAUME, Paul (abbé). Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Série E. 1916.

    p. 403-406, 411, 417, 428-430, 448, 450, 452, 470, 486-487, 491-492
  • GUILLAUME, Paul. Guillestre et ses environs. Paris : Res Universis, 1991. 312 p.

  • HUMBERT, Jacques (général). Embrun et l'Embrunais à travers l'histoire. Gap : Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1972.

Documents figurés

  • Plan de l'enceinte de Guillestre après le siège de 1692, dans DE ROCHAS, 1874 (entre les pages 76 et 77).

  • Mémoire pour servir d'instruction à la carte de Mont-Dauphin / Carte par VILLENEUVE, Paris, 15 avril 1695. Service Historique de la Défense, Vincennes : Fonds du Génie, 1 M 1073, carte 7.

Date d'enquête 2000 ; Date(s) de rédaction 2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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