Dossier d’œuvre architecture IA04000808 | Réalisé par
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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  • inventaire topographique
usine textile dite draperie Roux puis atelier de menuiserie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Hydrographies dérivation de la Vaïre
  • Commune Annot
  • Adresse boulevard Saint-Pierre
  • Cadastre 1830 F 59, 453 à 462  ; 2017 OF 459 à 461, 463, 464, 760 à 762
  • Dénominations
    usine textile, atelier
  • Précision dénomination
    atelier de menuiserie
  • Appellations
    draperie Roux

Annot possède un passé textile très ancien et à la fin du Moyen Âge plusieurs foulons y étaient en service. Des Roux sont mentionnés comme foulonniers à Annot dès l'Ancien Régime. En 1836, Jean-Baptiste Roux obtient l'autorisation officielle d'exploiter le cours de la Vaïre, ce qu'il faisait illégalement depuis quelques années pour mettre en mouvement son usine qui est alors une filature. Le plan du cadastre de 1830 permet de comprendre l'évolution du site. A cette date, la filature est établie sur la parcelle 458, à l'arrière des maisons qui longent la rue, dans un bâtiment probablement assez récemment construit puisqu'il ne semble pas figuré par les cartes militaires de la fin du 18e siècle. Cette configuration n'a pas connu d'évolution notable pendant une bonne part du 19e siècle. Elle est toujours valable en 1859, lorsqu'est rédigé le nouveau règlement des eaux du canal. Il faut probablement dater de ce moment l'agrandissement de l'usine vers le nord et sa transformation en fabrique de draps (parcelles 464, 760, 761 et 461 du cadastre actuel). Cette opération multiplie par quatre sa surface. L'agrandissement se fait grâce au rachat de constructions qui sont des maisons dans les états de section de 1830 et également par la construction de nouveaux bâtiments. Une seconde roue verticale est aménagée dans l'extension. C'est également à ce moment-là qu'est construit un nouveau foulon sur le canal de la Tourtouïre (parcelle 59 du cadastre de 1830). Ces travaux s'expliquent peut-être par un incendie qui aurait ravagé l'usine vers 1861. En 1867, le boulevard Saint-Pierre est prolongé entre la Vaïre et le village, faisant des élévations arrières de l'usine les nouvelles élévations principales donnant sur la rue. Le canal qui longe l'usine du côté de ce boulevard a été voûté au moins partiellement en 1879. La fabrique, qui employait une quinzaine d'ouvriers, reste propriété de la famille jusqu'à sa fermeture au début du 20e siècle. Encore qualifié de fabriquant de draps en 1912, Auguste Roux se lance alors dans la production d’électricité. Un atelier de menuiserie est ensuite installé dans le bâtiment.

En 2009, un registre d'échantillons de 1895 était conservé par une des descendantes de la famille. Il permet d'avoir un aperçu de la production de l'usine à cette date, qui se composait essentiellement de draps épais de laine teintée d'une seule couleur, composés de tissus unis d'armure de type toile, cannelé (motifs côtelés), natté (motifs pieds de poule) ou sergé (motifs en diagonales ou à chevrons).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 3e quart 19e siècle

L'ancienne draperie Roux présente, de l'extérieur, le même aspect que du temps où elle était en service. Située dans une zone de faible pente, elle possède encore deux chambres de roues verticales installées sur des chutes d’environ 3 m de hauteur. Le bâtiment d'origine forme une avancée vers le boulevard. Il comprend un étage de soubassement où se trouvent les installations hydrauliques, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage de comble. L'extension regroupe différentes constructions dont certaines préexistaient. Elle comprend un étage de soubassement dans lequel est établie la seconde chambre de la roue hydraulique verticale. Cette dernière a disparu mais la chambre est toujours en eau. L'élévation sur la route nationale est percée de nombreuses baies rectangulaires resserrées, sur treize travées. Les espaces intérieurs, dans les deux étages carrés, ont été transformés au temps de la menuiserie. L'atelier est toujours en place, avec toutes ses machines-outils. Des vestiges des arbres de transmission en acier sont encore visibles par endroits, ainsi qu'une meule utilisée en remploi dans le sol de l'étage de soubassement. La maçonnerie est en moellons de calcaire grossièrement assisés et la couverture de tuiles creuses sur le toit à longs pans a été refaite récemment.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille (incertitude)
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Lettre du préfet au maire d'Annot concernant l’usine Roux, 28 août 1879. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 008 / série O Cote provisoire.

    François Roux est autorisé à construire une voûte sur son canal.
  • Dossier concernant l'alimentation en eau du l'usine Roux. 1835-1864. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : S 941.

  • Transaction établie entre la commune d'Annot et François Roux, 3 juin 1866. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 11.

    Article 2 : comme condition de la transaction il est convenu qu’à l’avenir le sieur Roux et les siens après lui ne pourront laver des laines et autres objets tels qu’étoffes soumises à la teinture dans le canal des moulins dont les eaux mettent en jeu ses foulons ; que lui et le siens en faisant usage desdites eaux pour la mise en mouvement des foulons, le tout même sans abus, ne pourront faire arriver dans le canal que le résidu de la terre employée pour dégraisser les étoffes et le peu de bourre qui se détache desdites étoffes soumises à l’action de l’usine.

Documents figurés

  • Réglement de l'usine Roux, située sur une dérivation de la Vaïre, sur la commune d'Annot, plan des lieux / Dessin à l'encre sur papier calque, Pochin (ingénieur), 17 juin 1862. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : S 941.

  • Fabrique de drap [vue d'ensemble prise du sud-est au début du 20e siècle] / Photographie, début du 20e siècle. / Dans : "Les vallées de la Vaïre et du Coulomp - Histoires et histoire du pays d'Annot - Arts et traditions populaires - Légendes et souvenirs des origines jusqu'à la guerre 1914-1918 "/ Jean-Louis Damon, Annot, 1988, p. 52

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2007, 2017
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Buffa Géraud
Buffa Géraud

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.

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