Ce tableau anonyme du 19e siècle illustre le souci du détail auxquelles tendent les représentations dès le début de ce siècle. Ici, la scène principale, où sont figurés le malade et les personnages à son chevet, semble écrasée par la vue plongeante ainsi que par les nombreux éléments du décor. Sur la cheminée de marbre où flambent les bûches, se dresse la statue d'un saint, sous un globe de verre, entre deux chandeliers ; le trumeau est décoré d'un haut miroir et d'un panneau à guirlande dorée sur la partie supérieure. Les tableaux rectangulaires figurant des paysages, au-dessus desquels sont accrochés les portraits de famille inscrits dans des médaillons, ressortent sur le papier peint du mur.

Le peintre s'attache à représenter le décor avec un réalisme prononcé et nous fait pénétrer dans un intérieur bourgeois, où le mobilier de l'époque Restauration est décrit avec précision : chaise aux pieds et dossier galbés avec panneau du dossier sculpté et ajouré, commode ouvrant à trois rangs de tiroirs avec dessus de marbre.

Les ustensiles liés aux soins tels que fioles contenant les remèdes et tasses posées sur les meubles témoignent ainsi de la médicalisation du malade et plus généralement de la société à partir de 1830.