Dossier d’œuvre architecture IA06003890 | Réalisé par
Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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Nicol Nathalie (Rédacteur)
Nicol Nathalie

Etudiante en licence professionnelle patrimoine matériel et immatériel (Université de Nice-Sophia-Antipolis), stagiaire au service de l'inventaire de la ville de Nice de mars à mai 2019.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
Studio de cinéma dit Studio Gaumont ou studio de Carras, actuellement funerarium
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ville de Nice

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Caucade
  • Adresse 42 avenue Saint-Augustin
  • Cadastre 2019 NX 0040
  • Dénominations
    studio de cinéma
  • Appellations
    studio Gaumont, studio de Carras
  • Destinations
    Funerarium
  • Parties constituantes non étudiées
    immeuble de bureaux

Les studios furent édifiés en 1914 à l’opposé de ceux de Pathé route de Turin, dans un quartier périphérique, plus accueillant et plus ensoleillé. Comme l’indiquait Louis Gaumont dans une correspondance privée, son idée initiale était d’édifier un studio proche des paysages photogéniques qu’il recherchait. Le terrain a été acheté par la Société Gaumont en 1913. Le théâtre de prise de vues était surnommé « la cage aux mouches » car il était conçu avec de vastes baies vitrées pour bénéficier d’un maximum de soleil. Léonce Perret (1880-1935) comédien, réalisateur et producteur français a inauguré le studio en 1914. Louis Feuillade réalisateur français (1873-1925) va réaliser l’essentiel de ses films aux Studios Gaumont à Nice. Il était « le patron », régnant en maître absolu sur les studios de Carras. Mais cela n’empêchait pas de tourner simultanément d’autres productions Gaumont, ainsi Marcel L’Herbier tourna son premier grand film « Rose de France » en 1919 dans les mêmes studios. La première modernisation des studios a eu lieu à l’automne 1927, les laboratoires furent agrandis et aménagés pour y développer trois à quatre mille mètres de négatifs par jour. Il était possible de travailler dans deux studios distincts et de réaliser de vastes extérieurs sur le terrain devant la propriété. Les modifications avaient permis de doubler la puissance de la lumière avec quatre plafonniers, deux spot-lights et deux projecteurs neufs ainsi que l’adjonction d’une seconde génératrice électrique. Fin 1928 de nombreux perfectionnements étaient apportés et des techniciens d’élite arrivaient à la Direction , notamment le chef décorateur Léotardi Deboyon qui avait travaillé avec Louis Nalpas aux studios de la Victorine. Malgré ses installations aussi bien équipées et entretenues les studios n’ont pas une activité florissante comme avant 1925. En fait le passage au cinéma parlant en 1930 va précipiter la fin des studios Gaumont. En effet, le terrain était longé par la voie ferrée et chaque passage de train faisait trembler la verrière et ce qui n’avait pas beaucoup d’incidence au muet est devenu incompatible avec l’enregistrement des films parlants. L’importance des établissements Gaumont de Carras reste prépondérante : premier studio de cinéma installé à l’Ouest de la ville, il ouvrira la voie à ceux de Saint-Augustin « studios de la Victorine », de Saint Laurent du Var « Nicéa films» ou les « studios Maïcon » de la Californie. La fermeture des deux établissements de Carras (Gaumont) et de la route de Turin (Pathé) marque l’importance de la date limite de 1930, le cinéma muet a entrainé dans sa chute les studios des deux plus grandes maisons de production française.

Une demande de permis de construire est déposée en août 1914 par la société Gaumont pour "construire un immeuble à usage de théâtre de prise de vues et atelier décorateur" avec l'architecte William Stoessel. Il s'agit chronologiquement du deuxième studio niçois après les studios Pathé de Bon-voyage. En 1925, un permis est déposé pour la construction d'un hangar sur piliers de bois contre la limite Ouest du terrain, aujourd'hui démoli. Avec l'arrivée du parlant, le studio ferme. Le terrain et les bâtiments connaissent diverses affectations (funérarium en 2019) et la construction de nouveaux entrepôts.

En 1914 les studios étaient constitués de deux bâtiments :

- Un bâtiment en longueur le long de l'avenue de Saint-Augustin de deux niveaux, recouvert de deux longs pans en tuiles mécaniques. Ce bâtiment n'apparaissant pas sur la demande de permis de 1914, on peut penser qu'il préexistait à l'installation de Gaumont. Il devait loger des bureaux et les laboratoires de développement des films. Le bâtiment existe toujours en 2019. Le bâtiment comporte un étage sur rez-de-chaussée avec façades enduites. Toit à longs pans en tuiles mécaniques. Escalier dans oeuvre.

- Un bâtiment de prise de vues (totalement vitré) couplé à un entrepôt sur l'arrière pour de la création et remisage de décors. Ce bâtiment était installé de biais sur la parcelle pour bénéficier du meilleur ensoleillement. Ce bâtiment reçut plus tard une extension au Nord-Ouest. Ce bâtiment demeure dans ses volumes mais son aspect a été largement modifié.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Studio de cinéma antérieur au studio de la Victorine. Bonne conservation extérieure de la partie "bureaux". Grand terrain pouvant aboutir à une opération immobilière. A surveiller.

Documents d'archives

  • Nice, demande de permis de construire pour la Société des établissements Gaumont par William Stoessel architecte, 1914. Archives communales, Nice : 2T305 397

  • Nice, permis de construire pour un hangar [studio Gaumont], 1925. Archives communales, Nice : 2T406 556.

Bibliographie

  • PREDAL, René. Le cinéma à Nice : histoire de la Victorine en 50 films. Monaco : Productions de Monte-Carlo, 2006. 254 p.

  • PREDAL, René. 80 ans de cinéma : Nice et le 7ème Art. Nice : Serre, 1981. 156 p. ; 35 cm.

Documents figurés

  • Société des établissements Gaumont [studio de cinéma, Nice], plan d'ensemble. / Tirage de plan. William Stoessel. 1914. Archives communales, Nice : 2T305 397.

  • Société des établissements Gaumont [studio de cinéma, Nice], bâtiment n°2, élévations [Théâtre de prise de vues]. / Tirage de plan. William Stoessel. 1914. Archives communales, Nice : 2T305 397.

  • Société des établissements Gaumont [studio de cinéma, Nice], bâtiment n°2, coupes [Théâtre de prise de vues]. / Tirage de plan. William Stoessel. 1914. Archives communales, Nice : 2T305 397.

  • Société des établissements Gaumont [studio de cinéma, Nice], bâtiment n°2, plan [Théâtre de prise de vues]. / Tirage de plan. William Stoessel. 1914. Archives communales, Nice : 2T305 397.

  • [Le studio Gaumont de Nice, vers 1914]. / Photographie positive, noir et blanc. Collection particulière René Prédal.

  • Plan de la commune de Nice [circa 1920-1930]. / Dessin à l'encre sur papier. 1e quart 20e siècle. Archives communales, Nice : 1Fi 93 001 à 1Fi 93 044.

Date d'enquête 2019 ; Date(s) de rédaction 2019
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Prédal Christophe
Prédal Christophe

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Nicol Nathalie
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Etudiante en licence professionnelle patrimoine matériel et immatériel (Université de Nice-Sophia-Antipolis), stagiaire au service de l'inventaire de la ville de Nice de mars à mai 2019.

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