Dossier d’œuvre architecture IA06004156 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire
Serre froide
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton - Menton
  • Commune Menton
  • Lieu-dit Val de Gorbio
  • Adresse 74 route de Gorbio
  • Cadastre 2016 BP 113
  • Dénominations
    serre
  • Précision dénomination
    serre froide
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    terrasse en terre-plein, escalier indépendant, réservoir

La serre froide est une serre non chauffée exposée au Sud-Ouest. Elle aurait été principalement conçue pour cultiver et présenter les clivias, plantes exotiques alors très rares.

I. DESCRIPTION

I.1 Localisation

La serre froide a été construite au bas de la propriété (actuel jardin de la serre froide) sur une étroite terrasse desservie par un petit escalier rustique. Cet escalier à deux volées convergentes, sans rampe d'appui, est excessivement étroit (environ 30 centimètres). Il a été érigé parallèlement à la terrasse, dont le mur de soutènement constitue ainsi le mur d'échiffre de l'escalier. L'ensemble de ces aménagements, entièrement réalisé en moellons de calcaire, est visiblement ancien et témoigne du passé agricole de la propriété. Il constitue désormais la plate-forme de la serre froide.

I.2 Gros-oeuvre et ordonnancement

La serre a été bâtie en rez-de-chaussée (c'est-à-dire sur un seul niveau), selon un plan très simple qui adopte la forme d'un rectangle allongé. Les murs sont en moellons de calcaire, entièrement recouverts d'un enduit jaune. Le sommet des murs est protégé par une rangée de tuiles creuses, qui forme une génoise sur les murs pignons.

La serre comporte sept grandes baies rectangulaires verticales, qui font toute la hauteur de la façade principale. Ces baies, régulièrement disposées, composent une façade ordonnancée. Elles sont complétées par une porte sur chaque mur pignon. Un oeil-de-boeuf occupe le centre de l'élévation arrière (Nord-Est), ainsi que deux petites fenêtres carrées, disposées symétriquement de part et d'autre de l'oeil-de-boeuf. Toutes les baies sont aujourd'hui dépourvues de leurs huisseries vitrées. Les grandes baies de la serre froide étaient initialement fermées par le même type de châssis que ceux de la serre chaude (Référence du dossier : IA06004155). La toiture à un pan en verre a disparu, tout comme les vantaux des portes.

I.3 Aménagement intérieur et décor

A l'intérieur, le sol est en grande partie recouvert d'un carrelage en terre cuite. La partie centrale du mur arrière est ornée d'un décor intégrant l'oeil-de-boeuf et un bas-relief de style classique, réalisé en stuc ou en en marbre blanc (?). Ce bas-relief de forme rectangulaire horizontale, apparemment ancien, a été fixé au mur, au-dessus de ce qui semble avoir été un réservoir (constituant initialement une fontaine ?) dont la forme reprend celle du réservoir ancien de la cour d'entrée. Le bas-relief figure une scène champêtre animée par des enfants moissonneurs dits Putti moissonneurs, probablement en raison de leur nudité. Le reste du décor a été exécuté pour mettre ce bas-relief en valeur et a été réalisé directement dans l'enduit. Il se compose tout d'abord d'un cadre fortement mouluré qui souligne les contours du bas-relief. Ce cadre se détache sur une table rectangulaire horizontale, surmontée de deux motifs à volutes formant un fronton curviligne. La composition ainsi créée est couronnée par l'oeil-de-boeuf, dont la partie supérieure est décorée d'une guirlande de feuilles de lauriers maintenue au sommet par un ruban. Cet ensemble décoratif était initialement complété par deux statues en pierre représentant des Anges ou des Putti ailés, bien visibles sur des photographies anciennes. Ces figures, qui étaient disposées sur les motifs à volutes, ont été déposées depuis. Elles sont très semblables à celles couronnant le portail arrière de la serre chaude (Référence du dossier : IA06004155). Par ailleurs, un petit bas-relief carré, de style moderne, en pierre sculptée ou en stuc (?), a été fixé dans l'enduit au-dessus de la porte Nord-Ouest. Il représente une Vierge à l'Enfant, dite La Maternité, qui est figurée en buste et vue de trois-quart. L'ensemble de ce décor intérieur est aujourd'hui à ciel ouvert. Il est complété comme à l'origine par de nombreux pots à plantes.

Parmi ceux-ci figurent tout d'abord deux vases d'Anduze (deux exemplaires de petit format, de fabrication récente, en remplacement de deux vases d'Anduze anciens, disparus). Ils ont été disposés de part et d'autre du réservoir sur deux socles monumentaux. Ces socles ont été réalisés par des artisans rocailleurs, dans le même esprit que ceux disposés le long du grand bassin du parterre d'eau. Ils ont été spécialement conçus pour recevoir les vases d'Anduze initiaux. Au pied des vases, un alignement de pots à plantes fait presque toute la longueur de la serre. Ces pots à plantes, posés directement sur le carrelage, sont tous plantés de clivia (clivia miniata), plante bulbeuse originaire d'Afrique du Sud. Cette disposition et ces plantations reprennent ce qui avait été réalisé à l'époque de Lawrence Johnston. En effet, les aménagements intérieurs de la serre froide sont connus par des photographies du début des années 1930. Ils ont été scrupuleusement reconstitués.

Serre froide construite au cours du 2 quart du 20e siècle lors de la création du jardin par le major Lawrence Johnston. Elle fait partie des premiers aménagements qu'il a réalisé dans le jardin d'acclimatation. En effet, des photographies anciennes permettent de constater que la serre froide a été complétée dès 1929.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Johnston Lawrence
      Johnston Lawrence

      Lawrence Johnston est un Américain né en 1871 à Paris où il passe son enfance. Il quitte la France à 23 ans pour faire des études à Cambridge en Angleterre et devient sujet britannique en 1900. Passionné par l'horticulture, sa mère lui offre en 1907 une ferme dans les Cotswolds qui deviendra le jardin d'Hidcote Manor. Il s'engage dans l'armée britannique pendant la Première Guerre mondiale où il finira avec le grade de major. Après le guerre, il décide de créer un jardin à Menton pour y acclimater les plantes qu'il ramenait de ses voyages en Asie ou en Afrique du sud. Ce sera le jardin de Serre de la Madone.

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      paysagiste attribution par source

Serre érigée en moellons de calcaire enduits, à élévation ordonnancée sans travée, construite en rez-de-chaussée et couverte d'une verrière. La toiture en verre (disparue) formait un toit à un pan, à la charpente métallique apparente et aux pignons couverts.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    verre en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • verrière toit à un pan pignon couvert
  • État de conservation
    vestiges, remanié
  • Techniques
    • maçonnerie
    • sculpture
  • Représentations
    • enfant, putto, blé, Vierge à l'Enfant, ange, putto ailé
  • Précision représentations

    L'enduit extérieur comportait initialement un décor de bossages, visible sur des photographies des années 1930. Deux bas-reliefs décorent l'intérieur de la serre : une scène champêtre avec des enfants moissonneurs dits Putti moissonneurs et une Vierge à l'Enfant dite La Maternité. La scène champêtre était initialement surmontée par deux statues représentant des figures allongées (Anges ou Putti ailés). Ces deux figures, semblables à celles couronnant le portait de la serre chaude (Référence du dossier : IA06004155) ont été déposées.

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1990/12/12
  • Référence MH

Documents d'archives

  • BOURSIER-MOUGENOT, Ernest, BINET, Françoise. Inventaire national des parcs et jardins d'intérêt paysager, historique et botanique. Provence-Alpes-Côte. 1983. Ministère de l'urbanisme. Dactylographié.

    Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Direction de la Culture, Service Inventaire et Patrimoine, Marseille : PROV A 031
    P. 77 à 83. Photocopie consultable au Service Patrimoine, Traditions et Inventaire.

Bibliographie

  • BOTTIN, Frida, BOTTIN, Jean-Claude. Serre de la Madone. Enfant du Major Lawrence Johnston. Un jardin qui était oublié. Dans : Nice historique, N° 1, 1995, p. 36-43.

  • BOURSIER-MOUGENOT, Ernest, RACINE, Michel. Les jardins néo-méditerranéens. Dans : Monuments historiques, numéro 125, février-mars 1983, p. 69-77.

  • MONNIER, Yves. Serre de la Madone. Un nouvel exotisme. Un homme et son jardin. Illustrations : Géraldine SADLIER. Menton : Ville de Menton, 2010.

    Collection particulière
  • VALERY, Marie-Françoise. Jardins de Provence et de la Côte d'Azur. Photos : Deidi VON SCHAEWEN. Köln : Taschen, 1998. ISBN : 3-8228-7090-0. Texte sur Le Val Rahmeh par Yves MONNIER.

    Collection particulière
    p. 156-163.

Documents figurés

  • [Menton. Serre de la Madone. Jardin de la Serre froide. Vue des abords du bassin circulaire.] / Photographie, Jean Gilletta, vers 1930. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont.

  • [Menton. Serre de la Madone. Serre froide. Vue du décor intérieur.] / Photographie, Jean Gilletta, vers 1930. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : GLT02463.

Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2020
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Articulation des dossiers